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Malversation financière ou mauvaise gestion à l’Agence nationale pour le Développement des biocarburants : – Plus de 600 millions Fcfa disparus et 90 % des activités non exécutées
Publié le samedi 16 fevrier 2019  |  Aujourd`hui
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– Le Directeur Madani M. Diallo bientôt devant le Pôle économique

L’année qui vient de s’achever semble être un exercice néant à l’Agence nationale pour le développement des biocarburants. Et pour cause ! Sur les 42 activités prévues, 90% n’ont pas été exécutées et pourtant le budget alloué à cet effet, plus de 640 102 000 Fcfa, aurait disparu. Ça pue donc la malversation au sein de cette boite, obligeant le personnel à écrire au ministre de l’Energie et de l’eau, Sambou Wagué. Nous avons pu nous procurer une copie de cette correspondance.

L’Agence nationale pour le développement des biocarburants (Anadeb) est un établissement public national à caractère administratif qui a pour mission de promouvoir les biocarburants au Mali. Cependant, ce service est aujourd’hui dans une léthargie totale l’empêchant d’atteindre ses objectifs. Relations difficiles entre le directeur et une grande partie du personnel, népotisme, favoritisme, seraient en train de miner cette agence. La goutte d’eau qui aurait débordé le vase est sans nul doute la non-tenue du Conseil d’administration de l’année 2018 pour faire le point des activités réalisées et dégager des perspectives pour cette année 2019.

Afin d’alerter le ministre de l’Energie et de l’eau sur la cessation de travail qui se profile à l’horizon dans ce service, le personnel aurait saisi le chef du département de tutelle à travers une correspondance dont nous avons pu nous procurer une copie. Dans cette note, c’est le directeur de l’Anadeb, Madani Mamadou Diallo, un jeune de 31 ans, qui est mis en cause non seulement à travers sa gestion des ressources humaines, mais aussi financière.

Il ressort dans cette missive qu’en plus des simples agents, l’atmosphère était tendue entre le directeur général et son adjoint (il est parti dans un autre service). L’atmosphère est tellement surchauffée entre les eux, jusqu’à ce que le Directeur général soit parti défoncer la porte du bureau de ce dernier à son absence et sans la présence d’un huissier de justice. Ce n’est pas tout ! L’aide-comptable a reçu de sa part une lettre d’explication et une note de service lui retirant immédiatement tous les matériels qui lui étaient affectés.

Par ailleurs, dans la lettre adressée au Ministre, il apparait clairement qu’une secrétaire en état de grossesse de 7 mois s’est vu résilier son contrat. Autres griefs formulés contre le Directeur, c’est son refus de distribuer les matériels agricoles, les graines, les plants et autres, aux paysans producteurs.

Des marchés passés en gré à gré, le Pôle économique bientôt saisi

La gestion financière du directeur général a été passée au crible par le personnel dans cette correspondance. “Sur les 17 objectifs du programme d’activités repartis en 42 activités, validé par la 12ème session du Conseil d’administration ordinaire, 90% des activités n’ont pas été exécutées au moment où le budget, au titre de l’exercice 2018, se chiffre en ressources et en dépenses à 640 102 000 Fcfa” peut-on lire dans cette lettre, dans laquelle le personnel s’interroge sur la disparition de ce montant des caisses, tandis que les activités n’ont pas été réalisées.

Dans cette missive, il a été aussi souligné au Ministre que le directeur général a construit un bâtiment qui ne figure pas explicitement dans le programme d’activités et n’a pas été soumis aussi à l’approbation du Conseil d’administration et aussi du comité de gestion de l’Anadeb. “En plus de cela, le marché n’a pas été publié dans un journal. Cela constitue le non-respect des procédures de passations des marchés publics “ peut-on lire dans le document. Il se trouve aussi que le Directeur a utilisé les mêmes méthodes pour acheter un groupe électrogène en Europe.

En tout cas, en plus du ministre, il se trouve que certains sont à pied d’œuvre pour saisir le Pôle économique afin de tirer cette affaire au clair car pour eux les fonds du service ont été dilapidés à d’autres fins. “Par exemple, pour 2018, ce sont environ 13 millions qui étaient consacrés au renforcement des capacités des agents, allez-y faire un tour dans ce service personne ne dira qu’il a bénéficié d’une formation. Presque tous les agents ont le moral au talon, les véhicules sont sur cales à l’image du service lui-même. C’est pourquoi, il urge d’abord de faire l’audit des fonds alloués à ce service et de nommer un nouveau directeur. Car M. Diallo gère aujourd’hui la structure comme sa propriété privée, il pense qu’il a un droit de vie et de mort sur ses agents. C’est pourquoi, il se comporte au service comme un éléphant dans un magasin de porcelaine” nous a confié un agent qui est au parfum de ce dossier.

Kassoum THERA
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