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Insécurité dans les juridictions : Les tribunaux des régions de Tombouctou, Gao et Mopti sur la liste noire
Publié le jeudi 21 fevrier 2019  |  Soleil Hebdo
Libération
© aBamako.com par A S
Libération des localités de Douentza et Gossi.
Les localités de Douentza et Gossi ont été libérées les 14 et 15 janvier 2013 par les forces armées française et malienne.
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L’évaluation des conditions sécuritaires des juridictions par les deux principaux syndicats de la magistrature, notamment le Syndicat autonome de la magistrature (Sam) et le Syndicat libre de la magistrature (Sylima) s’est soldée par un triste et alarmant constat. Selon les responsables syndicaux, en plus de certaines juridictions de la région de Ségou, la situation est plus inquiétante dans les régions de Tombouctou, Gao et Mopti. Certains de leurs tribunaux sont complètement sous l’emprise des djihadistes qui ne sont toujours pas anéantis partout au Mali.

Le siège du Syndicat autonome de la magistrature a servi de cadre, samedi, pour les syndicats de la magistrature de faire le constat d’une mise en œuvre tardive des engagements pris par le gouvernement au cours de la récente et longue grève illimitée. Au cours de la rencontre, les deux principaux syndicats de la magistrature se sont longuement penchés sur l’état d’exécution de l’accord intervenu entre eux et le gouvernement.

Tout d’abord, ils ont rappelé aux sages de la magistrature et de l’opinion publique nationale qui ont été témoins du protocole d’accord, notamment la sécurisation des citoyens, particulièrement celle des agents en mission. Selon les syndicalistes, la sécurité des citoyens est l’une des fonctions régaliennes de l’Etat. Or, ajoutent-ils, depuis la signature du protocole, les syndicats constatent la non mise en œuvre des accords sécuritaires signés avec le gouvernement après expiration du délai convenu, soit le 15 janvier 2019. « Nous constatons aussi avec amertume la détérioration des conditions sécuritaires dans certaines juridictions et cela, bien après la signature de l’accord. C’est pourquoi nous rappelons au gouvernement que le respect strict des engagements pris est gage de bonne foi…», précise le communiqué signé par les deux présidents, notamment Hady Macky Sall et Mamoudou Kassogué.

« La fonction du juge est tellement difficile que quand on n’est pas sécurisé, ce n’est pas possible. La situation était tendue depuis longtemps, mais avec l’arrivée de la nouvelle forme d’insécurité, les juges sont devenus la cible de choix. Nous ne crayons à aucune représailles de la part de quiconque », répond Mamoudou Kassogué, président du Sam, rappelant que le juge Soungalo Koné a été enlevé en mission, le préfet de Ténenkou et bien d’autres citoyens. « Nous assumons notre décision. Parce que c’est une légitime défense. Les conditions sécuritaires ne sont pas réunies. Au contraire, elles se sont dégradées… »

Pour des raisons sécuritaires, avance-t-il, nous sommes obligés de ne pas citer les juridictions dans des situations difficiles. « Mais comprenez qu’il est très difficile de dire le droit dans les régions de Tombouctou, Gao et Mopti. Les juges dans ces juridictions sont dans une situation très difficile ». L’évaluation des conditions sécuritaires des juridictions par le Syndicat autonome de la magistrature (Sam) et le Syndicat libre de la magistrature (Sylima) s’est soldée par un triste constat, indique-t-il. Selon les responsables syndicaux, en plus de certaines juridictions de la région de Ségou, la situation est plus inquiétante dans les régions de Tombouctou, Gao et Mopti. « Certains de ses tribunaux sont complètement sous l’emprise des djihadistes qui ne sont toujours pas anéantis partout au Mali ».

En attendant une réaction du gouvernement, les deux syndicats de la magistrature appellent leurs militants, se sentant en insécurité dans leurs juridictions, à rallier immédiatement Bamako, ou d’autres localités plus sécurisées. Mais, ils réaffirment leur volonté de dialoguer, leur détermination à faire aboutir par tous les moyens légaux leurs revendications légitimes.

Zan Diarra
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