De mémoire de Malien, on n’avait jamais vu une telle ruée vers la députation qu’en 2007. Mais aussi n’importe quel citoyen pouvait se porter candidat aux élections législatives de juillet 2007. Deux anciens ministres impliqués dans le trafic de visas vers l’Europe étaient dans la course.
Là où les choses se compliquent, la Cour constitutionnelle n’a pas traqué les candidatures de grands délinquants financiers et des condamnés par la justice. Pour notre part, on peut dire que la Cour a manqué de vigilance. Du coup, elle a transformé l’auguste Assemblée nationale du Mali en un nid de délinquants financiers.
La démocratie malienne est atypique. Il existe deux justices : une pour les pauvres et l’autre pour les riches.
Depuis son soutien au Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE), le Docteur Oumar Mariko « tombeur » du régime UDPM s’est fait des inimitiés au sein de la classe politique malienne. L’opposant historique a déclaré publiquement ce que beaucoup de compatriotes murmuraient tout bas. Le capitaine du bateau Mali ATT avait perdu le contrôle de son navire depuis 2005.
L’Assemblée nationale du Mali, chargée de veiller sur la gestion gouvernementale à laisser faire. Résultat : un coup de force. L’unique parti d’opposition (SADI), dont Mariko est le secrétaire général, a approuvé le putsch.
Et depuis, l’ex-leader estudiantin est devenu la peste pour les politiques, les pseudo- démocrates et les milliardaires démocrates de la troisième République. Oumar est une fierté nationale pour la génération 1980 (Cabral) dont le régime de l’Union démocratique du peuple malien (UDPM), l’ex parti unique, a scellé l’avenir. Rares sont les élèves qui ont pu franchir le cap des écoles supérieures pour décrocher un boulot.
Là où les camarades d’Abdoul Karim Camara dit Cabral ont échoué contre le régime dictatorial du général Moussa Traoré (GMT), Oumar Mariko a assuré le relais pour ensuite gagner la bataille. Mariko est un nom qui marquera l’histoire récente de notre pays, un drapeau pour notre génération. Il est aujourd’hui ce que fut Jean Marie Koné hier pour la région de Sikasso. L’initiative d’aller vers l’indépendance a été prise à Sikasso par Modibo Keïta et Jean Marie Koné. Tous deux enseignaient à l’époque dans le Kénédougou.
Si aujourd’hui, un autre natif de Kolondiéba reprend ce flambeau de la lutte patriotique, je crois qu’il faut s’en féliciter.
Assemblée nationale, une maison de retraite pour délinquants ?
En 1997, le ministre de la Justice Garde des Sceaux, Malick Coulibaly envoie une correspondance au président de l’Assemblée nationale du Mali pour demander la levée de l’immunité parlementaire de certains députés, cités dans des dossiers en cours de traitement judiciaire.
Ces dossiers concernaient : le député PARENA, élu à Kéniéba, Fatogoma Keïta (SOGEMORK et trafic de visa), Niaga Tembely élu ADEMA à Bandiagara (Caisse des Retraites), Oulémata Tamboura (affaire SOTELMA), Baba Oumar Boré élu ADEMA à Kita (audit de la Cour des comptes sur la questure), Mamadou Bagayogo élu CDS à Bougouni pour détournement et abus de confiance à l’endroit du général Amadou Baba Diarra. Hamidou Bougoudogo PMU Mali.
Récemment deux élus nationaux étaient sur la sellette : Dahity Ould Sildimou, élu ADEMA à Tessalit trempé dans la drogue et Mamadou Hawa Gassama élu URD à Yélimané pour propos injurieux en l’endroit d’un maire ADEMA. Ces deux députés devaient voir leur immunité levée. Comme celle des six (6) députés susnommés. Mais rien n’y fit. Mariko un des vices présidents du Parlement s’est opposé à la levée de l’immunité parlementaire de Mamadou Hawa Gassama au motif que les faits étaient infondés. Quant au député trafiquant de drogues il a été soutenu par Assarid Imbarcawane étant « un dealer « .
En 2000, quatorze (14) députés tous issus du parti majoritaire ADEMA-PASJ et le chef du protocole d’Aly Nouhoum Diallo président du Parlement étaient tous impliqués dans le trafic de visas vers l’Europe. Des passeports de députés ont été retrouvés avec des maliens aux Etats Unis. Mais ces honorables ne seront jamais inquiétés.
La majorité parlementaire a refusé de sévir. Les seules décisions de levée d’immunité prises par l’Assemblée nationale n’ont été qu’à l’encontre deux élus de l’opposition, colonel Youssouf Traoré (UFDP) San, dans l’affaire de Tinéni et N’Golo Sanogo (PMDR) à Sikasso, dans l’affaire de la CMDT. Attendons de voir jusqu’où ira la haine des députés Adema, Urd, Rpm, Codem, Cnid, Parena, Pdes, Udd, Mpr contre le Parti Sadi.
Depuis 1992, le Parlement est devenu une sorte de maison de retraite tranquille pour délinquants ou bandits à col blanc. Pour échapper à la justice le pouvoir Adema a fait élire députés ses cadres au pantalon troué. L’élection de Foutanké dit Babani Sissoko bailleur de la ruche a pu franchir les portes de Bagadadji. Baba Sora pour les amis est l’objet d’un mandat d’arrêt international, malgré tout, il a pu se faire élire député chez lui à Kéniéba.
Cependant, la commission rogatoire internationale avait par l’intermédiaire du juge d’instruction français transmis aux différents chefs d’Etat francophone sous le numéro du parquet 9834823067 pour escroquerie qualifiée, blanchiment d’argent et crime en bande de la somme de 242.000.000 USD contre Babani dit Foutanké Sissoko.