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Franc CFA : Un système de pillage des ressources et capitaux des pays africains par la France
Publié le jeudi 14 fevrier 2019  |  L’aube
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Le Franc CFA, le franc des colonies françaises d’Afrique qui deviendra plus tard le Franc de la communauté française d’Afrique en 1958, est un système monétaire, financier et économique colonialiste ayant survécu à la décolonisation. Analyse.

Le Franc CFA a été créé le 25 décembre 1945 par la France selon l’article 3 du décret n° 45-0136 publié au Journal Officiel français du 26 décembre 1945. Ce décret a été signé par Charles de Gaulle en sa qualité de Président du Gouvernement Provisoire, le Ministre des finances René PLEVEN et par le ministre des colonies Jacques Soustelle.

La constitutionnalité de la monnaie sur le plan constitutionnel battre monnaie est un droit régalien qui relève de la compétence exclusive du peuple souverain. Cette constitutionalité de la monnaie n’est respecté dans aucun pays africain de la zone du franc.

Par exemple, la Constitution de la République Fédérale Islamique des Îles Comores affirme : « Relève de la compétence exclusive du peuple la matière suivante : Monnaie …».

Dans toutes les constitutions nationales des quinze pays membres de la zone franc affirment unanimement que seule la loi votée par le Parlement « détermine le régime d’émission de la monnaie ».

La constitution du Mali, dans son TITRE VI et ARTICLE 70 stipule que « La Loi fixe les règles concernant : Le régime d’émission de la monnaie, l’assiette, le taux et les modalités de recouvrement des impôts »

Titre II, Article 9 de la Constitution des Comores.

Voir par exemple le Titre V article 71, de la constitution ivoirienne.

Le CAS de la France qui a opté pour l’euro le 07 février 1992 : Signature du Traité sur l’Union Européenne à Maastricht (Pays-Bas).

20 septembre 1992, approbation en France par référendum, à une courte majorité, du Traité de Maastricht.

Le Général De Gaulle est le père du Franc CFA. L’anti constitutionnalité du franc CFA va déterminée la composition des Conseils d’Administration des Banques centrales africaines. Les Banques Centrales africaines sont administrées chacune par un Conseil d’administration, C.A, comprenant :

Pour la BEAC, Banque des états de l’Afrique centrale : 13 Administrateurs dont trois pour la République Française.
Pour la B.C.C., Banque centrale des Comores : 8 administrateurs dont quatre Français, désignés pour un mandat de quatre ans renouvelable.
Pour la BCEAO, Banque centrale des états de l’Afrique de l’Ouest : 16 Administrateurs, soit deux par pays « participant à la gestion de la Banque ».

A ceux-ci s’ajoutent pour la représentation de la France « deux administrateurs désignés par le gouvernement français », qui « participent au C.A. de la BCEAO, dans les mêmes conditions et avec les mêmes attributions que les Administrateurs désignés par les Etats Membres de l’Union économique et monétaire de l’Ouest africaine ».

Cf. Article 3 des statuts de la BEAC, Article 34, Titre III de l’Accord de Coopération monétaire entre la République Française et la République Fédérale Islamique de Comores.

Article 49 des statuts de la BCEAO.

Article 10 de l’Accord de Coopération entre la France et les pays africains de l’UEMOA, 1973.

Le droit de véto statutaire de la France. Dans les Comores, le C.A. « délibère valablement lorsque au moins six de ses membres sont présents ou représentés. Les délibérations doivent être adoptées par 5 au moins des membres présents ou représentés ».

Le C.A. de la BEAC « délibère valablement lorsque au moins un administrateur par Etat membre et un Administrateur Français sont présents ou représentés ». Le droit de veto français s’exerce également lors de la nomination du Gouverneur de la BEAC. Car, « le Gouverneur est nommé à l’unanimité par le C.A., sur proposition du gouvernement gabonais après agrément des autres Gouvernements des États membres et de la France ».

La BCEAO indique que les modifications de ses propres statuts et les autres décisions capitales comme par exemple la création monétaire « doivent recueillir l’unanimité des membres de C.A. ». En effet, « la BCEAO a le privilège exclusif d’émettre des signes monétaires, billets et monnaies métalliques ayant cours légal et pouvoir libératoire dans les Etats membres de l’Union Monétaire Ouest Africaine ». Par ailleurs, « sur proposition du Conseil d’Administration de la Banque Centrale, le Conseil des Ministres de l’Union économique et monétaire ouest africaine statue sur la création et l’émission des billets et monnaies métalliques….. »

Statuts de la BCC des Comores, Titre III, Article 38.

