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Guerre des chefs : Mahmoud Dicko désavoué par IBK
Publié le mardi 26 fevrier 2019  |  Le Témoin
Cérémonie
© aBamako.com par A.S
Cérémonie de présentation de vœux des notabilités au chef de l`Etat
Koulouba, le 29 décembre 2014. Les notabilités et les chefs religieux du Mali sont allés présenter leurs vœux de nouvel an au chef de l`Etat.
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Au lendemain du meeting de Yirimadio, l’appel au limogeage du chef du Gouvernement n’a pas eu le retentissement attendu. IBK a opté pour la «tigritude» contrairement à l’appel aux prêcheurs religieux, lesquels lui semblaient sans doute instrumentalisés.

Avec le rejet des 50 millions du patron de la Cité administrative, le PM s’était probablement retrouvé en position de faiblesse. Mais, le retour au bercail de son employeur aura fini par le rendre victorieux du bras-de-fer qui l’oppose à l’Imam Mahmoud Dicko. Peu de gens s’attendaient à un tel attachement du Chef de l’Etat à son chef du Gouvernement, qui peut désormais avoir le sourire. Et pour cause, la posture d’IBK prouve que Soumeylou Boubeye Maiga reste l’homme avec qui il entend cheminer encore pour la marche du pays.

Et pourtant, ces deux dernières semaines, Soumeylou Boubeye Maiga était au cœur de la controverse dans le monde religieux. Tout est parti du programme d’éducation sexuelle où le leader religieux a pris de la hauteur. Son opposition au projet en question a eu finalement raison du gouvernement, qui finit par y renoncer. Même le ministre de l’éducation y a tant bien que mal survécu, au regard de l’ampleur que prenaient les événements.

Il a fallu qu’un imam de la capitale soit froidement assassiné pour que Mahmoud Dicko redonne de la voix. Plusieurs figures du girond religieux sont descendues dans l’arène. De Mohamed Kimbiri du HCIM au Cherif de Nioro, les condamnations ont fusé de partout et ont remis au goût du jour la vieille polémique sur l’application de la peine de mort. Bien qu’existant dans la loi malienne, elle n’est pas appliquée, un état de fait que les religieux ont déploré. La situation débouchera finalement sur le meeting géant du Stade du 26 Mars où à l’unisson, le Premier Ministre a été désapprouvé et sa tête mise à prix. Si beaucoup ne donnaient pas cher de sa peau, on parle là d’un tigre, c’est qu’ils avaient oublié qu’ils ont affaire à un fauve rodé à la chose étatique en plus d’être un fin stratège politico-sécuricrate. Le rugissement du Tigre de l’ASMA aura donc plus retenti à Koulouba, dont le locataire a opté pour la continuité de l’union avec le Premier ministre auquel il doit le prolongement de son bail présidentiel.

Ainsi, dans la foulée de son voyage en Allemagne, le Président IBK dira avoir confiance en un PM qui a affronté plusieurs difficultés depuis sa nomination en 2018. Mieux, il a balayé d’un revers de la main tout malaise dans leurs rapports, à savoir les rumeurs très persistantes sur une discorde consécutive aux défections en cascade au RPM en faveur du parti du chef du Gouvernement. Le message est encore plus clair avec ce qui s’est passé à l’Aéroport international de Bamako-Senou. A l’instar de Mahmoud Dicko, plusieurs observateurs oublient ou ignorent peut-être la profondeur des liens entre IBK et SBM, tous membres fondateurs de l’ADEMA.

Quoi qu’il en soit, voir IBK à sa descente de l’avion tenir Boubeye par la main est un geste fort, qui prouve pour le moins qu’il est déterminé à composer avec son ancien SEGAL à la Présidence pour mener à bien les objectifs du second mandat présidentiel. Un message censé mettre fin aux allégations d’une probable démission de SBM même si l’ombre d’un remaniement gouvernemental plane toujours.

Idrissa KEÏTA
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