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Mahamoud Dicko lors de son meeting Demander le départ d’un Premier Ministre est-elle une revendication religieuse ou politique ?
Publié le jeudi 14 fevrier 2019  |  Nouveau Réveil
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© aBamako.com par A S
Meeting du Haut Conseil Islamique du Mali
Bamako, le 10 février 2019 60.000 personnes se sont réunies dimanche dans le plus grand stade de Bamako
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Le Mali est un pays laïc mais les organisateurs du meeting du 10 février 2019 préparent un pays islamique. Depuis, les sunnites veulent étendre leur domination sur le monde et le Mali n’est pas épargnée.

Les adeptes de l’Arabie Saoudite comme le clan de Mahamoud Dicko souhaitent l’application de la Charia islamique au Mali. Ils veulent casser notre laïcité. Et ce débat ils le soulèvent à toutes les occasions de la vie de la nation. Ils ont poussé le toupet jusqu’à demander deux types de justice au Mali, celle des non religieux et celle des religieux mais les autorités publiques maliennes se sont toujours opposés.
Alors les sunnites au Mali, riches et stratèges sont opposés à tous ce qui ne va pas avec la charia islamique au Mali. C’est-à-dire que nous sommes un pays laïc mais ils ne veulent pas d’églises, de bars, d’hôtels, de femmes non voilés et autres. Cela pose problème dans un pays où tous ne croient même pas à Dieu. C’est alors le fond de toute la crise sécuritaire au Mali.

Mahamoud Dicko l’a dit au meeting du dimanche dernier au stade du au 26 mars : « il n’y a pas de conflit inter ethnique au centre du Mali, au Nord, au Burkina et au Nigeria, c’est un conflit religieux… », a-t-il martelé. Et c’est la vérité, tous les conflits au monde sont faits soient par des sunnites pour étendre leur domination du monde ou contre les sunnites pour se défaire de leur domination.
Souvenez-vous de Mohamed Morsi en Égypte, la guerre des USA contre l’Irak chiiites et la Syrie de Bachar Al-Assad, la Libye, la guerre du Yémen, Bokoharam au Nigeria, Ançar dine au Mali avec Iyad et Kouffa, etc.
Le sunnisme est au centre de tous ces conflits au Monde, soit ils combattent pour dominer ou soit on les combat par ci par là pour se libérer de leur domination.

Du soutien sunnite à la crise sécuritaire du Mali

La guerre au Mali est aussi la même chose, les sunnites soutiennent tous soulèvement ou rébellion qui parle de l’application de la charia, l’augmentation de leur domination sur le monde.

On a vu en 2012 pendant l’occupation terroristes, certaines mosquées de Bamako et de l’intérieur, prêcher aux populations de soutenir les combattants du MUJAO et de Ancar dine et Ancar Charia qui appliquaient la charia au nord du Mali avec des bras coupés et des lapidations publiques. Des radios étaient mises à contribution pour la campagne de promotion des actions djihadistes au nord et le même Issa Kali Djim qui parle aujourd’hui derrière Mahamoud Dicko, a animé des émissions dans ce sens sur la radio NIETA en 2012. Les cassettes existent encore où il traite les terroristes de « bons musulmans à soutenir…. ». Tout simplement parce qu’ils défendaient la charia et le sunnisme.

Aujourd’hui, voir Mahamoud Dicko et ces adeptes, demander l’application de la peine de mort au Mali, en référence à la charia est toujours le combat pour la domination du sunnisme sur les autres branches religieuses au Mali.

Le meeting du dimanche dernier et tous les autres combast de Mahamoud Dicko notamment sur le code de la famille en 2010, l’éducation sexuelle, l’excision, la loi sur le genre, les questions de promotion féminine… découlent du seul et unique combat pour le sunnisme.

À ce meeting du dimanche dernier, bien qu’étant invité, les représentants du guide Ousmane chérif Haïdara ont été hué par le public, tout simplement parce que le combat des sunnites se dirige toujours contre les défenseurs de l’islam modéré dont Haïdara de Banconi. Ils ne les aiment pas et les combattent à la limite.

