Le musée national de Bamako a servi de cadre, le mardi 19 février dernier, pour l’ouverture officielle de la 11e édition de la rentrée littéraire du Mali. Cette rencontre qui prendra fin jusqu’au 23 février 2019, a pour thème : « un monde de la rencontre ». À la différence des années précédentes, la célébration de cette année se fera simultanément à Bamako, à Sikasso, à Djenné et à Tombouctou. Cette cérémonie d’ouverture était sous la présidence du président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, non moins nouveau coordinateur de l’union africaine pour les arts, la culture et le patrimoine.
Ce grand rendez-vous littéraire a fait du Mali depuis sa première édition en 2008, un lieu de rencontre, de célébration, de diffusion de la culture et du savoir sur tout le continent africain. Cette 11e édition a permis de recevoir plus de 45 participants étrangers venant de 25 pays du monde entier. Cette rencontre est aussi le lieu pour ces participants de faire, durant une semaine, des tables rondes, des cafés littéraires, des lectures publiques, des dédicaces, des ateliers, de rendre des hommages, des soirées et spectacles pour permettre de trouver des perspectives aux grandes difficultés qui entravent l’épanouissement du milieu de la littérature au Mali voire en Afrique et dans le monde.
Pour le directeur de la rentrée littéraire de cette année, monsieur Ibrahima Aya, les différents rencontres et échanges de cette édition s’étendront sur une semaine et rentreront également dans le cadre d’une participation active aux grands débats sur la réconciliation et la reconstruction en cours, parallèlement à l’esprit de soutenir les efforts pour la paix et l’invitation aux dialogues dans le Pays. À maintenant dix ans de célébration de cette initiative de la promotion et de la culture du livre et du savoir, le directeur de la rentrée littéraire dira à la fin de son allocution son impatience de voir la rectification de l’accord de florence et de l’adoption d’une politique du livre au Mali.
Mme la commissaire générale des états généraux du livre en français dans le monde, Mme Sylvie, dit être très émue de sa présence pour participer à cet atelier qui réunit tous les professionnels et acteurs du livre dans l’espace francophone. À la tête de cette initiative du gouvernement français à travers l’institut français, la commissaire Sylvie dira que l’objectif des états généraux est de permettre à chaque francophone quel que soit le secteur dans lequel il évolue d’avoir un livre adapté aux besoins en langue française. Aussi que ces œuvres et leurs auteurs circulent dans tout l’espace francophone.
La commissaire générale des états généraux du livre rassure que la promotion de la langue française n’est nullement une méthode pour opposer les langues entre elles, mais pour les relier. Pour terminer, la commissaire a souhaité que cette rencontre professionnelle au Mali soit une étape importante de ce projet avant la prochaine rencontre des états généraux qui se tiendra en 2020.
L’ambassadeur de la France au Mali dira que cette rentrée littéraire est une opportunité privilégiée pour être une source féconde d’idées et de réflexions renouvelées, surtout après de nombreuses menaces endurées par le Mali. À croire aux propos de l’ambassadeur, cette rencontre renforce également les liens professionnels entre le Mali et la France pour une politique du livre et de la lecture la plus efficiente possible.
Mme N’DiayeRamatoulaye Diallo, ministre en charge de la culture, s’est dit être personnellement émue et impressionnée par la présence massive de nombreux intellectuels et plumes en terre africaine du Mali pour cette occasion. Elle citera quelques actions du chef d’état malien, SEM Ibrahim Boubacar Keita, qui lui ont valu le poste de porte étendard de l’art, de la culture et du patrimoine de toute l’Afrique, lors du 32e sommet de l’union africaine à Addis-Abeba. Des actions qui soulignent également son engagement envers la promotion de la culture, du savoir et du livre. Parmi ces actions, elle a cité l’institutionnalisation du prix littéraire Ahmed Baba, un des volets importants de cette rentrée littéraire 2019. Elle a également remercié Mme Sylvie pour la noble mission dans laquelle elle est engagée, celle de la démocratisation du livre et son intronisation dans les habitudes.
Pour la ministre, ces actions sont une contribution de taille aux désirs de recherche, de rencontre et du savoir déjà enseigné par l’histoire du Mali à travers ses empereurs. Selon elle, cette 11e édition symbolise la maturité d’un événement qui s’est beaucoup amélioré et diversifié jusqu’à atteindre les trois villes historiques chargées de mémoire au Mali, à savoir : Sikasso, Djenné et Tombouctou. Un cachet de l’authenticité de la vision du brassage socioculturel de l’événement.
Le président de la République, son Excellence Ibrahim Boubacar Keita, quant à lui, a édifié toute l’importance et les vertus de la lecture pour un homme. Il a enfin exhorté la jeunesse malienne à s’intéresser à la lecture tout en étant conscient que beaucoup reste à faire au niveau de la politique du livre permettant de donner le goût de la lecture à la jeunesse. Plusieurs écrivains africains et européens ont émerveillé le public de par leurs vers. ISSA DJIGUIBA