Je vous avais parlé du sous-vêtement de chasseur que le jeune-frère porte sous son uniforme et vous m’avez dit que c’était du bluff. Que c’était foyi, nada, puttèrè ! J’avais aussi attiré vos attentions sur son bâton. Vous m’avez dit : « bloffou ». Pourtant depuis ce bâton, le pays ne réussit pas aux présidents. L’ancien et celui en cours de validité étant pour l’instant de la diaspora. Et puis cette soudaine célébrité. A Ouaga : Sanogo. Abidjan : Sanogo. Addis Abeba : Sanogo. New-York : Sanogo. Diapaga: Sanogo. La mare de Banzena: Sanogo. La mare de Kamandapé: Sanogo. Et quelqu’un qui veut manger son piment dans ma bouche m’a soufflé le nom la mare d’Anderaboukane.
J’ai tout de suite compris qu’il voulait manger son piment dans ma bouche. D’ailleurs, mon fringant jeune frère n’était pas à Anderaboukane le jour où l’armée replia tactiquement. Langage diplomatique oblige, car je ne veux pas rejoindre les conjurés du 30 avril pour divulgation de secret d’Etat et outrage à soldat dans l’exercice de sa fonction – celle de défenseur de l’intégrité territoriale plutôt que celle accidentelle de sprinter-. Mais des fois, on s’en prend au jeune frère pour rien. Le chef de l’Exécutif ayant dénoncé un complot contre notre pays, les conjurés ne sont pas les prisonniers de la junte mais du gouvernement. Etat de droit et droits de l’homme donc.
Y compris pour le cambrioleur bien en jambes qui, l’autre soir, avoua en tremblant qu’il n’était qu’un voleur et pas un « béret rouge » comme ses poursuivants le criaient dans le quartier ameuté. Tout ça par peur du vrai bâtonnier, Me Isaac Keita étant désormais relégué en division 8. Je n’en dirai pas plus. Sans me mêler de ses affaires, j’ai un peu peur pour le fringant jeune frère devenu une célébrité mondiale. Parce que de source diplomatique, Obama qui n’a pas de bâton mais des drones s’apprête, après celle du CNRDRE, à demander la dissolution immédiate du chef de la junte.