Après Issa Doumbia dit Sacré, décédé le 2 janvier 2019 alors que j’étais à Dakar, je viens une fois de plus de perdre un autre ami sincère, un frère et un collègue : Souleymane Sangho. Oui, c’est de lui qu’il s’agit. En plus d’être journaliste, il était le président-Coordonnateur de l’Association des journalistes sportifs du Mali (Ajsm) de Gao. Voilà pourquoi nous étions très liés.
Sangho était toujours au centre de toutes les activités que l’Ajsm organisait, à Bamako ou dans les différentes coordinations régionales. Et il lui était très difficile de voyager sans m’en informer, ce que j’ai toujours apprécié.
Je me rappelle encore de son ultime coup de fil depuis Niamey pour m’informer qu’il faisait partie de la délégation des journalistes sportifs que l’Ajsm a envoyés pour la couverture de la Can U20 de football, grâce au soutien et à l’accompagnement du ministre des Sports, Me Jean-Claude Sidibé, et du président du Comité national olympique et sportif du Mali (Cnosm), Habib Sissoko.
Après le sacre des Aiglons du Mali, dimanche dernier, face aux Lionceaux du Sénégal, Souleymane Sangho a décidé de rentrer directement à Gao où il travaillait depuis plusieurs années. Pour ce faire, il a choisi le véhicule d’un autre confrère, Abdoul Aziz Moulante Haïdara, qui dirige l’ONG Hed Tamat dans la Cité des Askias. Sangho ne savait pas que le rendez-vous avec la Faucheuse était déjà fixé.
C’est donc sur le territoire du Niger que leur véhicule a fait un accident dans la nuit de mardi à mercredi avec cinq personnes à son bord. Sangho et Aziz ont rendu l’âme sur le champ. Les trois autres, gravement blessés, sont décédés deux jours plus tard.
Informée, une délégation s’est sur les lieux du sinistre afin de ramener les corps dans la Cité des Askias où les obsèques se sont déroulées, hier jeudi, aux environs de 14 h.
A Niamakoro, dans sa famille, une cérémonie de sacrifice a eu lieu, hier, en présence de parents, amis et collaborateurs ainsi que de nombreux journalistes, dont le président de l’Ajsm, Oumar Baba Traoré.
Sangho vient de suivre dans l’au-delà son épouse, décédée il y a une année. Cette disparition l’avait beaucoup marqué et même traumatisé, tant il était lié à son épouse. Il venait juste de convoler en secondes noces. Comme la vie peut réserver des surprises désagréables !
Sangho, tu es parti, mais tu resteras toujours dans nos cœurs. Tu ne m’as jamais appelé par mon nom. Tu m’as toujours servi du “Neka fama” ou “Président”. Cela veut tout dire. Et tu étais fréquemment à mon bureau, surtout les vendredis, avant ou après la prière pour qu’on puisse déjeuner dans un esprit fraternel.
J’étais plus que ton confident puisque tu m’avais toujours expliqué tes problèmes pour qu’on puisse trouver des solutions ensemble. Dieu merci, nous étions toujours parvenus à les gérer, grâce à la bénédiction de bonnes volontés que je remercie du fond du cœur.