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Situation sécuritaire : Tièblé Dramé interpelle IBK et appelle au ‘’dialogue’’ pour mettre fin à la crise
Publié le lundi 18 fevrier 2019  |  L’Agora
Conférence
© aBamako.com par A S
Conférence de presse du PARENA
Bamako, le 14 février 2019 le le président du PARENA Tiebile Drame était face à la presse
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Face à la crise sécuritaire et économique que le Mali connait, le PARENA a fait une sortie médiatique pour donner sa lecture sur la gestion du régime IBK. Et au bout d’un diagnostic, Tièblé Dramé et ses camarades sont sans équivoque. Le pouvoir actuel a échoué sur toutes les lignes et ne pourra pas apporter du nouveau dans la gouvernance. La situation a été scrutée au cours d’une conférence de presse tenue le jeudi 14 février dernier à la Maison de la Presse. On notait la présence du chef de file de l’opposition, l’honorable Soumaila Cissé, de l’ancien ministre Djiguiba Kéita, de Me Amidou Diabaté.

«Nous avons choisi de vous entretenir, aujourd’hui, de deux crises majeures : la crise sécuritaire notamment celle du centre du Mali et la grave crise financière qui fait planer de gros nuages sur la stabilité du Mali. », c’est en ces termes que le conférencier Tièblé Dramé, a campé le décor.

Ainsi, autour du document intitulé « PARENA sur la situation sécuritaire au centre et la crise financière », Tièblé Dramé et les membres du bureau exécutif du parti ont ausculté la gestion du régime d’IBK.

Dans son analyse, le président du Parena, non moins, ancien Directeur de campagne du candidat malheureux Soumaila Cissé, attribue les maux du Mali à un seul point à savoir : La mauvaise gouvernance.

Bilan des victimes d’insécurité au Centre en 2018

Selon M. Dramé, en 2018, les violences ont entraîné la mort de plus de 1800 personnes au Mali. L’année 2017 avait déjà enregistré 716 personnes tuées sur tout le territoire. Le nombre élevé de morts en 2018 est le reflet d’une situation sécuritaire particulièrement dégradée notamment au Centre et au Nord-est. Sur les 1814 victimes de l’insécurité en 2018, 1026 ont été tuées au centre du Mali. Parmi elles : 697 civils, 85 membres des forces armées et de sécurité du Mali, quatre soldats de la paix, 236 hommes armés ou présumés armés (sous cette catégorie ont été classés, les membres des groupes terroristes, des milices, les chasseurs donsos et peut-être des civils présentés comme djihadistes ou terroristes). Au centre du pays, il faut également signaler 70 enlèvements.

Les familles sont sans nouvelles des disparus comme les cas de 21 pêcheurs enlevés, le 13 décembre dernier, à Mérou (Ké-Macina) par des hommes armés non identifiés. Des six pêcheurs enlevés à Touara (Ké-Macina) seul un, Lassine Téréta a pu s’échapper, grièvement blessé. Il a été soigné au centre de santé de Ké-Macina. En 2018, il y a eu cinq fois plus de morts au centre du Mali qu’en 2017 (1026 victimes) comme le montre le tableau ci-dessous.

Il y a eu six fois plus de civils tués au centre qu’en 2017

« Le centre du Mali, c’est la mort au quotidien, les villages brûlés et rasés, les greniers pillés, les troupeaux razziés, les déplacements forcés de populations civiles. Le centre, c’est aussi le contrôle au faciès, les check-points illégaux, les armes de guerre détenues par des groupes irréguliers qui ensanglantent et endeuillent la région », a noté Tièblé Dramé.

A l’en croire, le gouvernement doit dire la vérité aux Maliens sur la situation au centre : qui sont les protagonistes de la guerre du centre ? D’où viennent-ils ? Des non- Maliens participent-ils à la guerre du centre ? D’où proviennent les armes de guerre utilisées au centre ? Qui en sont les fournisseurs ?, s’interroge-t-il.

« Mali 3e économie de l’UEMOA par la queue »

Les tenants du pouvoir répètent à loisir que le Mali est la 3è économie de l’UEMOA avec un Produit intérieur brut de 16 milliards de dollars US avec un taux de croissance annuel de 5%.

Cette propagande vise à masquer une faillite financière sans précédent imputable à la mauvaise gestion, à la mauvaise gouvernance du pays. Réagissant à la grave crise qui couve, le Premier ministre a annoncé des mesures d’économie de 14 milliards de francs CFA sur le train de vie de l’État. Si ces économies de 14 milliards se réalisaient, elles ne seraient qu’une goutte d’eau dans l’océan du gap, du trou béant de 500 à 600 milliards de manque à gagner pour le budget d’État.



En 2018, malgré leur bonne volonté, les principaux services pourvoyeurs de recettes n’ont pas été en mesure d’atteindre les objectifs assignés : un gap de 32% pour les impôts, 33% pour les Douanes et 71% pour les Domaines selon les chiffres officiels communiqués aux parlementaires par le ministère des Finances. Sur les 253 milliards attendus des Domaines, seuls 86 milliards ont été collectés. Ainsi la “pression fiscale” qui était de 16% est tombée en dessous de 12% faisant perdre au Mali 4 points. Que sont devenus ces centaines de milliards ?

Quelques exemples d’évaporation financière grossière

Au niveau du secteur minier, les recettes fiscales sont passées de 48 milliards de francs CFA en 2016 à 8 milliards de francs CFA en 2018 alors que la production d’or n’a pas cessé d’augmenter. Par ailleurs, dans ce secteur, aucun dividende n’a été versé à l’État (pourtant actionnaire) pendant la période écoulée.

En termes de dividende, le PMU n’a pas versé un sou à l’État en 2016 et 2017.

« Dans ces conditions, l’on peut expliquer pourquoi les autorités sont incapables de payer la dette intérieure qui s’élève au moins à 200 milliards de francs CFA entraînant asphyxie du secteur privé… », A-t-il déclaré.

Face à toutes ces situation, Tiébilé Dramé estime qu’il y a urgence à mettre fin au déni de réalités et cesser la fuite en avant. « Il nous paraît impératif que les forces vives se réunissent au chevet du Mali pour changer la gouvernance qui a montré ses limites et créer les conditions de la stabilité politique, économique et sécuritaire », a-t-il souligné. Ainsi a-t-il appelé le président au « dialogue » pour mettre fin à la crise que traverse le pays. Car pour lui, les risques d’effondrement sont grands. Et la responsabilité du président Ibrahim Boubacar Keïta sera lourde devant l’histoire du Mali.

Idrissa MAIGA
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