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Scandale des 50 millions: le Gouvernement se fait piéger…
Publié le mardi 12 fevrier 2019  |  Info Matin
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© Autre presse par DR
Des billets de banque
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Pour l’organisation de son meeting de ce 10 février 2019, le Président du Haut conseil islamique du Mali, Mahmoud DICKO, a refusé une contribution en espèces sonnantes et trébuchantes de 50 millions de francs CFA de la part du Gouvernement. Malgré les explications apportées par les pouvoirs publics, le geste du Gouvernement, en cette période d’austérité budgétaire, fait l’objet de commentaires divers, à sur les réseaux sociaux, dans les grins et dans les salons feutrés de la capitale. Comment le Gouvernement s’est-il fait avoir par le Président du HCIM qui l’attendait de pied ferme ?

Depuis son éviction de la tête de la Mission de bons offices ou du moins la suppression de cette mission par le Gouvernement, après la nomination de Soumeylou Boubèye MAIGA en qualité de Premier ministre, le 30 décembre 2017, l’Imam Mahmoud Dicko n’a cessé de se radicaliser contre le régime du président Ibrahim Boubacar KEITA. En effet, après sa prise de fonction et la formation de son gouvernement, SBM a supprimé la Mission des bons offices pilotée par Mahmoud DICKO qui était chargée de réconcilier ‘’nos compatriotes de Kidal, du Delta central, de la boucle du Niger, du Séno, et du Hairé’’ avec un budget conséquent de plusieurs centaines de millions de FCFA. Mahmoud DICKO qui s’est retrouvé du coup en chômage technique fait feu de tout bois. Depuis, il s’est révélé un véritable opposant au régime IBK. C’est dans ce contexte que l’Imam, consolidé par d’autres alliés de circonstance, n’a jamais cessé d’entreprendre des initiatives allant dans le sens de discréditer le pouvoir en place, sans jamais y parvenir. Malgré son opposition farouche à la candidature du Président IBK pour un second mandat, ce dernier l’a emporté haut la main au second tour de la présidentielle face à son challenger Soumaïla CISSE, en août 20018.

Lors de cette présidentielle, Mahmoud DICKO a clairement dit qu’il ‘’suivrait ‘’ la consigne du Chérif de Nioro : « A l’état actuel des choses, nous nous en remettons au Chérif [de Nioro]. Nous suivrons ses instructions à la lettre. Qu’il nous montre juste la voie à suivre. Point de détails inutiles ! Les Musulmans Maliens se doivent seulement de retenir une seule chose : la voie tracée par le Chérif de Nioro sera la nôtre ! Pas question pour nous, même d’approcher quelque chose qu’il abhorre !», a-t-il prêché sur une radio de la place. Pour ce qui était de la position du Chérif, elle était claire : ’’Aliou Boubacar DIALLO ou rien’’. Il a même apporté un soutien matériel important à ce candidat au premier tour de la présidentielle, en juillet 2018.

« Depuis qu’il est venu au pouvoir, il a commencé à poser des actes qui m’ont beaucoup surpris et qui n’ont rien à voir de nos analyses sur l’homme, sur ses capacités à diriger le Mali. En clair, IBK m’a déçu, a déçu tous les Maliens… », tranche Mohamédou Ould Cheikana Ahamedah Hamahoula dit Bouyé, dans une interview à nos confrères de Mali Demain.

Désormais, l’hostilité du Président du HCIM du Mali vis-à-vis du Président IBK ne souffre l’ombre d’aucun doute. Cette inimitié a pris des proportions inquiétantes avec l’affaire du manuel scolaire controversé sur l’Éducation sexuelle complète, lorsque le Président IBK a osé dire qu’il ‘’n’était pas au courant de cette affaire’’. Pour Mahmoud DICKO et ses supporters, le Président de la République et son Premier ministre ne ‘’devraient plus passer une nuit de plus au pouvoir, après cette révélation’’.

C’est dans un tel contexte d’adversité tendu que le meeting du 10 février a été annoncé par Mahmoud DICKO. Malgré ce climat d’hostilité, le Gouvernement s’est fait avoir par ce chef religieux qui reste logique et cohérent dans sa démarche. C’est pourquoi, il sauté sur l’occasion, à savoir le geste de solidarité gouvernementale, pour la réussite du meeting. Ainsi, Mahmoud DICKO a refusé la contribution de 50 millions du Gouvernement pour l’organisation de son meeting au Stade du 26 Mars.

« Nous n’avons pas besoin de cet argent, parce qu’il s’agit d’un meeting de don de soi qui ne nécessite pas de dépense », a justifié le Président du HCI dans une interview à la presse.

Se justifiant, dans un communiqué en date du 8 février 2019, le Gouvernement indique : ‘’comme cela a toujours été le cas, le Gouvernement tient à réaffirmer sa solidarité et son soutien constant à toutes actions, à toutes manifestations, de toutes les confessions religieuses œuvrant pour le renforcement de la paix au Mali. C’est dans cet esprit qu’une contribution financière a été octroyée au Président du Haut Conseil Islamique’’. Toute chose que le prêcheur Chouala Bayaya Haidara reconnaît dans un enregistrement audio sur les réseaux sociaux.

Tout est-il qu’au regard du contexte socio-économique difficile (cherté de la vie, austérité budgétaire, crise sécuritaire avec les conditions pitoyables des déplacés) mobiliser, à chaud, cinquante millions de francs CFA, pour un meeting de prière pour des ‘’leaders religieux déchaînés’’, ne manquerait pas d’intriguer.

PAR SIDI DAO
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