La reforme du secteur de santé au Mali est et demeure une condition sine-qua-non pour la restructuration du secteur sanitaire ; d’offrir des services de soins de qualité aux populations ; de valider le document cadre de la reforme du système de santé ; de la diminution du taux de mortalité maternelle et infantile, de combler les insuffisances du secteur etc. C’est dans ce cadre que le gouvernement a décidé d’initier un atelier de haut niveau de 4 jours du 25 au 28 Février sur la reforme du système de santé au Mali. Un atelier qui a ouvert ses portes le Lundi 25 Février 2019 au Centre International de Conférences de Bamako sous la présidence du président de la République Ibrahim Boubacar Keita et en présence de plusieurs membres du gouvernement, des partenaires techniques et financiers et des acteurs incontournables pour la concrétisation de la reforme.
Partager la vision et l’orientation stratégique de la reforme du système de santé du Mali à l’horizon 2030, valider le cadre de mise en œuvre de la reforme sont entre autres les objectifs de ce vaste reforme afin d’atténuer la souffrance des populations maliennes. Plus de cent cinquante experts nationaux et internationaux sont à Bamako pour traduire en acte cette reforme. Selon le ministre de la santé et de l’hygiène publique le professeur Samba Ousmane Sow, la mortalité infantile a augmenté de 95 à 101 décès pour 1 000 naissances vivantes entre 2012 et 2018, et la mortalité maternelle reste l’une des pires dans la région avec 587 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2015. Il a apporté que Le système de santé fortement dégradé aujourd’hui a besoin d’une réforme en profondeur et que cet état de fait est exacerbé par la crise socio-sécuritaire, la forte croissance et le changement démographique, ainsi que l’urbanisation. L’investissement du gouvernement dans la santé et la politique de recouvrement des coûts doit être revisité, soutient-il. « En effet, le Mali n’a dépensé que 0,85% du PIB en soins de santé et 4,32% du budget national révisé en 2018. Les frais d’utilisation quant à eux représentent un obstacle financier majeur aux soins de santé. En effet 46% de la population ayant besoin de soins n’aurait pas utilisé les services de santé parce qu’ils sont trop chers » déplore le ministre de la santé. C’est donc conscient de cette situation et de ses causes, que le Gouvernement s’est engagé dans une réforme en profondeur du système de santé pour corriger ces maux et créer la dynamique qui lui permettra d’améliorer de façon significative et durable l’état de santé de sa population explique-t-il. « Le Mali est sur le chemin de la renaissance, certes il y a encore de nombreux obstacles à surmonter. Nous sommes prêts à relever le défi, la renaissance du système national de santé commencera ici. La santé et le bien-être de la population constituent la pierre angulaire de la renaissance et du développement de la nation et de son peuple» précise le Professeur Samba Ousmane Sow. Au cours des premières années, la réforme sera donc axée sur les soins de santé primaire clarifie le ministre. Le département propose la gratuité des soins curatifs et préventifs pour les enfants de moins de cinq ans, les femmes enceintes (en périodes pré et post natal), les services de planification familiale et les premiers soins d’urgence mentionne-t-il. Et de dire qu’il est également proposé la prise en charge dans le dispositif de santé des Agents de Santé Communautaire (ASC) offrant des services essentiels sans frais aux communautés. « La réforme des soins de santé primaire commencera immédiatement et son coût annuel, hors dépenses d’investissement, est estimé à 6 milliards de FCFA la première année, 2019, et augmentera à 69 milliards de FCFA en 2022.Ceci demandera d’augmenter le budget national alloué au Ministère de la santé et de l’hygiène Publique sur les 4 prochaines années pour atteindre au moins 6%en 2022 » étale le ministre Sow. Le président de la République Ibrahim Boubacar Keita a signalé que cette reforme occupe une place de choix dans son programme présidentiel d’urgences sociales qui vise à réduire de façon significative les inégalités dans l’accès aux services sociaux de base pour la période 2017-2020. Il a rassuré le ministre que tout sera mis en œuvre afin que la reforme soit une réussite pour le bonheur des Maliens. « Nous validerons la gratuité des soins curatifs et préventifs pour les enfants de moins de cinq ans, les femmes enceintes y compris les accouchements, les services de planification familiale et les premiers soins d’urgence, les dialyses » a instruit le président de la République. La représentante des partenaires techniques et financiers Josiane Yaguibou a informé que les partenaires techniques et financiers de la santé réitèrent leur engagement et leur soutien indéfectible au ministère de la santé et de l’hygiène publique pour la finalisation et la mise en œuvre des réformes de santé au Mali.