Le démarrage de la campagne électorale à Gao a été marqué dimanche par une forte pluie. Mais cela n’a pas empêché la fièvre électorale de monter. Les sièges des partis politiques connaissent une certaine animation. En attendant l’arrivée dans les prochains jours des différents candidats, les grandes artères de la ville sont pavoisées de posters géants à leur effigie.
La distribution des cartes d’électeurs NINA va bon train dans la Cité des Askia, voire dans toute la région. L’intérêt manifesté par les citoyens augure d’un taux élevé de distribution à la fin de l’opération. La commune urbaine de Gao totalise 42.223 cartes sur lesquelles 12.000 ont été retirées. Pour l’ensemble des cercles de la région, 38.412 cartes ont été retirées sur un nombre total 108.771.
En ce qui concerne le rythme de l’enlèvement des cartes, l’on note des disparités entre les communes rurales où les populations sont sédentaires et celles dont les habitants sont majoritairement nomades. A titre d’illustration la commune rurale de Gouzourey a atteint plus de 70% de taux de retrait contre seulement 2% dans celle du Tilemsi dans l’ancien arrondissement de Djebock. Ces disparités vont être bientôt corrigées grâce au renforcement des équipes d’escorte, assure le préfet adjoint Amadou Dicko.
Signalons aussi que nombreux sont les citoyens en possession des récépissés d’enrôlement mais qui n’ont pas retrouvé leurs cartes NINA.
Les préparatifs de l’élection présidentielle se déroulent sous l’œil vigilant des forces armées et de sécurité qui ont déployé un dispositif impressionnant dans la ville. Le voyageur débarquant à Gao est vite frappé par la présence massive des forces de sécurité nationales, comme étrangères. La ville est solidement quadrillée afin que les populations puissent vaquer à leurs occupations dans la quiétude.
Aussi, Gao a retrouvé son animation habituelle. La désolation des rues désertes au moment de l’occupation a fait place un regain d’activités. De nombreux déplacés et réfugiés sont de retour. Les transporteurs qui font l’axe Bamako-Gao se frottent les mains actuellement. Les passagers sont si pressés de rentrer chez eux qu’ils acceptent de s’entasser dans des cars pour voyager dans des conditions pénibles.
En plus du retour des habitants, Gao bénéficiera aussi de l’arrivée du personnel de la Mission multidimensionnelle de stabilisation des Nations Unies pour le Mali (Minusma) qui a décidé de faire de la Cité des Askia l’une de ses bases importantes.