Statuts de la Convention de coopération monétaire entre les pays de la BEAC et la France, Article 38.

Article 43 de la BEAC.

Statuts de la BCEAO, articles 6, 7 et 51.

La zone franc est une institution monétaire, financière et économique dont le noyau central est la France.

Les pays africains de la zone franc, PAZF, utilisant le FCFA sont repartis dans deux sous-ensembles économiques :

UEMOA, Union économique monétaire de l’ouest africaine : BENIN, BURKINA FASSO, COTE D’IVOIRE, GUINEE BISSAU, MALI, NIGER, SENEGAL, TOGO.

CEMAC, Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale : CAMEROUN, CENTRAFRIQUE, CONGO BRAZZAVILLE, GABON, GUINEE EQUATORIALE, TCHAD.

A ces deux entités s’ajoutes les Comores.

Le FCFA repose sur quatre grands principes qui sont les suivants :

La centralisation des réserves de change des pays africains au trésor français. Ce principe déstabilise l’économie des pays africains. Ils sont spoliés ainsi de la moitié de leurs recettes ce qui les entraine dans des situations économique et sociales dramatiques d’autant plus que l’ex puissance colonisatrice les impose à travers le FMI une rigueur budgétaire c’est-à-dire une baisse considérable des dépenses publiques.

La fixité de la parité CFA / euro. L’arrimage du CFA à l’euro aurait dû aboutir à la disparition du pouvoir tutélaire de la France mais cette « entorse monétaire » a été acceptée dans le mutisme des autres pays de l’Union européenne.

La libre convertibilité du CFA à l’euro
La libre circulation des capitaux entre la France et les pays africains de la zone franc. Ce principe permet évidemment la fuite des capitaux de l’Afrique vers la France. Cependant, la France contrôle et limite les transferts d’argent des migrants sur son sol vers leurs pays d’origine.
A ces grands principes, il faudrait noter la participation de la France aux instances de direction des banques centrales africaines et des Comores et possédant ainsi un droit de veto sur toutes les décisions.

A travers ces principes de servitudes, la France a une influence considérable sur les politiques et les économies africaines aboutissant à une entrave manifeste de leurs souverainetés et leurs possibilités de développement.

L’appauvrissement des Africains par l’arrimage du CFA à l’euro est la conséquence de la surévaluation du franc CFA. La fixité du CFA par rapport à l’euro (1€ = 656 FCFA) appauvrit les exportateurs africains deux fois au moins.

Premièrement, les Africains devenus moins compétitifs à cause du FCFA surévalué perdent des parts significatives de leurs marchés étrangers au profit de leurs concurrents mondiaux.

Deuxièmement, les Africains perdent beaucoup d’argent lorsque leurs recettes d’exportation sont converties en euros.

Par exemple, si leur recette d’exportation est de 1.500 000 000 de dollars équivalent à 1 500 000 000 d’euros, si un euro est égal à un dollar. Par contre, cette même recette d’exportation se réduit à 1 000 000 000 d’euros. Lorsque l’euro s’apprécie et s’échange à 1,5 dollar. On constate ici une perte de change sérieuse des Africains de 500 000 000 de dollars correspondant à 262 milliards de francs CFA. Cela veut dire que si demain 1€ = 2 $US, les revenus d’exportation des Africains seront amputés automatiquement de leur moitié.

L’autonomisation de la dette extérieure des PAZF (pays africains de la zone franc) par la fixité de parité. Au cas où l’euro est plus faible que le dollar, la dette africaine en dollars augmente mécaniquement et en toute autonomie, sans un emprunt supplémentaire contracté par l’Afrique. On dit que la dette africaine s’autonomise. Les Pays de la zone franc sont donc perdants avec un euro plus faible que le dollar.

Exemple: Soit une dette africaine de 100 milliards de dollars

a) Si 1$ = 1€, alors 100 milliards de dollars de dette = 100 milliards d’euros
b) Mais si 1$= 1,25 euro ou si 1euro =0,80 dollar, alors la dette africaine devient 125milliards d’euros car on aura 100 milliards de dollars *1,25 euros =125 milliards d’euros à payer par l’Afrique.
Le fonctionnement des « comptes d’opérations »: L’origine nazie des comptes d’opérations est indiscutable et peut être confirmé par tout économiste sérieux. En vertu d’un accord intervenu en 1940, la France supportait les charges des exportations industrielles ou commerciales faites à destination de l’Allemagne. En contrepartie, elle avait un crédit en Allemagne en marks. Ce crédit, elle ne pouvait en disposer que pour les paiements à faire en Allemagne, donc des charges supplémentaires pour sa trésorerie.

