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Séni Diarra, chef de troupe des chasseurs de Macina : “L’Etat a fui ses responsabilités”
Publié le vendredi 8 fevrier 2019  |  Le challenger
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’Nous ne sommes pas là pour une chasse aux peulhs, encore moins par plaisir. Nous sommes descendus sur le terrain pour mettre fin aux brigandages, aux vols, aux agressions dont nos populations sont victimes sans cesse. Il n’y a pas une question de peulh, bambara ou autre, nous vivons en parfaite harmonie avec nos frères peulhs qui ne sont pas des brigands, qui n’agressent pas. Parmi nous, les dozos, il y a des peulhs. Incapable de nous réunir pour un dialogue franc, l’Etat a fui ses responsabilités”. Séni Diarra, chef des dozos de Macina nous a tenu ces propos le mardi 05 février à Kolongo.

A la tête d’une impressionnante troupe de chasseurs, Séni Diarra n’a pas sa langue dans la poche. Il se dit prêt à donner sa version des faits sur les agressions et les tueries qualifiées de chasse aux peuhls. A l’en croire, le combat qu’il mène avec les siens, c’est contre les malfrats, qu’ils soient peuhls, dogons ou Bambaras. « Ce qui se dit à Bamako est connu de tous. Mais, cela est différent de la réalité sur le terrain. Les dozos n’ont pas pris la forêt par plaisir. Suite aux agressions interminables et vu l’incapacité de l’Etat à jouer franc jeu, il fallait s’organiser pour protéger les populations. Nous combattrons les brigands, les agresseurs et les voleurs car, nous ne voulons pas des gens de ce genre dans nos localités», se défend-il.

A la question de savoir s’ils sont à la solde de l’Etat, Séni réplique : « Ce sont nos cotisations qui nous permettent de circuler dans la zone. L’Etat nous ignore même à plus forte raison nous soutenir. Je mets quiconque au défi de prouver le contraire. Nous sommes prêts à discuter avec les différentes parties qui agressent, mais à condition que les vrais acteurs soient autour de la table et non des représentations », a-t-il confié avant d’ajouter que l’Etat n’est jamais parvenu à faire cela durant les cinq ans écoulés.

Pour Séni, cette affaire est un couteau à double-tranchant. « Certains vivent dedans et d’autres craignent pour leur vie. Ceux qui activent cette affaire sont connus et on connait leurs noms et où ils se trouvent. Il revient à l’Etat de les rejoindre pour discuter tous ensemble afin de trouver une solution définitive. Sans cela, il n’y a pas d’autres solutions ».

A la question de savoir s’ils détiennent des armes de guerre, les chasseurs de la zone de Kolongo ont affirmé en majorité que la plupart de ces armes sont des butins de combat car, lors des affrontements, certains ennemis abandonnent tout pour fuir. « C’est ce qui fait que les dozos peuvent se retrouver avec des armes de guerre, des motos et même des véhicules ».

Selon les dozos, il est connu de tous qu’à partir de 21 heures, il est interdit de circuler sur une moto. Cet accord commun est accepté par tous. En cas d’exception, seul les chefs de village peuvent donner l’autorisation. A minuit, les dozos quadrillent les lieux et celui qui se fait prendre sans papier fiable devient un suspect.

Drissa Togola
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