Après son 4e Congrès ordinaire, du 22 au 23 février 2018, le Rassemblement pour le Mali-RPM-annonce de nouvelles dates pour cette année 2019.
L’information a été donnée par le Secrétaire général, Me Baber GANO, au cours de l’audience accordée par le Président IBK à sa famille politique du RPM, le mardi 19 février dernier.
La première échéance, à en croire Me GANO, porte sur la tenue d’un Comité central que le BPN du Parti a fixé pour les 16, 17 mars 2019.
Les dernières assises du Comité central du RPM ont eu lieu les 5 et 6 mai 2018, à l’issue desquelles le Président IBK a été proclamé candidat officiel des Tisserands.
Une autre date, dans l’agenda du Rassemblement pour le Mali, c’est la tenue du congrès ordinaire du Parti prévu pour octobre 2019.
Pourtant, selon l’article 26 des Statuts du Parti, le Congrès ‘’ est la plus haute instance du Parti. Il est convoqué tous les trois ans par le Bureau Politique National ou à la demande des 2/3 des sections’’.
Pourquoi un Parti qui n’a tenu que 4 congrès, depuis sa création en 2001, envisage-t-il d’enchaîner les congrès, alors que les textes fixent un délai de 3 ans ? Du côté des Tisserands, l’on se veut rassurant quant à cette succession de congrès en dehors des échéances statutaires : il n’y a pas de feu à la maison. C’est vrai que le coton des Tisserands et le feu ne font pas forcément bon ménage.
Dialogue politique
Le RPM assure le service minimum
Le dialogue politique, plus que jamais, cristallise les revendications des partis politiques dans leur plus grande expression. Le Parti présidentiel, le Rassemblement pour le Mali, est fortement imprégné de cette quête qui est revenue de façon constante lors de ses rencontres avec les autres partis politiques : ASMA/CFP, URD, Fare An Ka Wuli, ADEMA/PASJ, COFOP, RpDM, YELEMA…
C’est fort logiquement qu’il suggère au Président IBK : ‘’nous estimons que l’ouverture que vous venez d’entamer dans le dialogue politique avec votre propre majorité EPM doit se poursuivre et s’étendre à tous les regroupements politiques de l’Opposition pour qu’à la sortie, vous puissiez proposer à toute la classe politique un forum des partis politiques pour les réformes politiques et institutionnelles nécessaires à notre démocratie et aux fonctionnements de nos institutions’’.
A priori, le RPM endosse la proposition de ‘’dialogue politique national’’ de l’URD clamée en ce début d’année, à l’occasion des présentations de vœux de Nouvel An du Président Soumaîla CISSE à ses militants et à la Nation, et en d’autres occasions.
Mais, pas assez pour les Fare qui prônent un ‘’dialogue national refondateur’’. Le Président des FARE, Modibo SIDIBE, à l’issue de sa rencontre avec le RPM, à son siège, a expliqué : « la démarche des FARE est très claire, on l’a dit. Tout ce qui est réforme saucissonnée, technique, sans lien, en cohérence avec des idées, des visions réformatrices, ne sous semble pas être la bonne voie.
Par conséquent, à l’URD aussi, nous avons fait prévaloir cette nécessité d’avoir un dialogue national refondateur. Ils sont dans le sillage d’un dialogue politique ; mais ce dialogue politique n’est pas le même que le dialogue national, parce qu’il est beaucoup plus réducteur que le dialogue national qui embrasse l’ensemble des Maliennes et des Maliens où ils sont et dans la durée ».
Il est clair que le dialogue a minima n’est pas la réponse attendue à la forte demande. Il faut libérer la parole, à tous les niveaux, au débat du débat sur les réformes institutionnelles, ne serait-ce que pour une thérapie générale. Les Maliens en ont gros sur le cœur et cela s’exprime de diverses manières. Servez-leur un défouloir, pour désamorcer un climat socio-politique explosif !
Saignée au RPM, L’arroseur arrosé
Le Rassemblement pour le Mali n’a pas fait exception à la ruée vers le Parti présidentiel, si caractéristique de notre démocratie alimentaire.
Mais, l’embellie n’aura pas résisté à l’épreuve des conférences d’investitures des candidats aux élections législatives de décembre 2018, finalement reportées à juin 2019. Les députés recalés, par désaveu de leurs militants, ont mis le voile. Destination pour la plupart d’entre eux ? Un autre Parti politique qui compte sur l’échiquier politique, bien sûr l’Alliance pour la solidarité au Mali/Convergence des forces patriotiques (ASMA/CFP) du Premier ministre. Grâce au renfort des mécontents, ce Parti est passé de 4 députés, au sortir des législatives, à plus d’une vingtaine de députés. Au point de susciter l’ire du Dr TRETA, président du RPM qui a accusé, en des termes à peine voilés, le PM de profiter de sa posture pour braconner sur ses terres.
En tout cas, le Secrétaire général du RPM reconnaît : ‘’le Parti a enregistré au moins 15 départs’’. C’est la dure loi de la politique malienne : être dans les bonnes grâces du pouvoir. Manifestement, SBM incarne aujourd’hui le pouvoir au Mali.
Pour ce qui est du Président IBK, apparemment, il n’en tient pas rigueur à son Premier ministre dans une réponse à la Deutsche Welle : ‘’j’ai les meilleures relations avec mon Premier ministre. Je ne gère pas le problème partisan. J’ai l’avantage, dans la posture qui est le Président de la République d’être au-delà de la mêlée, je regarde. Mais le Premier ministre et son Parti sont membres de la Majorité présidentielle. D’ailleurs, dans les démocraties de bonne à loi, il est le seul patron de la majorité présidentielle’’.