Bamako, - Le préfet de la localité malienne de Ténenkou
(centre), enlevé en mai 2018 par des jihadistes présumés, a été libéré lundi,
tandis que quatre civils également détenus dans cette région ont été tués,
a-t-on appris mardi de sources concordantes.
"Le préfet Makan Doumbia, enlevé le 8 mai 2018 dans la région de Mopti, a
été libéré lundi grâce à une action de la Sécurité d'Etat" (services de
renseignements maliens), a affirmé à l'AFP une source de sécurité malienne
sous le couvert de l'anonymat, ajoutant qu'il se trouvait depuis "à Bamako en
soins intensifs".
Interrogée par l'AFP sur d'éventuelles contreparties à la libération du
préfet, cette source a "catégoriquement refusé" de confirmer ou d'infirmer les
informations selon lesquelles elle aurait été obtenue lors d'un échange de
prisonniers.
Un fils du préfet a confirmé sa libération. "J'ai pu parler à mon père. Il
est très fatigué. Mais le plus important est qu'il est libre. Je suis très
content", a-t-il déclaré à l'AFP, sans vouloir donner son identité complète.
Par ailleurs, à Toguéré-Koumbé, toujours dans le cercle de Ténenkou et dans
la région de Mopti, quatre otages de jihadistes présumés ont été tués la
semaine dernière, selon une source de sécurité malienne et l'association de
défense des droits des populations pastorales Kisal.
L'association a annoncé lundi soir sur sa page Facebook "avoir appris que
des présumés jihadistes ont exécuté quatre Bozos (une des nombreuses ethnies
peuplant le Mali, NDLR) qu'ils détenaient à l'entrée du village de
Toguéré-Koumbé avant-hier le 16/02".
Une source de sécurité malienne a confirmé sous le couvert de l'anonymat
"que quatre civils otages des terroristes depuis décembre ont été retrouvés
tués à Toguéré ce week-end", sans autre indication.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes
jihadistes liés à Al-Qaïda. Ces groupes en ont été en grande partie chassés
par une intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 à
l'initiative de la France, qui se poursuit.
Mais des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces
maliennes et étrangères, régulièrement visées par des attaques, malgré la
signature en mai-juin 2015 d'un accord de paix, censé isoler définitivement
les jihadistes, dont l'application accumule les retards.
Depuis 2015, ces attaques se sont étendues au centre et au sud du Mali et
le phénomène déborde sur les pays voisins, en particulier le Burkina Faso et
le Niger, se mêlant très souvent à des conflits intercommunautaires.
sd-sst/siu/thm