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Édiction de lois locales à Kidal: la CMA défie la République
Publié le mardi 19 fevrier 2019  |  Info Matin
Assassinat
© aOuaga.com par Séni Dabo
Assassinat de deux journalistes de RFI à kidal : les mouvements armés de l`Azawad se prononce
Lundi 4 novembre 2013. Le Mouvement national de libération de l`Azawad (MNLA), le Mouvement arabe de l`Azawad (MAA) et le Haut conseil de l`unité de l`Azawad (HCUA) ont animé une conférence de presse pour réagir à l`assassinat de deux journalistes de RFI et évoquer leur projet d`union.
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En instituant les Cadis, à Kidal, pour rendre la justice, la Coordination des Mouvements armés (CMA) viole, de façon flagrante, l’article 1er de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali qui stipule : ‘’les Parties, dans l’esprit de la Feuille de route, réitèrent leur attachement aux principes ci après : a) respect de l’unité nationale, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de l’État du Mali, ainsi que de sa forme républicaine et son caractère laïc (…)’’.

Le Cadi est le nom donné à un juge musulman qui s’occupe entre autres des affaires religieuses. Il s’agit d’un fonctionnaire musulman chargé de régler les contestations civiles et religieuses. À Kidal, de la façon la plus officielle au monde, depuis l’édiction de nouvelles normes administratives, sécuritaires et judiciaires, par la CMA, applicables à partir du 30 janvier, c’est le Cadi qui rend la justice. Selon un document de ces Mouvements signataires : ‘’les contraventions sont émises par les services de répression, qui en rendent compte au cadi à travers un procès-verbal (PV)’’. Ainsi, si le droit islamique était appliqué parallèlement au droit positif, selon certaines sources, désormais, c’est le seul qui a droit de cité à Kidal. Ilad Ag Mohamed, un des porte-parole de la CMA, ne s’en émeut pas outre mesure : « cela ne date pas d’aujourd’hui. Le cadi a toujours rendu justice à Kidal, une ville régie par les règles islamiques ».

Au plan administratif également, la CMA a eu à légiférer : ‘’au plan du séjour pour les étrangers, chacun doit avoir une pièce d’identité de son pays d’origine, un tuteur local, un permis de séjour de la CMA en cours de validité’’ ; ‘’la manifestation, le meeting ou le sit-in doivent faire l’objet d’une demande écrite précisant la nature et le calendrier de l’évènement, à adresser au Bureau régional, et les évènements culturels nocturnes sont désormais non autorisés’’. À partir du 30 janvier, ‘’la vente et la consommation de l’alcool’’ sont officiellement interdites, ainsi que ‘’l’incitation, exposition ou publicité des boissons alcoolisées’’, selon la nouvelle règlementation de la CMA qui s’impose à toute personne vivant sur ‘’son territoire’’.

La sécurité n’est pas en reste des mesures édictées.

Selon la CMA, ‘’la nécessité d’impose de la mise en place d’un arsenal réglementaire régissant la vie courante de la société, adaptée à ses cultes, ses us et coutumes’’. L’histoire rattrape ceux qui ont fait une laïcisation forcée de la CMA, parce que ‘’les Touareg sont nos amis’’ (Jean-Yves Le Drian).

L’on apprend que le ministre porte-parole du Gouvernement n’a pas souhaité commenter cet édit de la CMA.

Quoi qu’il en soit, il y a une usurpation flagrante par la CMA des fonctions régaliennes de l’État : assurer la sécurité extérieure par la diplomatie et la défense du territoire ; assurer la sécurité intérieure et le maintien de l’ordre public avec, notamment, des forces de police ; définir le droit et rendre la justice ; définir la souveraineté économique et financière, notamment en émettant de la monnaie. Selon les constitutionnalistes, les «fonctions régaliennes de l’État» sont les grandes fonctions souveraines qui fondent l’existence même de l’État et qui ne font, en principe, l’objet d’aucune délégation. Elles sont aussi appelées «prérogatives régaliennes» et sont liées à la notion de «souveraineté».

Il n’y a plus de doute : Kidal est devenu un condominium (une co-propriété). En attendant la sécession ?

PAR BERTIN DAKOUO
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