Après un point de presse lors duquel elle a tiré la sonnette d’alarme sur les médiocres conditions de vie et de travail des Surveillants de prison, la section syndicale dudit secteur a déposé le vendredi dernier un préavis de grève de 120 heures, soit 5 jours à partir du 04 mars 2019.
Le torchon brule entre le gouvernement et la section syndicale des Surveillants de prison qui affirme ne plus admettre les conditions précaires de ses militants. Dans son préavis de grève adressé au département du travail et de la fonction publique, le syndicat dirigé par le Lieutenant Daouda Konaté se plaint de la rétraction « abusive » de l’application des dispositions du décret n°2014-0837/P-RM du 10 novembre 2014 fixant les taux mensuels de certaines primes et indemnités allouées aux fonctionnaires et agents de l’État, modifié par le décret N°2016-0866/P-RM du 08 novembre 2016 à l’occasion de la transposition des fonctionnaires du Cadre de Surveillance des Services Pénitentiaires et de l’Éducation Surveillée à la loi n°2016-031 du 07 juillet 2016 portant statut des fonctionnaires de la surveillance des services pénitentiaires et de l’éducation surveillée.
Ce n’est pas tout, le syndicat déplore toute la difficulté pour le ministère de la justice à cerner et à soutenir la question sécuritaire des missions des fonctionnaires du Cadre de la Surveillance des Services Pénitentiaires et de l’Éducation Surveillée. Aussi, constate-t-il la difficulté pour le département de la justice à gérer la carrière professionnelle d’un corps paramilitaire.
Les points de réclamation de la Section Syndicale des Surveillants de Prison (S.S.S.P)
La doléance du S.S.S.P comporte trois points, à savoir : l’adoption des deux décrets relatifs aux primes et indemnités à allouer aux Fonctionnaires du Cadre de la Surveillance des Services Pénitentiaires et de l’Éducation Surveillée ; l’application intégrale de la loi n°2016-031 du 07 juillet 2016 portant statut des Fonctionnaires du Cadre de la Surveillance des Services Pénitentiaires et de l’Éducation Surveillée ; et enfin le rattachement des Fonctionnaires du Cadre de la Surveillance des services Pénitentiaires et de l’Éducation Surveillée au Ministère de la Sécurité et de la Protection civile.
À défaut de la satisfaction de ces points de revendications, les Surveillants de prison observeront une grève de 120 heures, soit 5 jours allant du lundi 04 mars au vendredi 8 mars.
Joint par nos soins, le secrétaire général du syndicat, le Lieutenant Daouda Konaté a précisé que la grève sera observée dans tous les établissements pénitentiaires. Elle se manifestera par l’arrêt des visites sociales et familiales ; l’arrêt des extractions judiciaires et administratives ; l’arrêt des transfèrements judiciaires et administratifs ; l’arrêt des consultations médicales extérieures, sauf les cas d’urgences ; la non-exécution des mandats de justice et des ordres de libération ; l’arrêt de traitement des courriers à l’arrivée et au départ ; et la réception des plats extérieurs se déroulera de 08 heures à 15 heures. « Dans les services administratifs centraux, régionaux, subrégionaux de l’Administration Pénitentiaire, elle se manifestera par l’arrêt complet du travail », nous confie-t-il.