Ils sont au sommet du pouvoir, au niveau des Institutions, au sein de la haute sphère de l’administration. Responsables publics, ayant bénéficié de la confiance du peuple ou d’une partie, ils s’affichent avec arrogance, vanité et extravagance. Reconnus à travers ce slogan, «nous fûmes quand d’autres n’étaient pas», avec cette conviction, celle de penser qu’au vu du hérisson sur le chemin de Gao à Bamako, le chien ne peut qu’aboyer, comptez sur eux pour que «le grand Mali avance» relève de l’utopie. Bienvenue à ces nouveaux artistes du Koteba national, qui méritent d’être mieux connus. Nous y consacrons cette rubrique.
L’honneur revient au président IBK, en tant que chef de troupe, d’être le premier concerné. Lui-même, il en est convaincu. Il parle pour ne pas être entendu et agit pour ne pas être compris. Preuve, de son premier mandat au second, la vision stratégique du président IBK, pour le pays, n’a jusque-là su séduire le citoyen. Lequel cherche sans trouver, où précisément, l’honneur du Mali a été rehaussé et le bonheur du Malien restauré. Bien sûr que notre grand Mali avance. Mais il avance vers l’abîme, lui a répondu l’autre. Difficile de ne pas le croire.
En effet, cinq ans durant, le président IBK, de par sa gouvernance, est resté invisible, éloigné de son peuple. Aux engagements non tenus, il a développé une instabilité de son équipe gouvernementale. Un mandat qui restera comme celui le plus abonné aux scandales financiers. De nos jours encore, l’autorité de l’Etat, la paix sociale et la sécurité du pays sont au cœur de sa gouvernance. Pendant que les effets de la relance économique demeurent invisibles. Lui et ses alliés de tout bord reconnaissent les efforts menés.
Cependant, une partie de la population attend de s’identifier à une œuvre réelle de développement national. L’absence de lisibilité de sa gouvernance a affecté beaucoup son premier mandat. Lequel a plus inspiré les artistes, les activistes et les animateurs de l’opposition politique. À tort ou à raison, en tout cas, dans la compétition électorale de 2018, IBK a eu du mal à convaincre l’électorat par un bilan de réalisation. Il a surtout brillé par des positions de karaté et des sorties incomprises pour son rang. C’est pourquoi, il cultiva l’espoir de voir notre grand Mali qui avance. Mais difficile de se convaincre que le Mali avance dans l’insécurité galopante, avec un Etat moins présent, une administration absente dans certaines localités du Mali, un pays devenu le théâtre d’une tuerie en gros et en détail, où chaque jour relève son lot de victimes.
L’on se demande comment le Mali avance avec un front social en ébullition, une cohabitation difficile entre les communautés, le tout sur fond de contestation de son élection à la magistrature suprême du pays, avec une arrogance affichée à la tête du gouvernement.
De tout cela, le président IBK en est conscient. Mais il croit dur comme fer que ce sont ceux d’en face qui sont responsables. Alors, le voici, devenu chef de troupe, de ces nouveaux artistes du Koteba national, dans des œuvres, gestes, ou paraboles qui divisent les Maliens et vident la fonction présidentielle de son contenu.
De là, à narguer une partie du peuple en adoptant une position de défiance publique, on comprend pourquoi IBK a du chemin à faire en vue de prouver son engagement pour le Mali. Point étonnant de penser que compter sur ces nouveaux artistes du Koteba national, IBK en tête, pour que notre grand Mali avance, relève de l’utopie.