Réapparu sur la scène publique malienne en décembre 2018, pour dit "non" à un projet de manuel scolaire, prônant la tolérance à l’homosexualité au Mali, l’imam Mahmoud Dicko a fait une nouvelle sortie dimanche, en mobilisant plus de 60.000 personnes au stade du 26 mars de Bamako, "pour prier", mais également dénoncer entre autres, "la mauvaise gouvernance" dans son pays.
Mahmoud Dicko dénonce une mauvaise gouvernance au Mali
Dimanche matin, l’imam très influent de 64 ans et président du Haut conseil islamique malien qui n’a cessé de multiplier ses appels à la mobilisation pour ce rassemblement "de prières et de réflexion" sur la situation sociale au Mali, a réussi à remplir le stade du 26 mars (le plus grand de la capitale malienne).
En décembre, 2018 Mahmoud Dicko avait déjà montré sa capacité de mobilisation, malgré une interdiction de rassemblement et de manifestations publiques à Bamako, pourtant rigoureusement appliquée par les autorités maliennes.
Très attendu pour sa prise de parole, l’Imam Dicko n’a pas tardé a abordé plusieurs sujets d’actualité au Mali, dont les violences intercommunautaires et le système de gouvernance dans son pays.
"Ce qui se passe aujourd’hui dans le centre et le Nord, est inacceptable. Toutes ces tueries, cette violence. Cela n’est vraiment pas normal", s’est insurgé le guide religieux, appelant le gouvernement à mettre fin aux exactions des populations civiles qui ne demande qu’à vivre en paix".
Relativement, à la situation sociale du Mali, Mahoud Dicko a fait savoir que "le Mali souffre de la mauvaise gouvernance", dénonçant également les "dérives colonialistes du gouvernement (qui) n'offre pas beaucoup d'opportunités à la jeunesse malienne".
"Il faut arrêter cela et prendre cette brave jeunesse en compte", a soutenu l’imam qui était accompagné du chérif de Nioro, Boyé Haïdara, un autre dignitaire religieux musulman très influent au Mali.
Avec 75% de musulmans, selon le conseil islamique, le Mali, officiellement pays laïc est fortement attaché à ses us et coutumes, au point où les guides religieux musulmans sont craints et respecté.
Selon la presse malienne, Mahmoud Dicko aurait refusé la somme de 50 millions de FCFA du gouvernement malien pour l’organisation de rassemblement au stade du 26 mars. Un refus que l’imam a justifié dimanche par sa volonté de ne pas voir son mouvement être récupéré par les politiques.