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Affaire gestion de Kidal par la CMA : Les dessous d’une campagne médiatique ratée
Publié le jeudi 21 fevrier 2019  |  credo
RFI
© AFP par THOMAS SAMSON
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Alors que les auteurs de la décision de gérer Kidal de façon unilatérale se sont ravisés, c’est une campagne qui s’ouvre pour certains dont RFI. Il y a de quoi à se poser des questions.
Hasard ou volonté de torpiller l’accord de paix ? Une certitude : En l’espace d’une journée, le président de la CMA a signé une deuxième décision ou il entend "mettre en œuvre la politique générale de la CMA" et imposer (sans limitation de durée) "un arsenal réglementaire régissant la vie courante de la société" (circulation, santé, cadastre, cérémonies...).

La suite est connue ! Ce n’est que le 15 février que ces décisions commencent à agiter les réseaux sociaux puis les médias nationaux et étrangers. D’abord dans la sous-région, le 18 février, un quotidien du Burkina Faso écrit de façon pompeuse : "C’est à se demander si la CMA n’est pas en train de réhabiliter le projet politique de Iyad Ag Ghali". Un indice pour comprendre le véritable enjeu qui se cache derrière cette campagne médiatique. Le même jour soi le 18 février, lors de la 32e session du Comité de suivi de l’Accord (CSA), son président Ahmed Boutache est monté au créneau et dénonce "une violation flagrante de l’Accord pour la paix et la réconciliation et une atteinte aux prérogatives régaliennes du gouvernement de la République du Mali’’."
Plus loin, le diplomate algérien enfonce les ex-rebelles : « Nous considérons que ces mesures, à caractère réglementaire, indûment prises par le président de la CMA, sont nulles et de nul effet ». Et sans porter des gants, il a pointé d’un doigt accusateur Alghabas Ag Intallah : « Le président de la CMA est interpellé pour ne plus avoir à prendre pareille initiative ». Suffisant comme mise en garde !

Une telle poste a été saluée à juste valeur au sein de l’opinion et l’on croyait même le sujet définitivement clos.

Cependant et contre toute attente avec un sens étrange du timing, RFI diffuse le 19 février un sujet pour expliquer que la CMA se substitue à l'Etat avant de faire machine arrière quelques heures plus tard.

Dans la foulée, le chef de la délégation de la CMA au CSA rend publique une déclaration : la CMA se déclare prête à discuter de "mesures mutuellement agréées" dans le cadre de l’Accord de paix et "sans préjudice des prérogatives de l’Etat" du Mali. Comme pour donner matière à débattre sur un sujet qui a pourtant trouvé sa réponse, RFI ouvre son micro 2 fois à une chercheuse franco-tunisienne, son nom, Ferdaous Bouhlel. Des interrogations ? Personne ne connaît les ressorts intimes de son attirance pour les problématiques du nord du Mali et qui prétend que ce sont les populations qui ont décidé de mettre en place ce système. Un montage de trop ! Puisque que l’on s’interroge sérieusement sur l'objectif recherché par cette experte qui semble méconnaître la complémentarité entre justice traditionnelle et étatique et semble épouser la dialectique de la CMA . S'agissait-il de légitimer les actes posés au moment où ils étaient sous le feu de la critique? On peut constater que le schéma proposé par ce média connu pour son rôle trouble dans le traitement de la crise pose problème.

Hady Diallo
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