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Éducation nationale : Le spectre d’une année blanche plane
Publié le mercredi 27 fevrier 2019  |  Le Républicain
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© aBamako.com par A.S
Examen du DEF 2016
Bamako, le 06 juin 2016 les épreuves du DEF 2016 ont débuté
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Si l’année blanche venait à être décrétée au Mali, il n’y aurait pas lieu de s’étonner. Le mercredi 21 février 2019, le collectif des syndicats de l’éducation signataires du 15 Octobre 2016 a encore déposé un nouveau préavis de grève avec rétention de notes sur la table du gouvernement. Hier, lundi 25 février 2019, suite à son mot d’ordre de grève de trois jours, l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) a empêché les élèves, des établissements d’enseignement privés du Mali au niveau fondamental, secondaire, d’étudier.





Cette année, l’école malienne est secouée par des grèves répétitives. Si, ce ne sont les enseignants qui boudent la craie et tournent le dos aux salles de classe, ce sont les potaches qui désertent les tables bancs.

Les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre (Syldef, Syneb, Syntec, Synesec, Synefct, Fenarec et la Section enseignement secondaire du Snec), après plusieurs grèves, ont encore décidé d’observer une grève de 360 heures (15 jours) en trois étapes : du 11 au 15 mars, du 18 au 22 mars et du 1er au 15 avril 2019. « La rétention des notes est avec effet immédiat c’est-à-dire à partir de la date de dépôt du préavis », indique, dans leur préavis de grève, les enseignants.

Les revendications des enseignants contenues dans leur plateforme revendicative abordent 10 principaux points : l’octroi d’une prime de logement, de documentation, l’adoption immédiate du projet de loi portant plan de carrière du personnel enseignant secondaire, de l’enseignement fondamental, de l’éducation préscolaire et fondamental …

« Ce que nous demandons aujourd’hui n’est pas impossible pour le gouvernement malien. Les dirigeants actuels du pays n’ont pas besoin de l’appui logistique ni de la MINUSMA, et ni d’une force étrangère pour la satisfaction de ces points de revendication. Et tous les points n’ont pas d’incidence financière. Il y’a des points qui n’ont aucune incidence financière. Sur les dix points, on a que trois points qui ont une incidence financière », explique Adama Fomba, le porte-parole du collectif des syndicats de l’éducation signataires du 15 Octobre 2016.

La Coalition des Forces Patriotiques (COFOP), dans un communiqué, a évoqué hier, lundi 25 février 2019, un « dialogue de sourds » entre les parties dont la responsabilité incombe au gouvernement ». Craignant une année blanche, la COFOP invite le gouvernement à s’acquitter de son devoir régalien d’éducation pour tous en trouvant des solutions appropriées aux revendications justes et légitimes des enseignants.

Pour venir en aide aux élèves de l’école publique, l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) a de nouveau décrété 72 heures de grève. Les établissements privés ont été aussi vidés de leurs élèves par l’AEEM. « Nous ne défendons ni les enseignants qui sont en grève actuellement, ni l’Etat à travers ce débrayage. Nous défendons les intérêts matériels et moraux des élèves et étudiants du Mali. Et comme nos frères du public fondamental et secondaire sont privés de leurs droits à l’éducation, nous avons jugé nécessaire de tirer la sonnette d’alarme sur ce qui se passe. Car pour nous, il est impensable qu’ils soient privés d’école pendant que leurs camarades des écoles privées continuent à étudier. Qu’ils étudient tous ensemble et en même temps. C’est ce que nous cherchons. Raison pour laquelle nous avons décrété trois jours cessation de travail à leur niveau aussi», selon Mohamed Koné, chargé de l’information du bureau de coordination de l’Aeem.

Le système éducatif, dans son ensemble, se trouve aujourd’hui paralysé suite aux mots d’ordre de grève sans cesse décrétés et renouvelés par les enseignants. L’espoir de retrouver les salles de classe s’amenuise. Les élèves ne savent plus à quel saint se vouer. A trois mois des examens ou de la fin de l’année, les élèves commencent à perdre espoir. « C’est pénible pour nous. Nous sommes pris en otage par cette grève », indique Mohamed Dicko, élève en classe de terminal à l’école fondamentale de Boulkassombougou.

Madiassa Kaba Diakité

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Le Républicain N° 4380 du 7/5/2012

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