Les chefs d’Etat et de gouvernement africains doivent
s’accorder sur l’essentiel, notamment en termes de perception des enjeux, d’actions à mettre en œuvre pour circonscrire
les déplacements des peuples et de solidarité
Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, participera au 32è sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA) qui s’ouvre ce dimanche à Addis-Abeba sur le thème : « Année des réfugiés, des rapatriés et des déplacés internes : pour des solutions durables au déplacement forcé en Afrique». Les leaders africains échangeront sur les questions relatives à la situation des réfugiés, rapatriés et autres déplacés internes et donneront certainement espoir sur la continuité des programmes de prévention et de prise en charge efficace de ces personnes en détresse à bien des égards.
Le sommet de l’Union africaine n’apportera pas une solution toute faite aux préoccupations humanitaires, liées à ces phénomènes mais il pourrait esquisser des solutions alternatives contre cette situation qui résulte de catastrophes naturelles, de conflits internes ou guerres fratricides, voire de crises postélectorales dans nos pays.
Même si la rencontre des leaders africains peut être un tournant important dans la gestion de ces phénomènes, il ne faut surtout pas se laisser emporter par un optimisme béat mais engager plutôt la réflexion sur une préoccupation qui commence à devenir un casse-tête humanitaire pour les pays africains. Ceux-ci sont plus que jamais fragiles et doivent mettre en synergie toutes les initiatives et actions efficaces de prévention des déplacements des peuples africains à l’intérieur du continent pour éviter des catastrophes humanitaires.
Il appartient donc aux chefs d’Etat et de gouvernement de notre continent de pousser plus loin leur leadership sur des difficultés majeures du continent et de s’accorder sur l’essentiel, notamment en termes d’analyses pertinentes, de mise en synergie des efforts et de solidarité africaine. Il ne faut plus attendre que les autres proposent des alternatives aux préoccupations qui sont propres au continent africain, dont ils n’apprécient pas forcément les vrais enjeux. Les Africains ont intérêt à rester unis et solidaires.
Sissi succède à Kagamé – Il s’agira donc pour nos dirigeants de parler d’une même voix sur le problème des réfugiés, rapatriés et déplacés dans les pays africains, notamment ceux qui sont agités par des catastrophes, conflits internes et autres crises postélectorales, provocant des départs de populations. Celles-ci fuient leurs terres natales pour éviter la violence. Les peuples africains meurtris dans leur âme et dans leur chair migrent vers d’autres destinations à la recherche de paix et tranquillité. Il est clair que l’Afrique doit elle-même régler ses problèmes. Elle en a la capacité et les ressources mais doit afficher une volonté politique et une détermination à ne plus être la cinquième roue du carrosse parce qu’elle vaut bien plus que ce qu’on peut imaginer dans la géopolitique.
Il faut aussi souligner que lors de ce rendez-vous des chefs d’Etat et de gouvernement, le président égyptien, Abdelfattah Al Sissi doit succéder à son homologue rwandais, Paul Kagame, actuel président en exercice de l’Union africaine. Par ailleurs, l’agenda des chefs d’Etat et de gouvernement à Addis-Abeba sera hyper chargé avec des rencontres avec les partenaires. Ils lanceront avec les chefs d’entreprise et des organisations internationales de la santé comme l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Organisation ouest-africaine de la santé (OOAS), entre autres, une nouvelle initiative pour accroître les engagements des pays en matière de santé et donner un coup d’accélérateur à la mise en œuvre d’une couverture maladie universelle.
Dans ce domaine, notre pays garde une bonne longueur d’avance sur nombre de ses voisins africains avec l’un des meilleurs régimes de protection sociale : l’Assurance maladie obligatoire (AMO). Les spécialistes des régimes de protection attestent que cette politique de protection sociale représente une véritable avancée et tressent des lauriers à notre pays pour cela.
En marge des travaux du sommet, il sera lancé aussi l’initiative des leaders africains pour la nutrition. Un tableau de bord de la redevabilité en matière de nutrition sera élaboré par l’UA et la Banque africaine de développement. La première conférence entre l’Union africaine, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur la sécurité sanitaire des aliments est aussi programmée. On sait qu’il n’y a pas de risque zéro dans la consommation des aliments. Mais les pays africains sont un peu plus exposés que ceux du Nord.
Il ressort des statistiques de la Commission de l’UA que chaque année, plus de 600 millions de personnes souffrent de maladies d’origine alimentaire. Il faut donc mettre en place dans chaque pays un dispositif efficace de contrôle de qualité des aliments pour préserver nos populations.