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Pour la bonne application de l’Accord: le Centre Carter appelle à des réformes institutionnelles
Publié le lundi 25 fevrier 2019  |  Info Matin
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Le Centre Carter, l’Observateur indépendant de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et de réconciliation de 2015, a publié, ce vendredi 22 février, son 3e rapport sur l’état d’avancement de la mise en œuvre en 2018 dudit Accord. C’était dans le cadre d’un point de presse qui a eu lieu dans un hôtel de la capitale. Ce rapport fait un état des lieux détaillés des 3 dernières années de mise en œuvre de l’Accord.

Cette conférence de presse était animée par l’Ambassadrice, Bisa WILLIAMS, Conseillère spéciale de la Fondation Carter pour le Mali qui avait à ses côtés des représentants du Gouvernement, des Mouvements signataires, de la MINUSMA, ainsi que des Ambassadeurs et membres du corps diplomatique accrédité auprès du Mali.

En fin 2018, l’Observateur constate que les parties maliennes ont achevé la quasi-totalité des préliminaires de mise en œuvre sans, toutefois, réaliser une percée décisive montrant une détermination à aboutir aux objectifs. En dépit de l’appui important de la communauté internationale, le Centre constate que les parties maliennes ont marché avec lenteur, réticences, et calculs.

Parmi les avancées les plus importantes, le rapport note l’absence de combat et le renforcement de la confiance mutuelle et de la collaboration qui ont permis de favoriser la tenue des élections présidentielles paisibles.

Aussi, en 2018, les Mouvements ont accepté de faire enregistrer leurs combattants, permettant à la Commission nationale de DDR de recenser environ 32 908 personnes potentiellement éligibles pour le processus.

De même, les MOC de Gao, Kidal et Tombouctou sont installés et les éléments de ces bataillons attendent d’être intégrés dans les Forces de défense et de sécurité du Mali à la faveur du DDR.

Au total, 78 engagements spécifiques sont suivis par l’Observateur indépendant. Ainsi, sur les 78, le Centre Carter constate que 20 seulement, soit 25,64%, sont achevés 3 ans et demi après la signature de l’Accord. Près de 60% des engagements sont à une phase de mi-parcours, mais pas achevés (15,38%) ; 14 engagements sont presque achevés (17,95%). De même, 18 autres sont au stade intermédiaire (23,08%) et 14 au stade minimal (17,95%).

D’entrée de jeu, la conférencière a indiqué que les réformes institutionnelles constituent aujourd’hui une condition sine qua non pour la bonne mise en œuvre de l’Accord pour la paix.

Le rapport note la cessation durable des hostilités entre les signataires et souligne que, bien que plusieurs mesures préliminaires ont été accomplies, les principaux engagements de l’Accord n’ont pas été achevés, et certains restent à être initiés.

Comme conséquences de cette situation, le terrorisme continue de faire de nombreuses victimes civiles et militaires.

Le Rapport du Centre Carter exprime également sa préoccupation devant les faiblesses constatées jusqu’à présent sur la réconciliation nationale, pilier essentiel de l’Accord. «Il y a beaucoup de concertations à Bamako, mais on ne voit pas leur impact sur le terrain», a déploré Mme Bisa WILLIAMS.

Malgré les signes indéniables de bonne volonté manifestés par des années de discussions entre les parties de plus en plus détaillées, les responsables de ce rapport trouvent que le citoyen malien vivant au Nord n’a que peu de preuves d’un changement positif dans sa communauté depuis la fin des hostilités.

Aussi, les habitants du Nord du Mali attendent encore d’élire des représentants de leur choix pour gérer les affaires locales et régionales; les services sociaux de base (écoles, centres de santé, fourniture d’eau et d’électricité) et autre représentations du pouvoir de l’Etat sont insuffisamment disponibles ; l’activité terroriste a augmenté; et la sécurisation du territoire et des populations repose en grande partie sur un soutien international, qu’il s’agisse de la MINUSMA, du G5-Sahel ou de l’Opération Barkhane.

C’est la raison pour laquelle, le Centre Carter recommande un certain nombre de mesures pour faire progresser la mise en œuvre de l’Accord. Il invite notamment le Gouvernement à adopter des mesures urgentes pour reprendre la fourniture de services de base dans le Nord et que la CMA et la Plateforme mettent fin à leurs comportements et tactiques dilatoires, afin de faire des progrès significatifs dans le processus du DDR.

Par Abdoulaye OUATTARA

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