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Réforme du secteur de la santé: des changements à la hauteur des défis
Publié le mardi 26 fevrier 2019  |  Info Matin
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© Autre presse par DR
Journée mondiale du lavage des mains au savon
Bamako, le 15 octobre 2018 le Mali a célébré à N’gacobara la Journée mondiale du lavage des mains au savon que consacre en présence du ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Pr Samba Ousmane Sow.
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En réponse à la proposition du ministre de la Santé, le Président de la République Ibrahim Boubacar KEITA a décidé de la gratuité des soins curatifs et préventifs pour les enfants de moins de cinq ans, les femmes enceintes (en périodes pré et post natale), y compris les accouchements, et les personnes de plus de 70 ans, les services de planification familiale, les 1ers soins d’urgence, et ceux de dialyse. C’était lors de la cérémonie d’ouverture de l’atelier de haut niveau sur la réforme du système de santé du Mali ouvert, hier lundi 25 février 2019, au CICB, jusqu’au jeudi 28 février 2019.

Placée sous le haut patronage du président de la république, Ibrahim Boubacar KEITA, la cérémonie s’est déroulée en présence de plusieurs présidents d’institutions de la république, des membres du gouvernement, notamment le ministre de la Santé et de l’hygiène publique, le Pr Samba Ousmane SOW. On y notait également la présence de la représentante du FNUAP au Mali, chef de file de partenaires techniques et financiers. On y notait également la présence des anciens ministres et plusieurs personnalités de monde de la Santé.

Selon le ministre de la Santé, entre 2012 et 2018, la mortalité infantile a augmenté de 95 à 101 décès pour 1 000 naissances vivantes. La mortalité maternelle reste l’une des plus élevées dans la région avec 587 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2015.

Aussi, a-t-il fait savoir, le système de santé, fortement dégradé aujourd’hui, et exacerbé par la crise socio sécuritaire, la forte croissance et le changement démographique et l’urbanisation, a besoin d’une réforme en profondeur.

Pour lui, l’investissement du gouvernement dans la santé et la politique de recouvrement des coûts doivent être revisités.

« Le Mali n’a dépensé que 0,85 % du PIB en soins de santé et 4,32 % du budget national révisé en 2018. Les frais d’utilisation quant à eux représentent un obstacle financier aux soins de santé. 46 % de la population ayant besoin de sons n’auraient pas utilisé les services de santé parce qu’ils sont trop chers », a déploré le Pr Samba Ousmane SOW.

C’est conscient de cette situation et ses causes que le gouvernement, à travers le ministère de la Santé, s’est engagé dans une vaste réforme du système de santé pour corriger ces maux et créer la dynamique qui lui permettra d’améliorer de façon signification et durable l’état de santé de population. A son avis, cette réforme se justifie tant sur le plan nation qu’international. La preuve : l’OMS et bien d’autres ont entamé des profonds changements en leur sein durant l’année écoulée pour s’adapter aux défis actuels.

La santé et le bien-être de la population, a-t-il fait savoir, constituent la pierre angulaire de la renaissance et du développement de la nation et de son peuple.

En effet, dira le ministre, au cours des premières années, la réforme sera axée sur les soins de santé primaires. Ainsi, le ministère propose la gratuité des soins curatifs et préventifs pour les enfants de moins de cinq ans, les femmes enceintes (en périodes pré et post natale), les services de planification familiale, les premiers soins d’urgence.

Il est également proposé la prise en charge, dans le dispositif de santé, des agents de santé communautaire (ASC) offrant des services essentiels sans frais aux communautés.

En outre, a-t-il noté, une réforme du Système ASACO-CSCOM est nécessaire pour résoudre les problèmes majeurs qui paralysent le système de soins primaires.

Le coût annuel, lors des dépenses d’investissement, de la réforme des soins de santé primaires est estimé à 6 milliards de FCFA la 1re année 2019 ; et augmentera à 69 milliards FCFA en 2022, a révélé le ministre. Toute chose qui demande à augmenter le budget national alloué à son département sur les 4 prochaines années pour atteindre au moins 6 % en 2022.

Prenant la parole, le Président IBK a rappelé que tout a été dit par les différents intervenants, notamment la Représentante résidente du FNUAP au Mali, Josiane YAGUIBOU ; la ministre de la Réforme de l’Administration et la vidéo sur laquelle plusieurs acteurs ont intervenu dont (le Premier ministre, le ministre des Finances, etc.)

Ainsi, il a décidé, non seulement de la gratuité des soins curatifs et préventifs pour les enfants de moins de cinq ans, les femmes enceintes (en périodes pré et post natale), y compris les accouchements, et les personnes de plus de 70 ans, les services de planification familiale, les 1ers soins d’urgence, et de dialyse, mais aussi de l’augmentation du budget alloué au ministère de la santé.

Les décisions ont été accueillis par un tonnerre d’applaudissements de la salle de 1 000 places du CICB, pleine jusqu’à refuser du monde.

Maintenant, il reste à savoir comment ces mesures seront concrétisées, si l’on sait qu’ils sont nombreux les agents de santé qui les verront d’un mauvais œil. En tout état de cause, comme l’a dit l’autre « on ne peut pas faire des omelettes sans casser des œufs ».

Par Sékou CAMARA

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