La convention entre la France et l’Afrique de la zone franc stipule que : « Les Etats membres conviennent de mettre en commun leurs avoirs extérieurs dans un fonds de réserves de change. Ces réserves feront l’objet d’un dépôt auprès du Trésor Français dans un compte courant dénommé compte d’opérations. » Et « la banque versera au compte d’opérations les disponibilités qu’elle pourra se constituer en dehors de sa zone d’émission». En contrepartie du respect rigoureux de ce principe (de centralisation des réserves de change à Paris) par les Africains, le Trésor Français s’engage à fournir toutes les sommes dont les Banques centrales africaines peuvent avoir besoin, aussi bien pour leurs règlements à l’intérieur de la zone que pour leurs paiements extérieurs en devises.

« Le compte d’opérations peut devenir débiteur sans qu’aucune limite ne soit assignée à ce découvert. Lorsque le solde est débiteur, le Trésor Français perçoit des intérêts » payés par les Africains. Dans le cas contraire, c’est-à-dire lorsque le solde du compte d’opérations est créditeur, le Trésor Français verse des intérêts aux Africains. Article 11 de la convention de coopération monétaire entre la France et les Etats membres de la B.E.A.C., 13 Mars 1973. Article 2 de la convention de compte d’opérations entre la France et les pays africains de la zone franc (les PAZF).

De 1945 à 1973, quand les Africains exportaient par exemple les matières premières pour 100 milliards de dollars, ils déposaient tous les 100 milliards de dollars auprès Trésor français.

De 1973 jusqu’en 2005, s’ils exportaient pour 100 milliards de dollars, les Africains étaient obligés de déposer 65 milliards au Trésor français dans le fameux compte d’opérations, soit 65%.

Depuis le 20 septembre 2005, on est passé à 50% pour l’Afrique de l’Ouest et 60% pour l’Afrique centrale.

Ce qui veut dire que si les Africains exportent à hauteur de 100 milliards de dollars ou d’Euros, de Yuans, etc. ils sont tenus de déposer 50 milliards en France. Et lorsqu’un acteur quelconque vient acheter les matières premières africaines, il les paye en dollars. Pour l’Afrique centrale, 60% de ces dollars sont purement et simplement récupérés par la Banque de France, et seulement 40% descendent en Afrique. Pour l’Afrique de l’Ouest c’est 50% (la Banque de France prend 50%) et 50% descendent en Afrique.

La France écrit alors dans les comptes d’opérations des pays africains qu’ils ont l’équivalent des 60% ou 50%, selon le cas, de crédit en plus.

Officiellement la France retient cet argent pour garantir le taux de change Fixe 1€=655,957 Fcfa. D’abord on nous dit que le taux est Fixe, ensuite on apprend qu’en réalité ça ne l’est pas. Les conséquences majeures : La France dit aux Africains d’exporter les matières premières dont elle a besoin pour 100 millions d’euros par exemple. Lorsque les Africains de la zone franc ont exporté, au lieu de les payer, la France prend son stylo et écrit un signe PLUS dans le compte d’opération. Elle ne débourse aucune devise.

C’est pour cela que le Professeur Nicolas Agbonhou dit : « le FCFA, c’est comme si quelqu’un possède votre portefeuille dans sa poche ».

Or si ce sont les Nigérians ou les Ghanéens qui exportent vers la France, la France est obligée de sortir 100 millions d’euros des coffres forts de la Banque de France pour les payer. La France se sert du dépôt censitaire des africains pour combler son déficit budgétaire ou amortir sa dette, assurer le fonctionnement de sa diplomatie, payer les chômeurs français, faire de l’assistance sociale, rectifier sa ligne budgétaire.

Si un dirigeant de la zone CFA n’obéit plus aux ordres de la France, elle bloque ses réserves de devises en fermant les banques et cela pousse la population à se rebeller contre le dirigeant.

Plusieurs changements de régimes en Afrique ont été fomentés dans cette stratégie de la France : « tous ceux qui sont pas avec moi sont mes ennemis et doivent être traités comme tels ».

Par ce principe, il y a donc actuellement environ 9500 milliards de francs CFA venant de la BCEAO et la BEAC stockés au Trésor public, soit plus de 14 milliards d’euros.

