Le Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga a profité hier d’une rencontre entre l’Ensemble pour le Mali (EPM) et le gouvernement sur les réformes politiques et institutionnelles pour réagir à l’affaire des 50 millions refusés par le président du Haut conseil islamique du Mali, Mahamdoud Dicko. Le PM estime que l’imam est dans une posture de règlement de compte politique.
Après un communiqué dans le 20 heures du vendredi, le ministre porte-parole du gouvernement a animé un point-presse le samedi 9 février, au cours duquel Amadou Koïta a reconnu la manifestation du gouvernement pour une cause normalement noble. Le 10 février, jour même de la fameuse journée de prière, le Premier ministre a réagi aux « agitations » de celui qu’il a refusé de nommer.
« Nous sommes dans une démocratie où le jeu se mène. Mais il se mène quelque fois de façon malicieuse et maligne. Il y a des gens chaque fois qu’ils ont vaincu sur un théâtre, il change de théâtre et mène toujours avec le même objectif. Comme vous tous, j’ai vu la théâtralisation assez visible par rapport à l’appui que le gouvernement s’est fait le devoir d’apporter à l’organisation d’une prière destinée normalement à appeler à la paix et à la réconciliation. Franchement, on n’avait vu rien de fondamentalement bizarre. L’État a toujours soutenu toute initiative de citoyens qui disent agir pour la paix », a soutenu le Premier ministre.
« Donc, quand l’État a été informé que le Haut conseil islamique voulait organiser une journée de prière pour la paix et la cohésion, nous avons fait ce qu’il fallait faire. Quand il nous est paru que ce n’était pas une initiative unitaire, tout en maintenant le principe de l’appui, nous avons revu le niveau de l’appui», a-t-il poursuivi. « Ceux qui agitent sont les gens qui ont voté et qui ont fait voter contre nous. Ils continuent d’agir contre nous et qui pensent trouver des interstices sur des passages pour continuer de nous affaiblir. Bon, nous continuerons de faire face, nous sommes mobilisés, vigilants et déterminés à faire face à tout ce qui peut éventuellement nous empêcher d’avancer », a conclu Soumeylou Boubèye Maïga.
Le vendredi dernier, le président du Haut conseil islamique du Mali et son chargé à la communication ont exhibé devant les cameras de télés privées des billets de banque, estimés à 50 millions de FCFA. La somme, selon Mahmoud Dicko, lui a été envoyée par le Premier ministre Maïga en guise de contribution du gouvernement dans l’organisation de sa journée de prière pour la paix au Mali. L’imam a renvoyé les sous au chef de l’Exécutif, prétextant que le meeting est un don de soi et qu’il n’a pas besoin d’aide du gouvernement. Le hic est que dans les vidéos tournées chez lui, l’imam affirme avoir été prévenu par le PM de l’arrivée de l’argent. « Le chef du gouvernement m’a annoncé 100 millions et il a envoyé 50 millions », a confirmé l’imam Dicko.