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Crise financière au Mali: Tiébilé Dramé pointe du doigt la mauvaise gouvernance
Publié le vendredi 15 fevrier 2019  |  Info Matin
Conférence
© aBamako.com par A S
Conférence de presse du PARENA
Bamako, le 14 février 2019 le le président du PARENA Tiebile Drame était face à la presse
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Le second sujet de la conférence de presse du Président du PARENA a porté sur la crise financière qui menace notre pays. Il qualifie la situation d’effondrement financier. Pour M. DRAME, cette crise financière au Mali est imputable à la mauvaise gouvernance.

Il a expliqué que malgré le fait que les tenants du pouvoir répètent à loisir que le Mali est la 3e économie de l’UEMOA avec un Produit intérieur brut de 16 milliards de dollars US, avec un taux de croissance annuel de 5%, le pays fait face à une crise financière.

‘’Cette propagande vise à masquer une faillite financière sans précédent imputable à la mauvaise gestion, à la mauvaise gouvernance du pays’’, a-t-il persisté

Il a soutenu qu’en réagissant à la grave crise qui couve, le Premier ministre a annoncé des mesures d’économie de 14 milliards de francs CFA sur le train de vie de l’État. Le conférencier a soutenu que ‘’si ces économies de 14 milliards se réalisaient, elles ne seraient qu’une goutte d’eau dans l’océan du gap, du trou béant de 500 à 600 milliards de manques à gagner pour le budget d’État’’.

Il a expliqué qu’en 2018, malgré leur bonne volonté, les principaux services pourvoyeurs de recettes n’ont pas été en mesure d’atteindre les objectifs assignés : un gap de 32% pour les impôts ; 33% pour les Douanes ; et 71% pour les Domaines, selon les chiffres officiels communiqués aux parlementaires par le ministère des Finances. Sur les 253 milliards attendus des Domaines, a affirmé M. DRAME, seuls 86 milliards ont été collectés.

« Ainsi la «pression fiscale» qui était de 16% est tombée en dessous de 12% faisant perdre au Mali 4 points. Que sont devenues ces centaines de milliards ? Au Sénégal, cet effort fiscal est de 21%. Au Togo, il est de 26% », a souligné Tiébilé DRAME.

Le conférencier a cité quelques exemples d’évaporations financières grossières. Au niveau du secteur minier, dit-il, les recettes fiscales sont passées de 48 milliards FCFA en 2016 à 8 milliards FCFA en 2018 ; alors que la production d’or n’a pas cessé d’augmenter.

Par ailleurs, dans ce secteur, Tiébilé DRAME soutient qu’aucun dividende n’a été versé à l’État (pourtant actionnaire) pendant la période écoulée.

Aussi, explique-t-il qu’en termes de dividende, le PMU n’a pas versé un sou à l’État en 2016 et 2017. Alors qu’en 2014 et 2015, cette société avait versé à l’État actionnaire à 75% plus de 2, 635 milliards FCFA.

« En 2016 et 2017: zéro! 2018: 460 millions de francs CFA alors que le chiffre d’affaires du PMU ne cesse de croître. Plus de 3 milliards et demi ont été ainsi subtilisés au détriment des Maliens. Dans ces conditions, l’on peut expliquer pourquoi les autorités sont incapables de payer la dette intérieure qui s’élève au moins à 200 milliards de francs CFA entraînant l’asphyxie du secteur privé pris à la gorge, précarité et morosité sociales, fragilisation des banques, érosion de la confiance entre le secteur bancaire et l’État », a dénoncé le Président du PARENA.

Pour lui, c’est ce qui explique l’incapacité de l’État à respecter les engagements pris avec les partenaires sociaux. Il a soutenu que l’actuelle crise financière est la plus grave de toutes les crises auxquelles le Mali a été confronté. ‘’Elle résulte de la mauvaise gouvernance, de la mauvaise gestion et de la prédation des ressources publiques.’’, a jugé Tiébilé DRAME.

Le conférencier a également soutenu qu’il y a urgence à mettre fin au déni de réalités et cesser la fuite en avant. Pour y arriver, il prône qu’il faut impérativement que les forces vives se réunissent au chevet du Mali pour changer la gouvernance qui a montré ses limites et créer les conditions de la stabilité politique, économique et sécuritaire.

PAR MODIBO KONE

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