Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

IBK-Mahmoud Dicko : Les raisons d’un désamour
Publié le vendredi 8 fevrier 2019  |  Le Combat
Cérémonie
© aBamako.com par A.S
Cérémonie de présentation de vœux des notabilités au chef de l`Etat
Koulouba, le 29 décembre 2014. Les notabilités et les chefs religieux du Mali sont allés présenter leurs vœux de nouvel an au chef de l`Etat.
Comment


On le sait, entre Koulouba et le Président du Haut Conseil Islamique, ce n’est plus le grand amour. La grande amitié de 2013 a laissé place à une inimitié qui ne dit pas son nom. Ainsi, toutes les occasions sont bonnes pour Mahmoud Dicko de cracher « ses » vérités par rapport à la gestion actuelle du pays.

Les obsèques de la mère de l’Imam Dicko, lors de laquelle les deux personnalités étaient côte à côte n’ont rien changé à la crise de méfiance et de défiance entre le Président de la République et le Président du Haut Conseil Islamique. La preuve, ce dernier va, le dimanche prochain, tenir un grand meeting au Stade 26 Mars. C’est pour, dit-il, « interpeller et dire des vérités aux tenants actuels du pouvoir». Sans être devin, on sait déjà ce qu’il en pense et ce qu’il va dire. L’Imam Dicko, depuis un certain temps, a pris ses distances avec le Régime qu’il accuse d’incompétences et de clientélisme. Il ne s’en cache pas, il veut voir IBK quitter le pouvoir.

Les raisons d’un désamour

IBK et Mahmoud Dicko étaient des proches. C’est un secret de polichinelle. Le second a été un acteur clé de l’élection du premier à la tête de la République en 2013. Mais, depuis, beaucoup d’eaux ont coulé sous le pont du Roi Fahd. Les amis d’hier sont devenus des ennemis.

Début de 2017, le Régime, conformément à la promesse présidentielle faite lors de son adresse à la nation, à l’occasion du Nouvel An, a organisé une concertation nationale. Concertation à laquelle prendront part l’ensemble des composantes de la société malienne y compris les groupes armés et l’opposition. Cette concertation avait pour objectif de débattre de la crise sécuritaire et de proposer des solutions. Aux termes des travaux dirigés par le Médiateur de la République, Baba Hakib Haïdara, plusieurs recommandations ont été formulées et lues en présence du Chef de l’État. La plus importante de toutes était la volonté du peuple malien de « renouer » le dialogue avec Iyad Ag Ghali. Des recommandations saluées par le Président de la République même. Et, pour témoigner de sa bonne foi, un comité restreint avait vu le jour au sein de la Primature sous l’égide de l’ancien Premier Ministre, Abdoulaye Idrissa Maïga. Comité au sein duquel siégeait l’Imam Dicko. Pour qui connaît les liens forts entre ce dernier et Iyad Ag Ghali, il était un sérieux atout pour rétablir le dialogue. Bien avant, en 2016, l’Imam Dicko avait été mandaté par les autorités pour une mission de « bons offices » à Kidal. À son retour, il avait révélé qu’Iyad était prêt pour le dialogue. Les recommandations de la conférence nationale étaient, donc, une caution nationale pour l’établissement de ce dialogue.

Mais, face à la pression de la puissance coloniale, qui intimait gentiment l’ordre à Koulouba de mettre fin à toute tentative de dialogue avec les terroristes, les portes ouvertes d’Iyad Ag Ghali ne verront jamais entrer les émissaires du Régime. Et, depuis, elles se sont refermées et les conséquences tragiques n’ont pas manqué de suivre. Et, aujourd’hui encore, ça continue. Le Premier Ministre Abdoulaye Idrissa Maïga qui avait donné un véritable élan à cette volonté populaire sera débarqué de la primature et avec lui le comité en charge d’établir le dialogue. C’est ce qui explique la présence de l’Imam Dicko dans la salle de passation de service entre le Premier Ministre sortant et l’actuel Soumeylou Boubèye Maïga. Une cérémonie pourtant réservée au cabinet restreint. Furieux de voir le Régime rater une « occasion » de mettre fin aux tueries, Mahmoud Dicko est aussi soupçonneux.

Récemment invité sur le plateau de Renouveau Télévision, l’Imam faisait une révélation des plus inattendues. «Cheick Haoussa, un bras proche d’Iyad a été assassiné le jour où il m’a annoncé qu’Iyad avait accepté d’aller vers la paix». Au-delà de l’Imam, cette déclaration a poussé de nombreux citoyens à se poser la question sur la sincérité du Mali et de ses partenaires à lutter contre le terrorisme.

En tout cas, depuis la rupture de la dynamique par le Régime, IBK s’est fait un nouvel ennemi en la personne de l’imam. Il ne lui fait plus de quartier. Tous les faits et gestes du Régime sont décortiqués.

Le comité d’Experts planchant en catimini sur le manuel de l’éducation sexuelle a été découvert par Mahmoud Dicko et mis sur la place publique. Ce fut une bronca contre le Régime, accusé à tort ou à raison de favoriser l’homosexualité et surtout en l’enseignant aux plus jeunes. Face au tollé, le Premier Ministre a décidé de « déchirer » ce manuel à problèmes sous le regard amusé de l’Imam et de ses soutiens.

Le meeting qui devait suivre la révélation sur le manuel a été quelque peu raté à cause des communications discordantes. Mais finalement il aura lieu à minima dans la cour du palais de la culture. Et, pour corriger cela, il est prévu dimanche prochain un meeting du même genre cette fois-ci au Stade du 26 Mars.

S’il y a au menu des bénédictions pour le pays comme l’a dit l’Imam, il y aura aussi et surtout des « flèches » qui vont être tirées en direction de Koulouba. Et, cette fois-ci, le tout se fera selon nos sources en présence du très influent Chérif de Nioro. Déjà, ses émissaires étaient à la conférence de presse organisée en début de semaine par l’Imam Mahmoud Dicko dans sa mosquée à Badalabougou.

Mohamed Sangoulé DAGNOKO : LE COMBAT

Commentaires