Le juge de Niono, Soungalo Koné, serait décédé, le 24 janvier, des suites d’une maladie. C’est seulement le 19 février que cette disparition a été confirmée à sa famille par les ministres de la Solidarité et de la Justice qui se sont rendus au domicile du défunt. Soungalo Koné avait été kidnappé, en novembre 2017 à Niono, à son domicile par un commando de la Katiba Ansar Eddine Macina. Très malade et affaibli, sa libération faisait partie des doléances des deux grands syndicats (SAM et SYLIMA) de la magistrature. Ces deux syndicats ont décidé d’observer trois jours de deuil national à compter du lundi prochain. C’était au cours d’une réunion de crise des magistrats présidée par Alou Badara Nanakassé.
u cours de la même réunion, les magistrats ont décidé de participer aux obsèques de leur collègue, demain vendredi à son domicile, à travers une lecture du Saint Coran. En outre, ils ont décidé de porter plainte contre X pour » enlèvement et terrorisme« .
La disparition du juge de Niono s’était répandue comme une trainée de poudre, le weekend dernier, après la diffusion d’une dernière vidéo dans laquelle, il apparait, en même temps que le préfet de Tenenkou Makan Doumbia (libéré, le lundi 18 février) et l’adjudant Adama Lassana Diarra (dont le sort est toujours incertain). A croire certaines sources, il serait décédé lui aussi.
Colère et incompréhension chez les magistrats
Les ministres de la Justice et de la Solidarité ont rencontré, mardi aux environs de 18 heures, les syndicats des magistrats pour leur annoncer la mort de leur collègue tout en leur précisant » qu’en l’absence de preuve formelle, le gouvernement, en tant qu’entité, ne peut se permettre de faire un communiqué officiel « .
Cette annonce a fait l’effet d’une douche froide chez les magistrats partagés entre » la colère et l’incompréhension« . Les juges Abdourahamane Mohamed Maiga et Daouda Ichaka Théra, tous deux membres des syndicats de la magistrature ont déclaré : » Ce que nous redoutions s’est produit. Le sentiment de solitude envahit nos corps et nos esprits. Prions ensemble pour le repos du collègue Soungalo Koné, digne et loyal magistrat, mort le 24 janvier 2019 en mission d’Etat « .
Le juge Soungalo Koné, serait avec le Commandant de la brigade territoriale de la gendarmerie de Guiré, Mamadou Diawara, les deux otages décédés en captivité alors qu’ils étaient malades.
C’est d’ailleurs le juge de Niono qui a annoncé, dans la dernière vidéo mentionnée plus haut, la mort de son co-détenu Diawara des suites d’une maladie.
Dans la même vidéo, Soungalo Koné, qui apparaissait très affaibli, disait être malade et interpellait le gouvernement sur le sort des otages.