Rien que pour l’année 2015, la BCEAO et la BEAC ont été contraintes de confier au trésor français 50% de leurs réserves, soit 6700 milliards de francs Cfa pour ne recevoir en rémunération que 45 milliards en intérêts, soit 0,70% de rendement du fait que nos banques centrales prêtent au Trésor français à un taux négatif de – 0,25%. Pire, le montant de l’Aide Publique au Développement est déduit de la part d’intérêts versée aux banques centrales.

Au niveau de la BEAC, les Etats d’Afrique centrale auront empoché quelques 21,2 milliards de Fcfa d’intérêts payés par le Trésor public français pour avoir déposé dans le fameux compte d’opération quelque 3281 milliards à fin 2015 et 3702 milliards de Fcfa à fin 2014, soit une moyenne de 3491,5. Là également le taux de rendement moyen n’est que 0,60%.

Le problème est que pendant ce même temps, les Etats africains empruntent à des taux exorbitants.

Le vendredi 29 juillet 2016, la Côte d’Ivoire a levé sur le marché ouest-africain quelques 120 milliards de Fcfa au taux moyen pondéré de 3,25%. (Il s’agit là d’un excellent taux d’intérêt dans la sous-région où la Côte d’Ivoire possède la meilleure notation des « Maitres », le FMI et la Banque mondiale).

D’autres pays, comme le Bénin ou le Togo, n’ont pas cette chance. Récemment, le Bénin a emprunté, sous forme d’émission obligataire, la somme de 35 milliards au taux de 5,28%. La dernière sortie du Togo sur le marché international a été faite au taux de 6,5%.

Ainsi, d’après les états de synthèse de la BCEAO au 31 décembre 2015, le financement de l’Etat français par les économies des huit pays de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest africaine) est de 3405 milliards de FCFA à fin 2015, contre 3097 milliards en 2014, soit l’équivalent de près de la moitié du PIB sénégalais.

La France utilise les intérêts financiers africains pour endetter les Africains.

Exemple : 12 000 milliards placés à 3% rapportent : 3,6 millions d’intérêts que la France prête aux Africains en partie ou en totalité au taux supérieur à 5%.

Les stocks d’or africains déposés à la Banque de France, les comptes d’opérations, dépouillent les Africains pour couvrir la garantie du FRANC CFA. Car « la couverture du Franc CFA est assurée par l’ensemble des devises et de l’or centralisé par le pool commun à la zone franc ».

Par exemple, le stock d’or africain de la BCEAO détenu à la Banque centrale de la France, au 31 décembre 2001, a été estimé à 206,528 milliards de francs CFA, Bulletin de la BCEAC, n° 7 août-sept 1966 P. 488, Rapport sur le Contrôle des Etats Financiers de la BCEAO Exercice Clos le 31/12/2001.

Les faits démontrent rigoureusement que ce principe de libre transférabilité des capitaux dépouille, en toute impunité, les Pays africains de la zone franc, PAZF, de gigantesques ressources financières dont ils ont un besoin vital pour construire leurs économies et développer leurs pays. Et cette émigration énorme des F CFA oblige aussi les Banques Centrales africaines à gaspiller leurs réserves de change dans le rachat de leur propre monnaie.

Par exemple, « pour les six premiers mois de 1993, les rachats par la BCEAO des billets de son émission se sont élevés à 162,1 milliards contre 106 milliards un an plus tôt. ». Cf. BCEAO, Direction centrale des Etudes et de la Prévision, 17 Août 1993, Pour la seule Côte d’Ivoire, dans la même période, les rachats des billets F CFA s’estimaient à « 48,6 milliards contre 30,6 milliards », un an plus tôt. Ibid Le gaspillage des devises africaines avec le rachat des CFA par les Africains eux-mêmes.

A qui profite le franc CFA ?

C’est un secret de polichinelle, le franc CFA profite avant tout à l’ancienne puissance coloniale et une élite nocive de dirigeants africains du continent noir.

Jacques CHIRAC avoue ce qui suit : « On oublie seulement une chose: c’est qu’une grande partie de l’argent qui est dans notre porte-monnaie vient précisément de l’exploitation depuis des siècles de l’Afrique, pas uniquement, mais beaucoup vient de l’exploitation de l’Afrique ! Alors il faut avoir un petit peu de bon sens. Je ne dis pas de générosité, mais de bon sens, de justice pour rendre aux Africains, …ce qu’on leur a pris. D’autant que c’est nécessaire si l’on veut éviter les pires convulsions ou les difficultés avec les conséquences politiques que cela comporte dans le proche avenir ».

