La nouvelle de la mutation, du limogeage ou de la mise à la retraite des directeurs des finances et du matériel (DFM) de presque tous les départements ministériels en milieu de semaine dernière est tombée tel un couperet, suscitant des commentaires parfois très durs de certains usagers de l’administration contre certaines des personnalités concernées et l’optimisme d’autres.
Mais, l’effet escompté risque de ne pas être au rendez-vous à l’heure du prochain bilan, car on a tout l’impression qu’une fois encore on a manqué l’occasion de traiter le mal à la racine. Précédemment, les DFM étaient nommés exclusivement par le ministre de l’Economie et des Finances (MEF), ce qui fait du locataire de l’Hôtel des finances quasiment le Jupiter du gouvernement. Est-ce toujours le cas ? Voire.
Toujours est-il que parachutés ainsi dans les départements, certains DFM avaient le toupet de se comporter en territoire conquis et n’agissaient qu’à leur guise, souvent au détriment de l’intérêt général comme celui-là qui a refusé de débloquer le crédit alloué à une structure de lutte contre les armes parce que les préposés à la mission sont pressés d’obtenir des résultats (sic). Il se vantait même de les entraver.
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A cause du black-out autour de ce coup de tonnerre de mercredi dernier, on ne sait réellement pas si on a fait table-rase du principe de la nomination des DFM par le MEF, la source du mal. Si ce n’est pas le cas, on devrait alors conclure que cette mesure n’est rien d’autre qu’un nouveau coup d’épée dans l’eau.
A l’image des DG et PDG choisis par « appel à candidature », une pratique qui a fait long feu, le choix des DFM par le MEF n’aura été qu’une autre expérimentation hasardeuse, un facteur de blocage de l’action gouvernementale et surtout de frustrations pour des ministres, empêchés de choisir des collaborateurs précieux que sont les DFM les plus patriotes et les plus redevables.