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Une énième sortie ratée de Raky Talla sur la grève des enseignants : Les syndicats crient à la désinformation et à l’intoxication des Maliens
Publié le vendredi 1 mars 2019  |  Le Pays
L`UNTM
© aBamako.com par A S
L`UNTM célèbre le 1er Ma
L`Union Nationale des Travailleurs du Mali a célébré le 1er Mai sur le boulevard de l`Indépendance à Bamako
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L’État au lieu de chercher un terrain d’entente avec les enseignants pour la fin de la grève serait dans une posture d’intoxication médiatique. La synergie syndicale,  de son côté,  semble ne pas être prête à se laisser faire. L’atmosphère est tendue entre les deux parties alors que les rangs se serrent autour des enseignants.
La coalition des syndicats de l’éducation signataire du 15 octobre 2016 semble savoir comment s’y prendre avec un gouvernement qui n’honore pas ses engagements. Déclenchée depuis au mois de décembre, la grève des enseignants suit son petit bonhomme de chemin. D’abord limitée uniquement aux publics, elle s’est étendue depuis le lundi 25 février 2019 à toutes les écoles du Mali grâce à une première sortie nationale de 72 h de l’AEEM et une seconde de 72h depuis hier, jeudi 28 février 2019. Cela, pour réclamer la reprise immédiate et sans délai des activités pédagogiques dans tous les établissements scolaires du pays. Chose qui ne sera possible que lorsque le gouvernement et les enseignants trouveront un terrain d’entente. Or, à l’allure où vont les choses, tout laisse à croire que le gouvernement est de mauvaise foi. Cela peut se voir à travers les méthodes qu’il entreprend dans l’unique but de décrédibiliser les enseignants aux yeux des parents d’élèves. Comme ç’a été le cas pour cette « sortie ratée » de madame la ministre du Travail et de la fonction publique le 26 février dernier au journal télévisé de l’ORTM.
À ses propos, les syndicats ont apporté un démenti point par point. « L’essentiel des points de revendication sont des anciens accords que l’État n’a pas honorés. Il n’est pas responsable de penser que le nombre de points d’accord peut être considéré comme une avancée », lit-on dans la mise au point du 27 février dernier des syndicats de l’éducation. Dans ce même document, la synergie syndicale précise qu’en ce qui concerne la régularisation administrative et financière des sortants de l’ENSUP (nouvelle formule), cela avait déjà fait objet d’accord les années précédentes. Elle va plus loin en mentionnant sans langue de Bois la politique de décrédibilisation du gouvernement : « Il est inadmissible qu’un ministre de la République puisse délibérément tromper l’opinion nationale et internationale en étalant au grand jour sa méconnaissance sur un problème connu. Le fait de vouloir confondre la prime de logement et l’indemnité de résidence  est un acte volontaire pour cacher la vérité. »
En conséquence, les syndicats se montrent plus précis en faisant savoir à l’opinion nationale et internationale qu’à l’égard de la Loi N°035 faisant référence au point 10 de leur doléance, « La demande des syndicats est claire et ne souffre d’aucune ambiguïté. Il s’agit de réparer une inégalité entre des agents qui exercent la même fonction. »
En tout état de cause, les syndicats semblent être déterminé que jamais dans leur lutte malgré ces bâtons dans leur roue : « Aucune disposition légale n’impose aux syndicats le calcul de nombre de points pour suspendre leur mot d’ordre de grève. » En ce qui concerne le point 2 de leur doléance, les syndicats précisent également qu’ils n’ont fait qu’une proposition par rapport à laquelle le gouvernement n’a pas voulu faire une contre-proposition.  Pourquoi alors tous ces détours de la part du gouvernement ? Est-il si dur de donner satisfaction à ces trois points des syndicats ou de faire des contre-propositions ?
Pour la coalition syndicale, il s’agit juste d’une mauvaise volonté des autorités de l’État : « Les différentes communications médiatiques du gouvernement dénotent de sa volonté manifeste de désinformer et d’intoxiquer l’opinion nationale et internationale. »
Face à un gouvernement à double langage, il faudrait savoir comment se tenir. Les enseignants ne sont plus prêts à reculer surtout après avoir découvert le décret N°2019 0109/P-RM du 22 février 2019 « fixant les taux mensuels de la prime de fonctions spéciales accordée au personnel des services du ministère chargé de l’administration territoriale ».  Ce décret précise en son article 1 : « Il est accordé au personnel des services relevant du ministère chargé de l’Administration territoriale n’occupant pas de poste de responsabilité une prime de fonctions spéciales… » Cette prime varie entre 51 000 et 17 000 FCFA selon les catégories. Les enseignants exagère-t-il leur demande ?
Nous pensons qu’avec toutes les pratiques de favoritisme dans ce pays et conscients que l’éducation constitue un  second plan pour les autorités maliennes, les syndicats sont dans leur droit. Cela, beaucoup l’ont compris. Car après l’AEEM, nous avons constaté des marches dans certaines localités  pour réclamer la reprise des classes. La politique de décrédibilisation des enseignants auprès des parents d’élèves a alors échoué et partant les autorités ont contribué au serrement des rangs autour des enseignants. La coalition des syndicats de l’éducation  projette une marche nationale le mercredi 6 mars 2019 comme l’indique leur lettre circulaire N°034.
Notons que les enseignants de Kayes étaient dans les rues le mercredi dernier pour dénoncer une violation du décret 582 concernant la procédure de retenue sur le salaire. La COFOP aussi bien la CNDH ont communiqué sur cette grève afin d’une sortie de crise. La COFOP a d’ailleurs affirmé son soutien aux syndicats. L’atmosphère est quand même tendue entre les deux parties. On ne parle plus que de cette grève dans toutes les rues du Mali. Il est temps qu’un terrain d’entente soit trouvé pour guérir cette plaie  sur de la pue en sauvant cette année scolaire.
La rédaction
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