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SBM-Leaders religieux : La guerre est déclarée !
Publié le lundi 11 fevrier 2019  |  bamakonews.net
Cérémonie
© aBamako.com par Androuicha
Cérémonie de signature de l`accord de paix d`Alger
Bamako, le 15 mai 2015 au CICB. Le Gouvernement malien et les groupes rebelles du nord ont procédé en présence de nombreux chefs d`Etats africains et de la médiation internationale à la signature du document de paix issu du processus d`Alger. (Photo Mahmoud DICKO, imam et président du Haut Conseil Islamique du Mali)
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L’appel à la grande prière pour la paix et la réconciliation au Mali a mobilisé des milliers de fidèles musulmans, qui ont pris d’assaut le Stade du 26 mars de Bamako, ce dimanche 10 février. Au cours de cette messe populaire, l’influent Chérif de Nioro a, à travers son représentant, appelé le président de la République à démettre son chef de gouvernement.

Il est 10h25 quand, l’imam Mahmoud Dicko tout de blanc vêtu, fait son entrée dans le Stade du 26 mars archi-comble. Le leader religieux de 64 ans est accueilli par des acclamations nourries. Le «recours du peuple», comme le surnomment ses partisans est escorté jusqu’à la tribune des officiels. Sur le podium majestueusement dressé au beau milieu du terrain, des responsables du Haut Conseil Islamique, des représentants de jeunes et femmes musulmanes du Mali s’y succèdent.

Mohamed Traoré du Haut Conseil Islamique rappelle la difficile situation du pays, faite de «peur», de «tueries» notamment au centre. L’imam Traoré est également revenu sur la cherté de la vie, la corruption, l’injustice, entre autres maux qui ont multiplié des frustrations auxquelles le Mail et ses partenaires peinent à trouver des solutions. Comme pistes de solution, le groupement religieux propose le recours à Dieu à travers le repenti. Il rappelle aussi l’État à son rôle régalien de protection des personnes et de leurs biens, tout en mettant le curseur sur la faillite au niveau de l’éducation des enfants. Cette situation est à l’origine de toutes les dépravations de mœurs observées au Mali, estime Mohamed Traoré qui par ailleurs réitéré la demande de l’application de la peine de mort et exhorté à la criminalisation de l’homosexualité.

Appel à la jeunesse

Le président des jeunes au sein du Haut Conseil Islamique du Mali dénonce un complot contre la jeunesse, colonne vertébrale de toute religion, mais aussi de tout. Avant d’annoncer la mise en place d’une plateforme des jeunes musulmans et patriotes du Mali, qui propose un retour aux réalités sociétales et religieuses du pays, comme repère pour relever les nombreux défis qui se posent aux jeunes maliens. Même message d’apaisement et de cohérence martelé par Kadiatou Togola, la présidente de l’Union des femmes musulmanes du Mali.

Le message le plus attendu du meeting était celui du Chérif de Nioro Bouyé Haidara. Le respecté chef religieux s’est absenté pour des raisons de santé. Mais son messager et porte-voix est reçu sur le podium, avec un tonnerre d’applaudissements entrecoupé de cris de «La illah illah». Le messager a insisté sur la tension entre le Chérif et le président IBK, qu’il avait soutenu à coup de millions en 2013.

Après la prière du vendredi dernier, dans son fief à Nioro du Sahel, Bouyé Haidara a lancé un ultimatum au président de la République afin qu’il « démette», son Chef de gouvernement Soumeylou Boubèye Maiga, déjà dans le collimateur de plusieurs organisations politiques et de la société civile malienne. Au cas où cette missive ne serait pas exécutée, « Il faut s’attendre à tout», rapporte le messager qui exclut tout de même l’usage de la violence.

Dans une courte allocution, l’imam Mahmoud Dicko a appuyé la demande du Chérif. Le leader charismatique n’a pas manqué de revenir sur la polémique virale des «50 millions CFA» que le Chef du gouvernement avait décaissé pour appuyer la prière collective. Pour l’influent imam qui a illustré son discours en convoquant des figures historiques et religieuses comme Soundjata, Sékou Amadou…le Mail d’aujourd’hui «fait honte».

Il faut un sursaut pour recouvrir la souveraineté du pays. Avant de qualifier la guerre au centre, de guerre contre l’islam, et non contre des peuls ou une quelconque ethnie. Dans une déclaration solennelle, lue par son Secrétaire général, Siaka Diamouténé, le Haut conseil a interpellé le gouvernement face à la dégradation de la situation sécuritaire notamment au centre, et appelé les communautés belligérantes à privilégier les mécanismes traditionnels de résolution des conflits. Une prière pour le retour de la paix et la quiétude a mis fin au meeting.

L’intéressé, le Premier ministre Soumeylou Boubeye Maiga, a réagi dans une vidéo en assimilant ces appels à des manœuvres politiques d’adversaires vaincus, et contre lesquels, il se dit déterminé à résister.

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