Aucun message de paix lors du meeting

Aujourd’hui, le pouvoir en place est combattu à cause de sa proximité avec Haïdara et sa tolérance pour un islam modéré au Mali. Quand à la participation du Chérif de Nioro du Sahel au combat des sunnites, elle est circonstancielle et même personnelle. Le Chérif n’aime pas l’effritement de son pouvoir religieux et souhaite que tous les régimes politiques le traitent toujours comme un saint vénéré. On fait ce que le chérif demande et on laisse ce que le chérif n’aime pas. IBK ne veut pas s’y plier et le Chérif s’allierait avec tout autre adversaire d’IBK pour le combattre. C’est tout. Car pour lui le mythe hamalliste doit toujours demeurer mais il n’est plus en mal aussi mal que maintenant sous IBK qui a maintes fois désobéit au Saint Chérif dans la gestion des affaires de l’État.
Voilà pourquoi, il veut le destituer. En 2018, il a donné sa consigne de vote pour Aliou Boubacar Diallo puis pour Soumaila Cissé alors même que le premier n’a pas soutenu le second. En 2013, espérant sur le respect de sa suprématie par IBK, il a donné sa consigne de vote à ce dernier contre le même Soumaïla Cissé qu’il a par la suite soutenu. C’est paradoxal mais tout est bon pour se faire respecter par le pouvoir en place. Voilà pourquoi ils demandent, aujourd’hui, la destitution du PM et IBK lui-même. Et ce serait pareil pour tous ceux qui ne se plieront pas à ses désirs.

Alors, il s’est joint au grand combat des sunnites contre le pouvoir modéré et risque de contribuer à affaiblir son clan religieux : les ‘’malekytes’’.



Dans tout ça, c’est le peuple qui est pris au piège et qui comme des feuilles mortes est soulevé par ces vents différents (tendances religieuses) pour aboutir à leurs fins. Le peuple doit enfin se réveiller et ne pas se laisser instrumentaliser.

Lors de ce meeting du dimanche 10 février 2019, aucun message de paix, de cohésion et de pardon n’a été prôné dans notre pays déchiré par la guerre terroriste, ethnique et l’insécurité. Où est passé l’amour pour la patrie qui est aujourd’hui en proie à tous les dangers ? La déception vient de là où la sagesse doit venir.

Est-ce la première fois que le HCIM reçoit une somme colossale de la part du gouvernement ? Les membres de cette “institution religieuse” ont toujours bénéficié des avantages de ce genre: argent, véhicules,… Si Mahmoud Dicko refuse aujourd’hui, ce geste symbolique habituel, ce n’est pas pour mettre fin à une pratique mais c’est pour porter un coup politique à ses adversaires du moment (religieux et régime). Sinon il a l’habitude de prendre de l’argent et personne n’a crié au scandale.

Par ailleurs, que les gens ne mélangent pas les choux à la carotte. Cette somme n’a rien à voir avec la gestion des arriérés des cheminots grévistes qui, à mon avis, est un dossier qui doit être traité tel quel.

On constate avec amertume que nous n’arrivons toujours pas à comprendre que leaders religieux et politiques nous manipulent comme bon leur semble. Ceux qui détestaient le duo Bouyé-Dicko en 2013 se sont eux leurs farouches soutiens aujourd’hui pour des raisons que nous connaissons tous. Nous demandons aux autres de changer mais nous ne voulons pas changer nous-mêmes. Voilà le paradoxe malien.
Que du chemin à parcourir dans un pays ou les analyses et les réflexions sont subjectives! Dommage que nous continuons à danser au rythme de leur musique pendant que les jeunes leaders politiques d’autres cieux prennent leur destin en main: parlons de Guillaume Soro qui s’est affranchi aujourd’hui. Bravo !

Mais quand les simples citoyens sont révoltés contre l’État, ceux qui doivent les calmer et ramener la paix dans nos cœurs sont aujourd’hui ceux qui mettent le feu aux poudres pour casser le peu de calme qui nous reste.

Il appartient maintenant aux Maliens de prendre leur destin en main pour se démarquer des religieux politiques qui ont chacun des agendas personnels autre que le Mali.

Sinon, comment aller demander la démission d’un PM par inimitié ? C’est trop flagrant et ça donne beaucoup de crédit à ce dernier.

Arouna Traoré

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