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Mali: M. Prodi émissaire ONU s’inquiète pour la campagne présidentielle
Publié le mercredi 10 juillet 2013  |  AFP


© aBamako.com par A S
Visite au Mali du représentant spécial des Nations Unies Romano Prodi
Bamako le 10 janvier 2013,le Chef de l`Etat a reçu en audience Mr Romano Prodi.


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ROME - L’émissaire de l’ONU au Sahel, Romano Prodi, s’est dit inquiet mercredi pour le déroulement de la campagne présidentielle au Mali, soulignant en particulier le problème du vote des réfugiés et la nécessité de meilleures conditions de sécurité.

L’ex-président de la Commission européenne et ancien Premier ministre italien a souligné que le conflit militaire dans le pays n’a pas connu de conclusion "définitive" car beaucoup d’armes sont encore en circulation.

Selon M. Prodi, qui participait à une conférence sur le Sahel à Rome, l’élection présidentielle malienne est une étape importante mais elle sera suivie d’élections législatives qui seront encore plus complexes devant traiter de questions comme par exemple l’autonomie régionale.

"L’élection présidentielle est un premier pas vers une solution politique" mais "la campagne va être difficile", a estimé Romano Prodi, nommé en octobre dernier comme émissaire de l’ONU pour le Sahel.

Pour ce professeur d’économie, la communauté internationale doit accroître son aide au Mali "afin qu’une économie saine remplace une économie criminelle qui n’a vraiment pas de frontières au Sahel".

La campagne pour l’élection présidentielle du 28 juillet a commencé dimanche dernier.

Le scrutin est organisé pour rétablir l’ordre constitutionnel interrompu par le coup d’Etat militaire du 22 mars 2012. Le président élu Amadou Toumani Touré avait alors été renversé juste avant une présidentielle à laquelle il ne se représentait pas, après dix années à la tête de l’Etat.

Le putsch avait précipité la chute du nord du Mali aux mains de rebelles touareg et d’islamistes armés liés à Al-Qaïda qui y ont commis pendant neuf mois d’innombrables exactions.

Elles ont pris fin grâce à l’intervention de l’armée française à partir du 11 janvier, aux côtés d’une armée malienne humiliée par sa débâcle de 2012 et d’autres armées africaines.

Vingt-huit candidats, dont une seule femme, se présentent à ce premier tour.

Mais le processus a été critiqué comme organisé dans des délais trop brefs.

L’International Crisis Group (ICG) a ainsi préconisé un report de trois mois.

"S’obstiner à tenir le calendrier actuel revient à prendre le risque d’un processus électoral chaotique et contesté débouchant sur l’élection d’un président dépourvu de la légitimité nécessaire au rétablissement du pays", selon ICG.

ICG a mis en avant le peu de temps restant pour distribuer de nouvelles cartes à près de sept millions d’électeurs, le redéploiement inachevé de l’administration centrale dans le Nord, l’absence de retour chez eux de 500.000 réfugiés et déplacés ayant fui le conflit et dont la plupart risquent de ne pas pouvoir voter.

dt-fka/hba

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