Le 22 janvier 2018, le corps de Pape Kabirou M’Bodj, opérateur de la salle de commande à Eléphant vert de Ségou est découvert dans sa chambre, sans vie et baignant dans une mare de sang ! Après quasiment une année de ‘’patinage artistique’’, qui pourrait accréditer la thèse d’une dissipation éventuelle d’éléments de preuves, les choses ont l’air de bouger du côté de la justice.
En effet, le juge en charge de l’instruction a récemment émis une série de convocations. Ainsi le représentant de la famille de la victime, Un de ses oncles, a été appelé pour son audition. Ce dernier, contacté par nos soins, a confirmé avoir été entendu par le magistrat qui lui a demandé ce qu’il sait de l’affaire. Il n’a pas souhaité en dire plus, de crainte, dit-il, de violer le secret de l’instruction.
En outre, plusieurs agents de l’usine ont défilé également ces derniers jours dans le cabinet du juge, apprend-on de bonnes sources. Il s’agit, selon toute vraisemblance, des participants à une réunion du personnel de l’usine moins d’une semaine avant le meurtre. (Le Challenger N°1337) Ladite réunion (lire dans l’encadré le procès-verbal) s’est déroulée le 17 janvier et le meurtre le 22. Nous avons également un enregistrement de la scène réalisé par la victime avec son iPhone. Il nous revient que deux participants à cette réunion, qui a été très houleuse et s’est terminée en queue de poisson, ne font plus partie de l’effectif de l’entreprise. Limogés ? Démissionnaires ? Un lien entre leur départ de l’usine et le meurtre de Pape M’Bodj ? Il nous revient également que l’un des désormais employés avait longtemps noué des relations d’amitié avec Pape et serait même à l’origine du recrutement de ce dernier. C’est dire que les langues commencent à se délier.
Ce dossier contient bien de zones d’ombre que les réponses aux nombreuses interrogations qu’il suscite permettraient certainement au magistrat instructeur d’éclairer. Il lui serait plus facile ainsi de trouver les pièces manquantes à ce qui ressemble apparemment à un puzzle.