Nous avons toujours averti que pour mieux connaitre le Président du Haut Conseil Islamique du Mali, il faut le rapprocher et discuter des concepts religieux et politiques avec lui. C’est là qu’on se rend compte qu’il est un homme averti et qu’il est soucieux de son peuple. Du temps du Président Alpha Oumar Konaré, il s’est opposé à la volonté du Président Alpha qui avait donné l’autorisation pour la construction d’une église à l’entrée de Tombouctou. Finalement Alpha a renoncé à ce projet face à la pression de l’Imam DICKO. En 2009, l’Imam Mahmoud DICKO a enclenché la riposte contre le nouveau code de la famille et de la personne votée par l’Assemblée Nationale le 21 juillet 2009, sous le régime du Président Amadou Toumani Touré (ATT). La grande mobilisation du 22 août 2009, de la Umah islamique a fini de prouver au pouvoir, que ce responsable islamique est bien soutenu par la Umah islamique. Cette loi votée, n’a jamais été promulguée avant d’aller à une seconde lecture à l’Assemblée Nationale. C’est le Président de l’Assemblée Nationale en personne qui a dirigé cette relecture.
En 2012, aux premières heures de la rébellion animée par les touaregs et les djihadistes il est parvenu à faire libérer 160 éléments de nos forces armées des mains de Iyad Ag Ghaly, au moment où tout le monde, y compris la hiérarchie militaire s’attendaient à leur mort certaine. A la fin du premier mandat d’IBK, il a accepté pour aider le Mali à sortir de cette crise multidimensionnelle à prendre la tête d’une commission de bon office pour nouer le dialogue avec les groupes islamistes non signataires de l’Accord d’Alger en 2015. Nous pouvons dire que la première étape de cette mission a été couronnée de succès, car Iyad Ag Ghaly, vu ses rapports avec Mahmoud DICKO, depuis 1992, a accepté la main tendue de l’imam, et avait décidé d’arrêter les attaques en attendant les négociations futures entre toutes les parties. Cela s’est passé sous l’ancien premier Ministre Abdoulaye Idrissa Maïga. Avec l’arrivée de Soumeylou Boubèye Maïga à la Primature et suite à la menace des ministres des affaires étrangères de France et d’Allemagne, interdisant toutes négociations avec les islamistes, IBK et Soumeylou Boubèye Maïga ont décidé de dissoudre ladite commission de bon office et de mettre le rapport de DICKO dans les poubelles de Koulouba, sans l’informer au préalable. Dès lors Mahmoud DICKO a compris que la mal gouvernance était devenue un ver qui a infiltré le fruit et qu’il fallait changer de cap après plusieurs conseils et mise en garde sans succès. Dans ce combat, il s’est retrouvé dans le même camp que le Cherif de Nioro, qui a été l’un des acteurs clés de l’élection d’IBK en 2013. Au Mali, nous avons toujours mis en garde les hommes politiques en leurs faisant savoir qu’ils ne tirent jamais les leçons de l’histoire et la fin des régimes. Sinon comment peut-on être amnésique en allant clandestinement insérer dans le programme scolaire à Ségou l’éducation sexuelle au collège sans penser aux conséquences d’une telle décision.
Le meeting du 10 août 2019 a rassemblé plus de 100 milles fidèles venus de toutes les régions du Mali. Presque déjà le samedi, au environ de 17 heures les gradins du Stade du 26 Mars étaient à moitié occupés. Cette situation présageait déjà de l’atmosphère qui allait régner le dimanche à 10 heures au Stade du 26 Mars. Ceux qui ont fait le déplacement n’ont pas regretté leur acte, car, une fois de plus la mal gouvernance a été décriée de vive voix et un ultimatum a été adressé à l’endroit du Président IBK pour qu’il change la façon de gouverner le Mali. A travers ce meeting, l’Imam Mahmoud DICKO est devenu le leader de la contestation des actes irresponsables posés par le régime et qui ne sont pas prêts de cesser. Disons que la majorité des maliens soutient ces dénonciations à l’encontre de la mal gouvernance. A l’image des gilets jaunes en France, les djellaba blanches au Mali rêvent-elles d’aller à la conquête du pouvoir dans quelques années auréolées par leur quatrième victoire au stade du 26 mars le dimanche 10 février 2019 ?