Propos colonialiste de Nicolas sarkozy

« La France ne peut pas permettre que les anciennes colonies créent leur propre monnaie pour avoir le contrôle total sur leurs banques centrales. Si cela se produit, ce sera une catastrophe pour le Trésor public qui pourra entrainer la France au rang de 20 ème puissance économique mondiale.

Pas question de laisser les colonies françaises d’Afrique avoir leur propre monnaie ».

Edouard Balladur

Propos tenu par Edouard Balladur lors de la dévaluation unilatérale du FCFA décidée par la France en 1994 :

« La monnaie n’est pas un sujet technique mais politique qui touche à l’indépendance et la souveraineté des nations ».

Peut-on quitter la zone Franc unilatéralement ?

– « Article 13 – A la demande de tout État signataire du présent Accord qui estimerait que l’évolution du régime défini par cet Accord compromet ou risque de compromettre substantiellement ses intérêts, les États signataires se concerteraient sans délai afin de décider des mesures appropriées. Si aucune décision ne pouvait être arrêtée en commun, le présent Accord pourrait être dénoncé par tout signataire. En cas de dénonciation par un État membre de l’Union, le présent Accord demeure en vigueur entre les autres États signataires ».

Il est donc possible juridiquement d’abandonner unilatéralement le Franc cfa comme l’ont fait le Maroc (en 1957), la Tunisie (en 1958), l’Algérie (en 1963), le Mali (en 1962), la Mauritanie (en 1975) et tant d’autres pays qui ont aujourd’hui d’excellents rapports avec la même France, le Laos, le Vietnam, le Cambodge.

Accord de coopération entre la République Française et les Républiques membres de l’Union monétaire ouest africaine, Dakar le 4 décembre 1973

– Renationaliser toutes les sociétés d’Etat qui ont été privatisées sous la pression du FMI et la Banque Mondiale et contre les intérêts des Africains.

– Affirmer la souveraineté nationale sur l’économie selon la résolution de l’O.N.U. n° 1803 suivante : La souveraineté permanente des peuples et des nations sur leurs richesses et ressources naturelles, déclare ce qui suit :

Le droit de souveraineté permanent des peuples et des nations sur leurs richesses et leurs ressources naturelles doit s’exercer dans l’intérêt du développement national et du bien-être de la population de l’Etat intéressé.
La prospection, la mise en valeur et la disposition de ces ressources ainsi que l’importation des capitaux étrangers nécessaires à ces fins devraient être conformes aux règles et conditions que les peuples et nations considèrent en toute liberté comme nécessaires ou souhaitables pour ce qui est d’autoriser, de limiter ou d’interdire ces activités.

3) Dans les cas où une autorisation sera accordée, les capitaux importés et les revenus qui en proviennent seront régis par les termes de cette autorisation, par la loi nationale en vigueur et par le droit international. Les bénéfices obtenus devront être répartis dans la proportion librement convenue, dans chaque cas entre les investisseurs et l’Etat ou ils investissent, étant entendu qu’on veillera à ne pas restreindre, pour un motif quelconque, le droit de souveraineté dudit Etat sur les richesses et ses ressources naturelles.

La nationalisation, l’expropriation ou la réquisition devront se fonder sur des raisons ou des motifs d’utilité publique, de sécurité ou d’intérêt national, reconnus comme primant les simples intérêts particuliers ou privés, tant nationaux qu’étranger. Dans ces cas, le propriétaire recevra une indemnisation adéquate, conformément aux règles en vigueur dans l’Etat qui prend ces mesures dans l’exercice de sa souveraineté et en conformité du droit international. Dans tout cas où la question de l’indemnisation donnerait lieu à une controverse, les voies de recours nationales de l’Etat qui prend lesdites mesures devront être épuisées. Toutefois, sur accord des Etats souverains et autres parties intéressées, le différend devrait être soumis à l’arbitrage ou à un règlement judiciaire international.

Conclusion

Les Etats africains sont en train de se tirer une balle dans le pied déjà meurtri par la conservation du Franc CFA.

Les présidents africains sont déconnectés de la réalité des conditions de vie de leurs populations et n’ont toujours pas su couper le cordon ombilical avec l’ex-puissance colonisatrice pour dessiner leur propre voie dans le processus de développement. Afin de se maintenir au pouvoir le plus longtemps possible, ils défendent plus les intérêts de l’ancien colonisateur que ceux de leurs pays.

