Pour mettre fin à l’impunité au Mali, Women in law et development in Africa (WILDAF) et le projet de consortium, justice, prévention, réconciliation (JUPREC) invitent le gouvernement à s’assumer. Il s’agit de prendre des dispositions permettant aux victimes et leurs témoins de participer au processus de la justice transitionnelle, y compris dans les procédures pénales contre les auteurs de crimes. Ce cri de cœur a été lancé le 6 février 2019 à l’hôtel ONOMO, lors d’une conférence de presse.
Selon M. Abdoulaye Doucouré, le coordinateur de JUPREC, la 17ème Assemblée des États est partie prenante au statut de Rome de la Cour pénale internationale qui s’est déroulée à La-Haye du 05 au 12 décembre 2018. L’occasion était opportune pour les acteurs intervenant dans le domaine de la justice internationale pénale et la justice transitionnelle, d’échanger sur le défis à relever. Notamment, la lutte contre l’impunité.
Pour traiter les graves violations des droits humains engendrées par la crise de 2012, dit-il, l’Accord prévoit un certain nombre de mesures à mettre en œuvre pour la reconstruction et la paix durable. Mais contrairement aux initiatives significatives dans le cadre de la recherche de la paix et de la réconciliation, l’accès à la justice reste toujours difficile pour les victimes, particulièrement les femmes et les filles victimes de violences sexuelles. C’est ainsi que des cas de violations graves des droits humains ont été identifiés par des Organisations de la Société Civile dont des violences sexuelles dans les régions du Nord du Mali et portés devant ces juridictions avec le soutien du projet JUPREC.
‘‘ Le système de justice malien est confronté à des problèmes de taille, affecté par des conditions de sécurité précaire, la situation de vulnérabilité des victimes et des témoins’’ a-t-il expliqué.
Et la présidente de WILDAF, Madame Doucouré Bintou Founé Samaké d’ajouter ‘‘l’État du Mali doit prendre des mesures concrètes pour protéger les victimes et les témoins pour faciliter leur participation au processus de la justice transitionnelle y compris dans les procédures pénales contre les auteurs de crimes’’. Elle pense par conséquent que l’État doit reformuler le projet de loi d’entente nationale. Ce qui permettra non seulement d’empêcher l’amnistie des auteurs des crimes les plus odieux commis pendant le conflit armé. Mais aussi de diligenter le retour de l’État et ses démembrements dans les zones de crise y compris les magistrats, en assurant leur sécurité, afin de faciliter et permettre l’accès à la justice pour les victimes.