De par sa gestion et son flair pour les affaires, il a fait du département de l’Economie Numérique et de la Communication aussi stratégique qu’envié, au point qu’il devient un fusible d’IBK à abattre par tous les moyens. A qui profite donc cette cabale voilée contre le ministre Arouna Modibo Touré?
Quoi qu’on fasse au Mali, l’on n’est jamais à l’abri des projecteurs des pourfendeurs professionnels. C’est le cas du jeune ministre de l’Economie Numérique et de la Communication, Arouna Modibo Touré qu’on veut sacrifier sur l’autel des amitiés pour faire passer les pinceaux sur l’image sombre d’Idrissa Haidara qui a fui le pays à cause de sa gestion calamiteuse du PMU-Mali.
On se rappelle que durant son 2ème mandat, le beau-père de Tiébilé Dramé, le président Alpha Oumar Konaré a réalisé beaucoup d’investissements sociaux avec les recettes gérées par cette institution financière. Il s’agit en particulier de la construction d’écoles notamment des établissements secondaires (Lycées et Instituts de formation des maîtres), la construction et l’équipement de plusieurs Commissariats de Police pour ne citer que celles-ci. Mais, pendant les 10 ans que leur ami politique, Idrissa Haïdara dit Landrous, a passé à la tête du PMU-Mali, la seule réalisation visible qu’il aura laissée, c’est bien la rénovation de l’unique siège de l’Institution. Sinon pour le reste, on connaît la suite.
Après la chute du président Amadou Toumani Touré, son mentor, les nombreux détournements qui ont émaillé sa gestion lui ont éclaté à la figure, au point qu’il a été obligé de s’exiler. Tout comme son autre « frère » Haïdara de l’Agence de Cession Immobilière (ACI-SA) qui se la coule douce au Canada, depuis des décennies maintenant. Au moment de sa fuite présumée, des folles rumeurs faisaient état d’une aventure forcée organisée par les membres du réseau politico-mafieux dans lequel il militait. Parmi ses amis, figurent de très hauts placés dans l’arcane politique du pays.
Pour parler du passage du jeune prodige à la tête du PMU-Mali en remplacement du vieux loup, Landrous, l’histoire retiendra que c’est lui qui aura modernisé la boîte le hissant à la pointe de la technologie du numérique. Aujourd’hui, même les revendeurs travaillent dans un réseau informatisé avec des petites machines de comptabilité.
Cette innovation a minimisé le risque d’évasion de recettes ou d’erreurs de calcul dans la comptabilité. Autrement dit, à la fermeture, l’agent comptable sait au franc près, le nombre de billets vendus et le montant total que cela représente. Bref, il a modernisé la boîte contrairement à son prédécesseur qui la lui a léguée en agonie avec une méthode de gestion aussi archaïque que son physique lourd noirâtre. Mais hélas, cette gestion moderne et visionnaire n’est pas forcement partagée par tout le monde. D’où cette cabale qui ne dit pas son nom.
Ce département jusqu’à l’arrivée du ministre Touré, avait de la peine à faire émerger sa tête sous l’eau à cause des mouvements de vagues qui l’ont longtemps secoué. Certains l’ont abandonné à son sort, d’autres craignant de ne pas pouvoir relever le défi, après proposition l’ont refusé. Arrivé comme un bon Samaritain, l’homme a pu amener des reformes qui ont eu des mérites internationaux. D’ailleurs, il a réussi à le faire partout où il est passé. Sa gestion du PMU-Mali, qui était en détresse lorsqu’il venait aux commandes en est l’exemple palpable avant d’être nommé ministre.
Une cabale qui ne dit pas son nom
Sinon, qu’est-ce qui justifie cette sortie musclée de Tiébilé Dramé contre une gestion antérieure d’un ministre, surtout d’un autre secteur ? Le hic qui fait tilt ici, c’est que le sujet est en déphasage avec les préoccupations politiques du moment. Dans un contexte électoral, le sujet pouvait être pertinent, mais le soulever en ce moment, nous amène à nous interroger sur l’opportunité d’une telle initiative. Surtout qu’elle intervient dans un contexte particulier : une rencontre avec la presse. Que cherche-t-il donc ? Si ce n’est monter ses administrés contre lui.
Surtout que dans le milieu, tous les journalistes et auteurs professionnels du secteur éprouvent un profond respect à son égard. Une telle démarche ne vise, ni plus ni moins, qu’à le discréditer pour mieux l’abattre. Sinon, si c’est le souci de la gestion transparente des affaires publiques du PMU, il n’y a pas meilleure page que celle de Landrous, qui n’est pas aussi brillante comme Tiébilé Dramé l’a affirmé dans ses interventions.
Pour parler des dividendes dont il parlait, il y a une règle de gestion qui est claire sur ce point. Une société ne peut verser de dividendes à ses actionnaires que lorsqu’elle se porte dans les meilleures de ses formes. Or, pour le cas du PMU-Mali, Tiébilé Dramé a conscience que lorsque Landrous fuyait le pays, le PMU-Mali gisait presque dans l’informel, avec des méthodes de gestion dignes du moyen-âge. Il fallait donc reprendre du tout au tout, le management.
Cette modernisation ne se fait pas avec de la salive quand même. Il fallait bien que quelqu’un paie la note de la rénovation. Et ce quelqu’un, c’est bien la Direction Générale du PMU-Mali. Dans ces conditions, l’Etat actionnaire est obligé de renoncer à ses dividendes pour les besoins de la cause. A la place du Directeur Général d’alors, que ferait-il ? Il ne s’agit point de justifier une gestion, mais Tiébilé Dramé a intégré d’autres paramètres dans sa base d’analyse. Encore qu’il soit animé de bonnes intentions.
Soulever une telle polémique du genre en ce moment sur le PMU-Mali n’est pas dans l’intérêt des dirigeants actuels de cette entreprise publique, surtout son tout nouveau patron qui vient de prendre fonction. En dépit des années de services passés à l’intérieur de la même boîte, il a tout de même besoin de s’acclimater avec les charges nouvelles à lui confiées par son ministre, celui de l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé.
Donc pour dire à Tiébilé Dramé que l’Etat actionnaire a renoncé volontairement à ses dividendes en vue de permettre au PMU-Mali de se moderniser pour d’abord vivre et ensuite tenir ses missions de service public. En ne le faisant pas, c’est l’Etat-actionnaire lui-même qui aurait conduit le Pari Mutuel Urbain au cimetière des sociétés et entreprises d’Etat, dont certains leaders politiques réclament la paternité de la création aujourd’hui tout en oubliant qu’ils sont à l’origine aussi de la disparition de certaines entreprises publiques ou ont contribué à plonger certaines dans une agonie sans fin.