Addis – Abeba a vécu le dimanche et le lundi au rythme du 32 eme sommet de l’Union africaine. Occasion pour les chefs d’Etat et de gouvernement de se prononcer sur les questions brûlantes de l’heure qui sont l’autonomie financière, la reforme des institutions de l’Union, les questions sécuritaires et humanitaires. Cette tribune des nations africaines a accueilli le tout nouveau président de la République Démocratique du Congo Félix Tshisekedy. Les grands absents de ce sommet ont sans doute été le Nigérian Mahamadou Buhari et le sénégalais Macky Sall tous préoccupés par leurs réélections. La présence du secrétaire général des nations unies Antonio Gutteres était visible. Pour ce 32 eme sommet le président rwandais Paul Kagame a passé le flambeau.
Cette grande messe continentale est l’occasion pour les chefs d’Etat et de gouvernement de discuter des grandes questions du continent. Cette année la question de financement de l’Union africaine a dominé les debats. Mais auparavant, le président de la commission de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat a fait un tour d’horizon des différentes crises qui secouent le continent, il est revenu sur la question du Sahara occidental qui empoisonne toujours les relations entre Alger et Rabat. Il a salué l’accord signé à Khartoum entre les groupes rebelles centrafricains et le pouvoir en place. Les questions financières ont occupé une place de choix durant le sommet. Selon les membres de l’institution l’objectif affiché à long terme est de faire en sorte que l’Union soit en mesure de prendre en charge les ¾ des financements de ses programmes. C’est pourquoi les pays de l’Union s’étaient mis d’accord pour l’instauration d’une taxe de 0 ,2% sur toutes les importations de certains produits. Malheureusement cette mesure n’a pas été partagée par tous les Etats membres. Le sommet sera donc une occasion pour discuter du nouveau barème des cotisations. Plusieurs tentatives sont encore envisagées comme le projet de création de zones de libres échanges économiques ZLEC. Mais, problème la question financière se heurte parfois à l’opposition des poids lourds du continent. C’est pourquoi beaucoup craignent que les efforts du président sortant Paul Kagame ne connaissent un coup d’arrêt. Leur argument le président Egyptien Abdel Fattah Elssisi dirige un pays en voie d’industrialisation. Donc il fera tout pour protéger la production nationale de son pays. Malgré ces efforts le chemin devant conduire à l’autonomie financière reste encore long. A présent pour les missions de maintien de paix l’union fait appel à l’occident. La mission de l’Union africaine en Somalie AMISOM qui a fait un bon boulot est financée par l’Union européenne et les Etats Unis d’Amérique. Cette dépendance financière est à l’origine du retard que connait la force conjointe du G5 sahel pour son opérationnalisation complète. Les questions sécuritaires comme la lutte contre le terrorisme n’ont pas été occultées, l’humanitaire aussi a pris une place de choix. La question de l’emploi des jeunes n’a pas échappé à l’attention des représentants africains. Présent au sommet le secrétaire général des nations unies Antonio Gutteres a reconnu que l’Afrique n’a pas toute la place qu’elle mérite dans le monde. La preuve, elle est peu représentée dans les institutions internationales. Le sommet a été marqué par la présence du tout nouveau président de la RDC Felix Tshisekedi. On note également l’absence de deux grands du continent à savoir Mahamadou Buhari préoccupé par sa réélection à la tête du Nigeria et Macky sall en pleine campagne électorale pour sa réélection à la tête du Sénégal.