Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Le porte-parole du gouvernement doit-il défendre tout ce que ses chefs lui disent ?
Publié le jeudi 28 fevrier 2019  |  Carrefour
Point
© aBamako.com par A.S
Point de presse hebdomadaire du Gouvernement
Bamako, le 28 mars 2018. Le ministre porte-parole du Gouvernement a animé le point de presse hebdomadaire du Gouvernement à l`issue du Conseil des Ministres de ce mercredi.
Comment


Un porte-parole du Gouvernement est une personne dont la fonction est celle de porter la parole pour le compte du Gouvernement. Ce qui consiste à exprimer à la presse, donc à l’opinion publique, la position et l’opinion de ce gouvernement sur certains sujets brûlants de la nation, les plus sensibles étant réservés très souvent au chef du gouvernement lui-même. Le porte-parole retranscrit la teneur des réunions gouvernementales pour une bonne compréhension de la portée de l’information à faire passer.

Pour votre information, le titulaire de ce rôle est généralement, un membre du gouvernement. Cependant dans d’autres démocraties, cela n’est pas une obligation. En général, ils sont recrutés en dehors du gouvernement, mais généralement dans des Agences de Communication, de véritables professionnels en la matière. Dans le cas du Mali, le porte-parole est membre du gouvernement, et cela est indépendant de la position hiérarchique dans le gouvernement. Il peut être ministre, ministre délégué ou secrétaire d’Etat. Depuis 2013, nous avons connu au Mali trois porte-paroles dans les différents gouvernements successifs à savoir Mahamane BABY, Abdoul Karim KONATE et Amadou KOITA depuis quelques mois déjà. Ce rôle demande d’avoir un français limpide, des élocutions claires, un esprit vif, une mémoire d’éléphant et, un talent de critique littéraire.

Le tout nouveau Ministre en charge de cette communication est le jeune dynamique ministre Amadou KOITA. Il s’exprime bien en français, il a en tête beaucoup de citations des grands philosophes et des littéraires, qu’ils utilisent à volonté pour convaincre les masses populaires. Il est polyglotte, car il parle le français, l’anglais, le peul, le bamanan, le sonrhaï.

Mais dans le cas où le message est flou, faux et contraire à la vérité, que devient le porte-parole face aux mensonges de ses supérieurs ? Sachant bien que ce qu’il dit est loin de la réalité, doit-il continuer à prêcher encore le faux ? Dans notre cas d’espèce, le Ministre porte-parole du Gouvernement a été contredit dans l’affaire du concours d’entrée à la nouvelle Ecole Nationale d’Administration (ENA) et surtout sur les raisons de la démission du Directeur Général de l’ENA Amadou Keita ?

Dans une première sortie, le Ministre porte-parole du Gouvernement, Amadou Koïta, avait déconsidéré d’un revers de main la démission du DG de l’ENA. « La démission du Directeur Général de l’Ecole Nationale d’Administration (ENA) est un non-évènement », méprisait-il lors du compte-rendu d’un Conseil des Ministres. Et, comme si cela ne suffisait pas ou trop pressé par les jeunes sur le sujet, la semaine dernière, à l’occasion de la rencontre d’information avec le CNJ-Mali sur l’augmentation de l’âge à la retraite, le même Ministre porte-parole du Gouvernement a péché. Il a accusé le DG démissionnaire, Pr. Amadou Keïta, était sur le point de publier un résultat non sincère. C’est en ce moment que le premier Ministre l’a appelé pour lui exposer les renseignements en sa possession sur les résultats du concours. Par ces propros il a voulu berner les jeunes en jetant le discrédit sur le Professeur Keïta, la riposte de ce dernier ne s’est pas fait attendre . Naturellement, ce fut mal connaître le Pr Amadou Keïta car, selon ses anciens étudiants, Pr Amadou Keïta est doté de la même moralité que Me Malick Coulibaly, le juge démissionnaire non moins ex-Ministre de la justice.

Le Directeur Général de l’ENA a pris à contrepied, tous les arguments que le premier Ministre lui a fait dire pour justifier son départ. En réalité il a été puni pour avoir refusé d’être une marionnette totalement déresponsabilisée. Cette espèce de cadre est rare encore dans l’administration. Alors, un gouvernement, responsable ne ment pas pour se donner bonne conscience. S’il a des preuves irréfutables dans une telle affaire, le minimum c’est d’exhiber ces preuves pour donner l’occasion au peuple de juger de la véracité des faits. Tel n’a pas été le cas. Combien de fois ce régime a menti au peuple malien ? Il y a eu l’affaire de la surfacturation de l’avion présidentielle, des équipements militaires, l’affaire des engrais frelatés, l’achat des tracteurs etc…

Va-t-on continuer à nous mentir et jusqu’à quand ?

Badou S. KOBA
Commentaires