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Gestion de la ville de kidal : La CMA viole l’accord pour la paix et se fait ridiculise
Publié le dimanche 24 fevrier 2019  |  Le Point
Mahamadou
© RFI par DR
Mahamadou Djeri Maiga, vice-président du MNLA et sa délégation sont à Alger pour discuter des accords de paix, le 16 juillet 2014.
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Avec l’annulation des décisions qu’elles avaient prises en début de semaine, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) démontrait qu’en vérité elle n’est qu’un bouc émissaire dans la gestion de Kidal : les vrais maitres sont ailleurs, peu visibles mais toujours pas loin. Les vraies décisions applicables viennent d’eux et non de la CMA.

En début de semaine, les Maliens étaient sidérés par une nouvelle qui mettait leur main sur le cœur et qui sombrait leur esprit dans le désespoir de la paix et de la réconciliation nationale. Il s’agit de la gestion de la 8e région administrative du Mali.
Une région dont les autorités n’ont aucune maîtrise ou ne peuvent prendre ou mettre en œuvre une quelconque décision mais pour laquelle elles injectent des centaines de millions sans reconnaissance ni impact visible (c’est un commerce de : reste tranquille et sans histoire le temps de mon mandat et je te donne tout ce dont tu as besoin).

Un vide dont la CMA profite en toute aisance et se fait même des ailes en cartouches de fusil. La CMA fait régner la loi qui l’arrange sans crainte ni inquiétude avec la bénédiction et le concours des « forces occultes » et inconnues. En toile de fond, entre la CMA et ses « forces occultes » et inconnues, il y a bien un pacte signé en cachette dont le contenu n’est pas connu de personne.

Comme dans tout accord, les parties doivent se consulter à chaque instant pour prendre des décisions. Aucune partie ne peut prendre toute seule une initiative sinon elle viole le pacte. Mais la CMA voulait se faire une autonomie vis-à-vis de son cosignataire pour se faire plus autonome aux yeux des Maliens et des Kidalois.

Le ridicule n’était pas loin et « la vérité sort plus facilement de l’erreur que de la confusion », disait Francis Bacon. Elle a commis une erreur profitable pour les Maliens qui comprennent finalement que la CMA n’est que de la façade, elle ne gère rien et ne dirige personne ni à Kidal ni ailleurs.

Mais la vérité est autre ! Ce n’est caché à personne, depuis le début des évènements en 2012, les groupes armés composant la CMA n’ont jamais gagné une bataille, « ils ne sont que des profiteurs de la situation » fustigeaient les membres des groupes terroristes avec lesquels ils étaient pendant l’occupation dans les régions du Nord du pays.
En 2014, ces mêmes groupes armés de la CMA ne sont pas réellement les combattants qui avaient bouté l’armée malienne hors de la région de Kidal. A Takalut, ce n’est non plus eux qui avaient mis en déroute les éléments de la Plateforme. Malgré tout, elle se force dans un mirage de mensonges qui n’a que trop duré pour montrer qu’elle pèse lourd sur le terrain.

Avec cette prise de décision unilatérale, les vrais maitres reniflent et la CMA recule malgré elle-même et au risque de se trouver toute seule sans défense ni défenseur. En vérité, la CMA n’a même plus de combattants et les quelques officiers de façade qui s’affichent en des occasions ont finalement rejoint les rangs des FAMa.

Pour donner une légitimité à ce recul, elle a été sommé par la médiation internationale, lors de la 32e session ordinaire du Comité de suivi de l’accord d’abandonner l’application des mesures réglementaires dans la ville de Kidal. Elle dénonce ainsi « une violation de l’accord de paix » mais sans prendre de réelles sanctions officiellement.

Boncane Maïga
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