Le Mali a reçu en fin de semaine dernière la visite du Premier ministre français, Edouard Philippe. Les retombées de cette visite s’élèvent certes à plus de 90 milliards FCFA en termes de conventions signées. L’arbre ne doit toutefois pas cacher la forêt, puisque le Mali traverse une situation sécuritaire préoccupante. L’insécurité qui s’est généralisée sur l’ensemble du territoire menace même l’existence du pays. Les attaques du camp Boubacar Sada Sy de Koulikoro (60 km de Bamako) et celle perpétrée contre des éléments de la Minusma sur la route de Siby (55 km de Bamako) en sont la parfaite illustration. En frappant au moment même où le PM français était sur le sol malien, les terroristes ont voulu passer deux messages, deux symboles: le lieu (le centre de formation militaire Boubacar Sada Sy abrite les Européens qui forment les soldats maliens), le moment: la présence du chef du gouvernement français. Ces attaques, qui posent l’épineux problème de l’efficacité des services de renseignements maliens, démontrent à suffisance que les terroristes nous ont infiltrés. Comment comprendre en effet qu’ils aient des informations sur le moindre geste des militaires maliens et autres forces étrangères présentes au Mali. Et comment ces hommes sans foi ni loi arrivent-ils à préparer les attaques aux voitures piégées et à frapper au cœur des symboles militaires, à quelques kilomètres de Koulouba ? Qu’à cela ne tienne, on ne doit pas tomber dans leur piège. Vu la situation actuelle de notre pays, je pense que l’heure est à l’union autour de notre bien commun: le Mali.
Nous devons mettre notre pays au-dessus de tout et accepter de dialoguer entre Maliens. Nous sommes à un moment où l’union sacrée et le dialogue sont impératifs pour sortir le pays de cette situation devenue intenable. Pour décrisper la situation politique, le président de la République IBK a rencontré hier le chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé. Cette bonne initiative ne serait consolidée que si IBK entamait aussi le dialogue avec le terroriste malien, en l’occurrence Iyad Ag Agaly. Pour l’apaisement et le retour définitif de la paix, il est primordial de dialoguer avec ce dernier, puisqu’il est le chef suprême des katibas qui sèment la terreur dans le Sahel. Selon un géostratège, le retour définitif de la paix au Mali ne sera acquis que si et seulement si l’Etat malien cherche à dialoguer avec Iyad. Il est temps de mettre fin à la souffrance des Maliens en mettant tout en œuvre pour trouver des voies et moyens pour entreprendre rapidement un dialogue avec le président d’Ançar Eddine. D’autant plus que cela est l’une des recommandations issues du forum des ressortissants du nord. Le Mali est un grand pays de dialogue. Alors, par ce même dialogue, trouvons des solutions à nos problèmes pour un avenir meilleur pour le Mali. Pourquoi ne pas dialoguer avec Iyad Ag Agaly qui est certes un terroriste, mais un Malien ? C’est par le dialogue que nous retrouverons le salut. Nous entendons à longueur de journée des Occidentaux dire qu’il ne faudrait pas négocier avec les terroristes. N’importe quoi !
Actuellement, les Américains et les talibans sont en train de négocier à Doha pour le retour de la paix en Afghanistan. Pourquoi les autorités maliennes ne chercheraient-elles pas donc à dialoguer avec Iyad pour le retour de la paix au Mali. Cela est nécessaire, puisque ça serait un dialogue entre Maliens.