En pleine levée de boucliers sur le continent contre le franc CFA, symbole de la servilité envers l’ex-puissance colonisatrice, le Mali reçoit, en grande pompe, le Premier ministre français et sa délégation. Revue de la coopération et lutte contre le terrorisme sont les vitrines de cette visite. Mais, le décor et le discours sont loin de tromper sur le déséquilibre dans les relations entre les deux pays.
Au-delà de la monnaie commune garantie par le trésor de France, notre pays, le Mali dépend encore de tout en tout de la France qui reste son premier partenaire. Un Premier partenaire envers lequel la reconnaissance et la gratitude officielles du Mali sont désormais sans borne, depuis l’opération Serval. La France humaniste a volé au secours de notre nation en détresse…Que serions-nous sans cette France généreuse ? Des proies quotidiennes de l’obscurantisme et de la barbarie !
Que point de rabat-joie ne se hasardent en ces heures d’apothéose franco-maliennes d’épiloguer sur «les touaregs sont nos amis, ils sont chez eux à Kidal », sur « je serais intraitable » sur la date des élections, qui sera « courtoisement exigé » 5 ans plus tard…
Parce que « la France-Afrique, c’est fini ». Bien finie dans la proclamation officielle. Reste seulement les aspérités, les survivances atavistiques dans le paraître et dans le discours. Toutes choses qui obligent encore nos dirigeants à considérer ceux de France comme leurs amis au lieu de partenaire suivant la vieille formule de Charles De Gaule : « les États n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts ». Qu’Edouard Philipe ait réservé sa première visite à notre pays, est-ce exclusivement par amour platonique pour ce pays ou parce que la France y est engagée militairement, depuis 5ans ? Non, c’est parce que comme le dit le président IBK, le Mali est une digue, si elle rompt, c’est l’Europe et monde qui seront submergés. On comprend aisément pourquoi le second volet de la visite du PM français l’a conduit auprès des soldats français déployés dans le cadre de l’opération Barkhane. Question d’intérêt, bien compris.