Les pays africains de la zone franc, PAZF, utilisent une monnaie qu’ils ne contrôlent pas et qui les coutent très cher à tel point que cela compromet toute perspective de développement réel.

Une élite nocive et aliénée à la solde de France et le plus souvent maintenue au pouvoir dans les pays au sud du Sahara est l’instrument de l’ex-puissance coloniale pour prendre possession sans scrupule des richesses des africains.

Le système du FCFA est un système de pillage des ressources et capitaux des pays africains par la France maintenant ces pays sous une forme de servitude volontaire ou involontaire.

La convertibilité du CFA garantie par la France est un système de DOL en bandes organisées pour dépecer l’Afrique et l’exclure de toute perspective de développement et poursuivre la colonisation sous une autre forme.

Du fait que 50% des avoirs extérieurs des pays africains de la zone franc, PAZF, soit déposés chaque année dans les coffres de la Banque de France cela engendre des situations dramatiques sur les populations africaines qui manquent de soins, n’ont pas accès aux crédits, sont exposées aux aléas climatiques qui perturbent l’agriculture leur première subsistance de vie, manquent d’éducation, manquent de moyens de défense et de sécurité efficaces.

L’impôt colonial sur les PAZF qui est le franc CFA sert à soulager les pauvres en France mais aggrave les conditions de vie de toutes les populations africaines. Et, on s’étonne qu’il y ait une forte émigration des jeunes africains vers l’Europe. En réalité, les africains vont en Europe pour récupérer une partie de leur richesse volée.

Par ailleurs, ces pauvres populations européennes, à qui on ne dit pas toute la vérité, prétendent que l’Europe ne peut pas recevoir toutes les misères du monde, tout en ignorant de dire à leurs dirigeants d’arrêter de voler les richesses africaines et de rembourser tout ce qu’ils ont volé à l’Afrique depuis des siècles.

Si les africains abandonnent le FCFA et créent une monnaie africaine commune, l’émigration africaine vers l’Europe sera réduite de façon considérable puisque les jeunes africains auront du travail sur place si les Etats africains récupèrent leurs réserves déposées et les intérêts dûs à la Banque de France et investissent dans l’agriculture et l’industrie. D’ailleurs, il se pourrait que dans ce contexte l’émigration soit inversée de l’Europe vers l’Afrique.

Aujourd’hui, les réserves extérieures des pays africains de la zone franc sont estimés à plus de 14 milliards de dollars, rémunérées à un taux dérisoire voir négatif depuis 2006.

Selon un rapport de la zone franc, les deux banques centrales africaines disposeraient en 2005 plus de 72 milliards d’euros auprès du Trésor français. Ce faisant, les africains financent une partie du budget français pendant que leurs propre populations s’engouffrent de plus en plus dans la pauvreté et la misère.

Quand René Dumont disait que « l’Afrique est mal partie », ce qui est complètement une assertion condescendante et gratuite mais ce qui est sûr, l’Afrique a été longuement pillée et continue de l’être aujourd’hui notamment par les accords monétaire de la zone franc bien vrai que le franc français soit mort.

Les dirigeants africains et les gouverneurs des banques centrales doivent prendre leurs responsabilités de génération en ouvrant le débat pour abandonner le Franc CFA : « CFA-exit ».

A notre avis, les pays africains doivent sortir, le plus tôt possible, de la zone du franc pour créer une monnaie commune africaine et garantir cette nouvelle monnaie par un panier de devises étrangères en ne dépassant pas 10% de leurs réserves de changes.

Les dirigeants africains doivent prendre leurs responsabilité pour retirer leurs réserves des coffres de la Banque de France, réaliser l’unité africaine autour d’une monnaie commune, faire face aux enjeux mondiaux et tracer un nouveau départ commun du développement durable de l’Afrique.

Les peuples doivent désormais exiger une reddition des comptes à leurs dirigeants et choisir des hommes et femmes intègres qui défendent l’essence même de leur existence.

Comme disait Frantz Fanon : « chaque génération doit dans une relative opacité découvrir sa mission la remplir ou la trahir ».

La renaissance africaine passe nécessairement par une voie et seulement une voie : le panafricanisme.

Le franc CFA est une arnaque financière d’origine nazie dont les africains doivent stopper immédiatement pour ne pas compromettre l’existence de leurs nations et le droit au développement de l’Afrique.

Nota : ce document n’a rien d’anti-français. Il consiste a révéler la vérité et permettre à la France d’assumer ces erreurs et aux africains de prendre leurs responsabilités.

Broulaye Bagayoko et Oumar MC Koné
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