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Crise sécuritaire au Mali: les critiques et les recommandations du PARENA
Publié le vendredi 15 fevrier 2019  |  Info Matin
Conférence
© aBamako.com par A S
Conférence de presse du PARENA
Bamako, le 14 février 2019 le président du PARENA Tiebile Drame était face à la presse
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Le Parti pour la renaissance nationale (PARENA) a animé, hier jeudi 14 février, à la Maison de la presse, une conférence de presse axée sur la situation nationale. Parmi les sujets abordés, le Président du Parti, Tiébilé DRAME, a mis l’accent sur la situation sécuritaire.

D’entrée de jeu, le Président du PARENA a affirmé que le Mali est confronté à plusieurs crises dont la combinaison menace les fondations de notre Nation. Il a souligné, entre autres, la crise sécuritaire persistante qui s’est étendue du Nord au Centre et qui a causé en 2018 la mort de plus de 1800 personnes ; la crise politique née de la dernière élection présidentielle ; la crise institutionnelle qui plonge dans un déficit de légitimité de la quasi-totalité des institutions constitutionnelles ; le mécontentement social sans précédent avec la multiplication vertigineuse des grèves des travailleurs…

Le conférencier a affirmé qu’en 2018, les violences ont entraîné la mort de plus de 1 800 personnes au Mali, contre 716 personnes tuées en 2017. Pour lui, le nombre élevé de morts en 2018 est le reflet d’une situation sécuritaire particulièrement dégradée, notamment au Centre et au Nord-Est.

« Sur les 1 814 victimes de l’insécurité en 2018, 1026 ont été tuées au centre du Mali. Parmi elles : 697 civils, 85 membres des forces armées et de sécurité du Mali, quatre soldats de la paix, 236 hommes armés ou présumés armés (sous cette catégorie ont été classés, les membres des groupes terroristes, des milices, les chasseurs donsos et peut-être des civils présentés comme djihadistes ou terroristes). Au centre du pays, il faut également signaler 70 enlèvements », a expliqué Tiébilé DRAME.

Par ailleurs, a-t-il informé que les familles sont sans nouvelles des disparus comme le cas de 21 pêcheurs enlevés, le 13 décembre dernier, à Mérou (Ké-Macina) par des hommes armés non identifiés. De même, ajoute-t-il, 6 pêcheurs ont été enlevés à Touara (Ké-Macina) seul un, Lassine TERETA, a pu s’échapper, grièvement blessé.

A en croire Tiébilé DRAME, en 2018 il y a eu 5 fois plus de morts au Centre du Mali qu’en 2017 (1026 victimes) et 6 fois plus de civils ont perdu la vie au Centre qu’en 2017 (697/114).

Face à cette situation, estime-t-il, le Gouvernement doit dire la vérité aux Maliens sur la situation au Centre. Selon lui, les autorités doivent répondre à ces différentes questions : qui sont les protagonistes de la guerre du Centre ? D’où viennent-ils ? Des non- Maliens participent-ils à la guerre du Centre ? D’où proviennent les armes de guerre utilisées au Centre ? Qui en sont les fournisseurs ?

En plus des critiques, le PARENA a formulé des recommandations à l’endroit des tenants du pouvoir: se démarquer en paroles et dans les faits de tous les groupes armés irréguliers et illégaux ; mettre en place, de toute urgence, une commission indépendante d’enquête pour faire la lumière sur les graves violations des droits humains perpétrées au Centre ; rechercher et punir tous les auteurs et complices des crimes abominables commis au Centre ; enquêter sur l’origine des armes de guerre et leur circulation dans les régions de Ségou et Mopti ; démanteler les check-points illégaux installés au vu et au su des autorités locales et régionales ; mettre fin au délit de faciès ; désarmer et dissoudre les milices ; déployer dans le Centre des observateurs indépendants des droits de l’homme ; organiser des patrouilles régulières FAMAS- Force MINUSMA ; convoquer des assises régionales sur la restauration de la sécurité, de la stabilité et sur la bonne gouvernance au Centre.

PAR MODIBO KONE

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