Qui ne se dit pas ‘’démocrate’’ sur la surface de la terre ? Elle est devenue la norme absolue. Elle était populaire en pays socialo-communiste et libérale en occident. Mais tout le monde s’en réclame aujourd’hui sans adjectif et il est impossible d’en parler autrement que pour la sacrer et la sacraliser. En son temps, CHIRAC s’était demandé si l’Afrique subsaharienne avait les moyens financiers de s’offrir la démocratie, car la démocratie est trop coûteuse. Alors pour les pays suffisamment pauvres pour manquer de nourriture…
Mais en plus du coût en argent matériel en structures, en organisations, en personnel qualifié, en discipline etc. la démocratie a un cout très élevé en vie humaine, en déstabilisation, en division, en conflit, en haine réciproque, en enracinement du tribalisme et du communautarisme. Depuis que MITTERAND a imposé par «la camisole de force» à l’Afrique, quels sont les dégâts commis ?
Une élection c’est un jour de vote qui met le chaos. Au Nigéria, nous sommes déjà plusieurs dizaines de tués sans oublier la vedette qui va suivre.les rejets des résultats, les victoires non acceptées, les présidents non reconnus, le pays divisé en camps retranchés de guerre. Et le développement qui est piétiné et dévasté par les combats des éléphants. BONGO n’est pas reconnu, pareil pour IBK et on ne sait pas où va le Sénégal.
Il est temps et il devient inévitable de faire un blanc sur la démocratisation (forcément ratée) en Afrique subsaharienne (l’Afrique du Nord c’est autre chose). Si l’entreprise est tout simplement impossible. Au moins qu’on puisse inventer une nouvelle façon de faire la démocratie. Donc reconnaître qu’il faut vraiment l’adapter.
L’Afrique souffre trop de sa démocratie depuis près de 40 ans ce n’est plus un accident de parcours ! Il y a un vrai problème. Et il faut le déceler pour voir que faire sans complaisance sans démagogie et sans hypocrisie. Il est temps de le faire, car le chaos qui fait reculer ne peut pas durer.
Amadou Tall LE MATIN