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Sans Tabou: grèves des enseignants, l’omerta des femmes leaders
Publié le mardi 26 fevrier 2019  |  Info Matin
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© aBamako.com par Momo
Lancement de campagne du Candidat Soumaila Cisse
Bamako, Le 8 juillet 2018 le Candidat Soumaila Cissé a lancé officiellement sa campagne au Boulevard de l`indépendance
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Mais où sont passées les braves dames du Mali ? Cette question mérite son pesant d’or, car depuis un certain temps, les femmes du Mali, du moins celles qui se font appeler ‘’les femmes leaders’’ se font voler vedette même sur les questions les plus brûlantes les concernant. Pourtant, ce ne sont pas les sujets qui manquent actuellement, vu la tension sociale qui met notre pays en ébullition, notamment l’école malienne qui est devenue grosse épine au pied de tous les parents d’élèves qui se soucient un tant soit peu de l’avenir de leurs enfants.

C’est depuis le 19 décembre 2018 que les enseignants ont entamé une série de grèves perturbant l’année scolaire qui avait pourtant démarré sur des notes d’espoir. Du lundi 19 au 21 décembre 2018, du lundi 21 au vendredi 25 janvier 2019 ; du mercredi 13 au vendredi 15 février 2019 ; du lundi 18 au vendredi 22 février 2019 ; et du lundi 25 février au 1er mars 2019, les enseignants ont été absents des classes.
Depuis l’échec des négociations avec le gouvernement, en début février, le collectif des syndicats des enseignants signataires du 15 octobre 2016 a décidé de maintenir la pression sur le gouvernement en lançant une nouvelle menace de grève. Le dernier préavis de grève déposé par le Collectif des enseignants signataires est de 15 jours, séquencés, soit 360 heures allant du lundi 11 au vendredi 15 mars 2019, du lundi 18 mars au vendredi 22 mars 2019, et lundi 1er avril vendredi 5 avril 2019 inclus. Si à terme, ses revendications ne sont pas satisfaites, le Collectif se donne le droit d’aller en grève illimitée. Cette décision des enseignants d’abandonner la craie pour des revendications de corporation est diversement appréciée. Car, cela fait presque un trimestre que les élèves des écoles publiques, dans tout le pays, divaguent dans les rues. Comme si cela ne suffisait pas, les élèves des écoles privées ont été jetés dans la rue par des responsables de l’AEEM, ce 25 février 2019, pour 72 heures.
Malgré tout, nos braves femmes, qui étaient nombreuses dans les meetings politiques, qui se réunissent en coalition pour la paix, qui organisent des rencontres, à coût de plusieurs millions de nos francs pour le bien-être des jeunes et des femmes, ces femmes qui se font appeler leaders semblent abandonner leurs enfants. Du moins si l’on s’en tient à leur silence de cimetière, depuis le déclenchement de cette crise scolaire en décembre dernier. Quel paradoxe ! FENACOF, CAFO, Convergence du Mali, Réseau des femmes parlementaires et ministres du Mali, cadre de concertation des partis politiques du Mali, etc. Elles sont nombreuses, ces coalitions de femmes, dirigées par des femmes intellectuelles qui ont occupé des places stratégiques dans le pays, qui donc doivent être en mesure de susciter des débats autour de l’école malienne en léthargie.
Ce silence des femmes leaders du Mali accroît au sein de l’opinion les stéréotypes qu’elles trainent sur leurs épaules, depuis des années. En effet, la plupart des observateurs considèrent que les coalitions ds femmes ne se forment pas autour de l’intérêt général de la nation. Sinon, quoi de plus normal qu’une mobilisation de toutes les femmes du Mali, pour dire non à cette crise scolaire qui paralyse le système éducatif de notre pays.
En tout état de cause, il est temps que les femmes leaders lorgnent dans les pays voisins, pour s’inspirer des exemples de construction de l’édifice national : la grande marche des femmes du Burkina Faso, avec à leur tête la première dame du pays, pour trouver une solution à la recrudescence des attaques terroristes ainsi que la mobilisation des femmes au Nigeria, dans la marche mondiale intitulée ‘’Apportez-nous nos filles’’ (Bring Back our girls). En un mot, les associations féminines constituent une véritable force dans un pays, si elles acceptent de jouer leur rôle en toute objectivité.
PAR CHRISTELLE KONE
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