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Présidentielle malienne : Et Kidal dans tout ça ?
Publié le mercredi 10 juillet 2013  |  L’observateur paalga


© AFP par AHMED OUOBA
Crise Malienne : Ouverture des négociations entre Bamako et groupes touareg
Samedi 08 juin 2013. Ouagadougou. Les négociations entre le pouvoir malien et les rebelles touareg qui occupent Kidal, dans le nord-est du pays, se sont ouvertes sous l’égide de la médiation burkinabè


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C’est donc parti pour la campagne présidentielle au Mali. Alea jacta est ! Les dés sont ainsi jetés. Et depuis le 7 juillet 2013, les 28 candidats sur la ligne de départ pour gravir la colline de Koulouba sont sur le terrain, à la pêche aux voix : Soumaïla Cissé de l’URD était à Mopti; Dramane Dembélé, le champion de l’ADEMA, a choisi Sikasso; tandis que Ibrahim Boubacar Keïta du RPM ratissait large à Bamako, par un meeting au stade du 26-Mars.

De fait, toutes les capitales régionales seront prises d’assaut par ces candidats qui solliciteront l’onction populaire : Ségou, Koulikoro, Kayes, Sikasso, Mopti, Gao, Tombouctou... Toutes ?

Pas si sûr. Puisque dans leurs programmes de tournée, aucun des candidats n’a mentionné Kidal. Localité où ce n’est que le vendredi 5 juillet dernier que 150 militaires, après un véritable parcours du combattant, sont parvenus à prendre pied. Sans oublier que, cette centaine de soldats ne constitue qu’une broutille, au regard de la situation, volatile, dans cette ville naguère aux mains des séparatistes du MNLA. Certes, l’Accord de Ouagadougou a occasionné un rapprochement entre le gouvernement intérimaire et les groupes sécessionnistes. N’empêche, les rancœurs sont toujours vives et la moindre friction pourrait entraîner de facheuses conséquences. En témoignent les manifestations isolées de quelques habitants de Kidal contre le déploiement des militaires.

Autant dire que si les présidentiables évitent cette quasi-ex-enclave salafiste, c’est qu’ils savent qu’il y a toujours problème.

Et quand bien même les postulants à la magistrature suprême décideraient d’y aller, ce serait peine perdue, car Kidal est dépourvue de liste électorale !

En effet, bien qu’un arrêté ministériel ait ordonné aux commissions administratives de procéder à l’établissement des listes électorales entre les 5 et 25 juin 2013, ce travail n’a pas eu lieu, car l’Administration était devenu un ... fantôme à Kidal. Inexistante pour des raisons évidentes.

A la présidentielle, la circonscription électorale étant tout le territoire, les Maliens en âge de voter doivent le faire dans les mêmes conditions. Or cette ville ne ressemble toujours pas aux autres localités.

Vu le temps restant, peut-on établir cette liste électorale de Kidal et y organiser l’élection ? Du coup, la réserve de la CENI, qui affirmait que la date du 28 juillet était "démentielle", devient palpable. Du coup également, et si on n’y prend garde, c’est un pan important, pour ne pas dire l’essentiel de l’accord politique de Ouaga, signé le 18 juin, qui sera mis à rude épreuve. Car un des points clés de ce compromis sur lequel on a pinaillé des jours est l’organisation de la présidentielle à Kidal. Avec une Administration digne de ce nom et une armée étatique !

Si donc le scénario d’une présidentielle sans Kidal se confirmait, ce qui semble le cas pour le moment, ce serait une partition de fait du Mali, et les autonomistes ou fédéralistes touaregs de tout poil, qui revendiquent urbi et orbi le saucissonnement de l’ex-Soudan français depuis un demi-siècle, auraient eu gain de cause.

A un peu plus de deux semaines de ce scrutin majeur, il n’est pas superflu de se poser certaines questions telles :

- Quelle légitimité le président élu aura-t-il sur Kidal si le vote n’a pas lieu dans cette localité ?

- Peut-il se prévaloir d’être le président de tous les Maliens ?

- Quelle solution proposera la France, dont le président, François Hollande, avait affirmé il y a quelques semaines : "Les élections se tiendront à la date prévue dans tout le Mali, dans toutes les villes du Mali et donc à Kidal" ?

Serval fut une réussite, mais le vrai test demeure cette transition démocratique, une opération à laquelle la France ne saurait se soustraire au Mali, sinon elle aura accompli une tâche de Sisyphe.

En tout cas, il faut sauver les apparences à Kidal, quitte à faire venir des électeurs du Sud pour voter, comme le déclarait un analyste politique mi-sérieux, mi-badin, afin de redonner toute sa plénitude à ce qui est parti pour être une drôle de présidentielle !

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