Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Tiéblé Dramé, président du PARENA : « La crise financière actuelle est la plus grave à laquelle notre pays est confronté »
Publié le vendredi 22 fevrier 2019  |  Le Canard Déchaîné
Rentrée
© aBamako.com par Momo
Rentrée politique du PARENA
Bamako, le 20 février 2016 le PARENA a tenu sa rentrée politique 2016 au Palais de la culture
Comment


Le Parti pour la Renaissance Nationale (PARENA) a organisé une conférence de presse, jeudi 14 février, à la Maison de la Presse. Elle était principalement animée par le président du Parti, Tiébilé Dramé. Etaient, entre autres, présents : Me Amidou Diabaté, Djiguiba Keïta dit PPR, Soumaïla Cissé, président de l’Union pour la République et la Démocratie (URD) et Ali Nouhoum Diallo, ancien président de l’Assemblée nationale du Mali. Le thème portait sur les crises sécuritaires, financières, politiques et institutionnelles.


Selon le PARENA, « en ce début d’année 2019, le Mali est confronté à plusieurs crises dont la combinaison menace les fondations de notre Nation : une crise sécuritaire persistante qui s’est étendue du nord au centre et qui a causé en 2018 la mort de plus de 1800 personnes ; une crise politique née de la dernière élection présidentielle organisée sous l’empire de la fraude ; une crise institutionnelle qui plonge dans un déficit de légitimité la quasi-totalité des institutions constitutionnelles ; un mécontentement social sans précédent, une multiplication vertigineuse des grèves des travailleurs, toutes catégories confondues ; une grave crise financière résultant de la mauvaise gouvernance endémique du pays. » pour le PARENA, la mauvaise gouvernance reste au coeur de la crise malienne. Sans bonne gouvernance, a ajouté Tiéblé Dramé, il est impossible de lutter avec succès contre le terrorisme qui endeuille chaque jour le Mali. Le président du parti a ajouté : « Sans bonne gouvernance, il est illusoire de stabiliser le Mali. Or, dans ce domaine, rien n’a changé au Mali depuis au moins cinq ans. Au contraire, la crise de gouvernance a atteint des proportions alarmantes. Nous avons choisi de vous entretenir, aujourd’hui, de deux crises majeures : la crise sécuritaire notamment celle du centre du Mali et la grave crise financière qui fait planer de gros nuages sur la stabilité du Mali. »
Les problèmes au centre du Mali

Pour le PARENA, le centre du Mali est le théâtre d’une grave crise sécuritaire, humanitaire et politique dont l’intensité est sous-estimée. Il a indiqué que, sur fond de conflits autour de l’accès aux ressources naturelles (foncier agricole, parcours et gîtes pastoraux, pâturages et points d’eau), une insurrection djihadiste a entraîné une tragique guerre civile intercommunautaire dans cette partie du territoire. Le président du PARENA, Tiéblé Dramé, a soutenu : « en 2018, les violences ont entraîné la mort de plus de 1800 personnes au Mali. L’année 2017 avait déjà enregistré 716 personnes tuées sur tout le territoire…Sur les 1814 victimes de l’insécurité en 2018, 1026 ont été tuées au centre du Mali. Parmi elles : 697 civils, 85 membres des forces armées et de sécurité du Mali, quatre soldats de la paix, 236 hommes armés ou présumés armés (sous cette catégorie ont été classés, les membres des groupes terroristes, des milices, les chasseurs donsos et peut-être des civils présentés comme djihadistes ou terroristes). Au centre du pays, il faut également signaler 70 enlèvements. »

« Le Mali au bord d’un effondrement financier »

