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Souveraineté économique : Bamako ouvre la réflexion sur les causes de la migration
Publié le lundi 18 fevrier 2019  |  Le Républicain
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© aBamako.com par A S
Arrivée de 150 Maliens de Libye
Bamako, le 30 décembre 2016 150 Maliens rapatriés de libye sont arrivés à l’école de Sogoniko
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Sous la houlette de l’ex-ministre Aminata Dramane Ouattara, des intellectuels, artistes, acteurs des sociétés civiles africaines ont décidé d’assumer pleinement leur part de responsabilité dans la défense des droits humains et la dignité des migrants. Ils ont ainsi organisé, le samedi 16 février 2019, une grande rencontre au Mémorial Modibo Keïta de Bamako pour débattre de la Migration et du Franc CFA. Cette grande rencontre a regroupé plusieurs personnalités dont des chercheurs, des professeurs et bien d’autres.

Une note remise à la presse souligne que l’Afrique fait face, depuis près de deux décennies, à une véritable saignée humaine sans qu’une position collective concertée et partagée vienne changer, un tant soit peu, le cours désastreux des événements. Cette absence de réaction politique, intellectuelle et sociale africaine forte était manifeste quand deux adolescents guinéens et un jeune camerounais (1998 et 1999), sont morts dans des trains d’atterrissage d’avions, en tentant de rallier l’Europe.

Selon l’économiste togolais Kako Nubukpo, c’est l’échec du modèle économique choisi et défendu par l’Europe qui est en cause. Le modèle est basé sur le néo libéralisme qui prospère grâce au mouvement des travailleurs en direction des zones où ils trouvent des opportunités. Et l’Europe se trouve en compétition avec d’autres parties du monde sauf l’Afrique.

Les organisateurs de cette conférence estiment que longue et inacceptable est la liste des violences institutionnelles, policières, mafieuses et/ou racistes liées à la criminalisation de la mobilité humaine quand les marchandises et les capitaux circulent librement. «Esclavages, ventes aux enchères, viols, tortures, noyades n’honorent ni l’Europe ni l’Afrique », souligne la note diffusée par les organisateurs.

Ainsi, des intellectuels, artistes, acteurs des sociétés civiles africaines ont décidé d’assumer pleinement leur part de responsabilité dans la défense des droits humains et la dignité des migrants. Les instrumentalisations politiciennes du lien entre cette tragédie et le FCFA n’augurent en rien de lendemains meilleurs pour l’Afrique et les Africains.

Les sociétés civiles africaines indiquent qu’un débat d’idées rigoureux est nécessaire, en vue d’une mobilisation des opinions publiques et des forces sociales, à la hauteur de la gravité de la situation. Selon Aminata Dramane Traoré, le choix de la capitale malienne pour abriter la rencontre n’est pas fortuit. Il s’agit de rendre hommage au président Modibo Keita qui avait fait de la souveraineté monétaire l’une des exigences de l’indépendance du Mali.

Lors de cette rencontre, elle a non seulement mis l’accent sur la gravité de la question migratoire mais aussi sur l’importance de la souveraineté monétaire de l’Afrique. « Il n’y a de souveraineté politique, d’indépendance et de développement véritable dans l’intérêt des peuples concernés et que lorsque vous avez une monnaie contrôlée », a-t-elle dit.

Aminata a déclaré que les migrants ne tournent pas le dos au Mali et à l’Afrique parce que l’Afrique est pauvre. «Ils tournent le dos au continent parce qu’on a mis en œuvre de politiques dites de développement économique qui n’ont pas développé nos pays, qui ne peuvent pas développer nos pays », a-t-elle dit. De la même manière qu’il y a libre circulation des marchandises, ça devrait être le cas pour l’être humain.

Le Pr Issa N’Diaye a fait savoir que les impasses actuelles en Afrique ne sont pas que les conséquences de la mauvaise gouvernance des dirigeants. Pour lui, il y a aussi le fait que 65% des ressources africaines sont volées par les multinationales.

Soumaila T. Diarra
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