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SAM et SYLIMA: un engrenage fâcheux
Publié le mardi 19 fevrier 2019  |  Info Matin
Conférence
© aBamako.com par Momo
Conférence de presse du syndicat des magistrats du SAM-SYLIMA
Bamako, le 10 octobre 2018 le syndicat des magistrats du SAM-SYLIMA a tenu une Conference de presse sur leur réquisition par le gouvernement
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Face au non-respect de l’engagement du Gouvernement de sécuriser les juridictions exposées à la menace terroriste au Nord et au Centre, comme convenu dans un accord conclu entre les deux parties, en fin octobre 2018, les syndicats de magistrats (SAM et SYLIMA) appellent leurs militants qui se sentent en insécurité de se replier. À la suite de ce communiqué, un Collectif des syndicats enseignants du Mali (CEM) appelle à son tour ses militants à en faire de même. Si les ‘’enfants ont droit à l’éducation, les enseignants ont droit à la vie’’, lance-t-il aux autorités et aux parents d’élèves.

La sécurité des juges était une des principales priorités des magistrats grévistes, depuis l’enlèvement du juge de Niono par des terroristes, le 16 novembre 2017. C’est dans ce contexte que suite à une rencontre avec les magistrats grévistes, en octobre dernier, le Chef de l’État, Président du Conseil supérieur de la magistrature, à défaut de pouvoir faire face aux revendications financières des juges, avait pris l’engagement d’envoyer, dans un bref délai, 122 agents dans les différentes juridictions du pays.

L’ordre de repli

Ce déploiement des agents dans les juridictions devait intervenir avant la fin de l’année (31 décembre 2018), et atteindre les 300 pour l’ensemble des juridictions du pays, selon le Président de la République. Suite à cette annonce, les magistrats ont levé, quelques jours après, leur mot d’ordre de grève illimitée avec comme unique acquis que le Gouvernement s’engage ‘’à sécuriser les juridictions du pays, afin de protéger les magistrats’’ au plus tard, le 15 janvier 2019.

Cependant, dans son communiqué N° 001/2019, le Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM) et le Syndicat Libre de la Magistrature (SYLIMA), à l’issue de leur réunion extraordinaire conjointe, du samedi 16 février 2019, portant sur l’examen de l’état d’exécution de l’accord intervenu entre le Gouvernement et lesdits syndicats en 2018 au sortir de la grève des cent jours, font le constat de la non mise en œuvre ‘’des accords sécuritaires signés avec le Gouvernement’’.

‘’Prenant à témoin les sages de la magistrature et l’opinion publique nationale et internationale : Rappelant que la sécurisation des citoyens, particulièrement celle de ses agents en mission, fait partie intégrante des fonctions régaliennes de l’État ;

Constatent la non mise en œuvre des accords sécuritaires signés avec le gouvernement après expiration du délai convenu, soit le 15 janvier 2019’’, révèle le communiqué. Aussi, les syndicats constatent-ils, avec amertume, la détérioration des conditions sécuritaires dans certaines juridictions, et cela, bien après la signature de l’accord avant d’appeler leurs militants à un repli stratégique : ‘’appellent leurs militants, se sentant en insécurité dans leur juridiction, à rallier immédiatement Bamako ou d’autres localités plus sécurisées’’, conclu le communiqué.

L’effet d’entraînement

Si du côté des autorités, aucune réaction officielle n’a été signalée face à cette décision des syndicats de la magistrature, elle a suscité un effet d’entraînement chez les enseignants qui servent eux aussi dans des zones d’insécurité.

Dans un communiqué, dont nous sommes procurés une copie, un Collectif des enseignants du Mali (CEM), n’a pas manqué d’appeler ses militants ‘’à rallier immédiatement Bamako ou d’autres localités plus sécurisées’’.

‘’Considérant le communiqué conjoint du syndicat autonome de la magistrature (SAM) et du syndicat libre de la magistrature (SYLIMA) N° 001/2019, nous appelons les enseignants se sentant en insécurité dans leur lieu d’affection ou de mutation à rallier immédiatement Bamako ou d’autres localités plus sécurisées’’, lance le CEM. Car, indique le collectif, ‘’à l’absence de la justice, c’est la loi de la jungle’’.

Autant les magistrats revendiquent la libération d’un des leurs, le juge de Niono, Sougalo KONE, enlevé le 16 novembre 2017, autant les enseignants se disent, eux aussi solidaire de leur camarade Siabou TOGO. ‘’Nous sommes de cœur avec vous, Mr SIABOU TOGO ; Libérer SIABOU TOGO…’’ sont entre autres slogans du CEM.

Pour rappel, cet enseignant à l’école fondamentale de DIA, a été enlevé, le 22 décembre 2018, entre Ténenkou et Mopti, par des bandits armés et se trouve toujours aux mains de ses ravisseurs.

Les dessous

À l’origine de ces réactions syndicales (les magistrats et les enseignants), la mort probable de deux otages maliens dans le Centre, selon des sources concordantes. Ils sont tous agents de l’État et enlevés, depuis plusieurs mois, indique un reporter de Saheli.com qui a pu rencontrer un troisième otage vivant, Makan DOUMBIA, un autre fonctionnaire de l’État.

Le commandant de brigade de Guiré, Mamadou DIAWARA et le président du tribunal d’instance de Niono, Soungalo KONE, enlevés respectivement en octobre et novembre 2017 seraient « décédés des suites de maladie », aurait indiqué au reporter, un des ravisseurs se réclamant de la Katiba du Macina.

Enturbanné, barbe blanche, affaibli, M. DOUMBIA, l’otage vivant, raconte ses conditions de détention au confrère de Sahelien.com : « quand on m’a pris, j’avais eu peur pour ma vie. Je pensais que je ne verrais plus des jours comme aujourd’hui, mais Dieu merci, quand on m’a amené, on m’a petit à petit rassuré. La couverture sur laquelle je suis assis, c’est le mouvement qui me l’a donnée pour me protéger contre le froid. Même sous la couverture, je grelotte à cause du froid. Je remercie le mouvement pour cela. Pour beaucoup de gens, le prisonnier n’a pas de droit, mais ce n’est pas le cas ici » », rapporte le reporter.

PAR SIDI DAO
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