S’exprimant dans le domaine économique, le président du PARENA a déclaré : « les tenants du pouvoir répètent à loisir que le Mali est la 3ème économie de l’UEMOA avec un Produit intérieur brut de 16 milliards de dollars US avec un taux de croissance annuel de 5%. Cette propagande vise à masquer une faillite financière sans précédent imputable à la mauvaise gestion, à la mauvaise gouvernance du pays. » Le PARENA a indiqué que le gouvernement a annoncé des mesures d’économie de 14 milliards de francs CFA sur le train de vie de l’État. Si ces économies de 14 milliards se réalisaient, a-t-il souligné, elles ne seraient qu’une goutte d’eau dans l’océan du gap, du trou béant de 500 à 600 milliards de manque à gagner pour le budget d’État. En 2018, a dit Tiéblé Dramé, malgré leur bonne volonté, les principaux services pourvoyeurs de recettes n’ont pas été en mesure d’atteindre les objectifs assignés : un gap de 32% pour les impôts, 33% pour les Douanes et 71% pour les Domaines, selon les chiffres officiels communiqués aux parlementaires par le ministère des Finances. Sur les 253 milliards attendus des Domaines, a-t-il signalé, seuls 86 milliards ont été collectés. « Ainsi la « pression fiscale » qui était de 16% est tombée en dessous de 12% faisant perdre au Mali 4 points. Que sont devenus ces centaines de milliards ? Au Sénégal, cet effort fiscal est de 21%. Au Togo, il est de 26%. Quelques exemples d’évaporation financière grossière : au niveau du secteur minier, les recettes fiscales sont passées de 48 milliards de francs CFA en 2016 à 8 milliards de francs CFA en 2018, alors que la production d’or n’a pas cessé d’augmenter. Par ailleurs, dans ce secteur, aucun dividende n’a été versé à l’État (pourtant actionnaire) pendant la période écoulée. En termes de dividende, le PMU n’a pas versé un sou à l’État en 2016 et 2017. En 2014 et 2015, cette société avait versé à l’État actionnaire à 75% plus de 2, 635 milliards de francs CFA. En 2016 et 2017: zéro! 2018: 460 millions de francs CFA alors que le chiffre d’affaires du PMU ne cesse de croître. » Le PARENA en déduit que plus de 3 milliards et demi ont été ainsi subtilisés au détriment des Maliens. Dans ces conditions, souligne le parti, l’on peut expliquer pourquoi les autorités sont incapable de payer la dette intérieure qui s’élève au moins à 200 milliards de francs CFA, entraînant : asphyxie du secteur privé pris à la gorge, précarité et morosité sociales, fragilisation des banques, érosion de la confiance entre le secteur bancaire et l’État. « Dans ces conditions, s’explique aussi l’incapacité de l’État à respecter les engagements pris avec les partenaires sociaux. 2018 était, comme chacun le sait une année électorale. Elle a été une année de prédation et d’évaporation financières rarement connue dans ce pays. Au bord d’un effondrement financier aux conséquences imprévisibles, l’État malien a été incapable de payer sa quote-part pour assurer la couverture vaccinale des enfants contre les maladies. C’est un pays frère et ami comme le Niger qui s’apprête à faire don au Mali de vaccins contre la tuberculose. Nous pouvons affirmer sans hésitation que l’actuelle crise financière est la plus grave de toutes les crises auxquelles le Mali est confronté. Elle résulte de la mauvaise gouvernance, de la mauvaise gestion et de la prédation des ressources publiques, » a fait savoir le président du parti du Bélier blanc.
Au titre des recommandations, le PARENA a déclaré que le régime devrait se démarquer en paroles et dans les faits de tous les groupes armés irréguliers et illégaux ; mettre en place, de toute urgence, une commission indépendante d’enquêtes pour faire la lumière sur les graves violations des droits humains perpétrés au centre ; rechercher et punir tous les auteurs et complices des crimes abominables commis au centre. Il recommande, aussi, d’enquêter sur l’origine des armes de guerre et leur circulation dans les régions de Ségou et Mopti; de démanteler les check-points illégaux installés au vu et au su des autorités locales et régionales; de désarmer et dissoudre les milices; d’organiser des patrouilles régulières FAMAS- MINUSMA et de convoquer des assises régionales sur la restauration de la sécurité, de la stabilité et sur la bonne gouvernance au centre.
B.D.

Commentaires