La culture et les médias sont des vecteurs essentiels de construction citoyenne. “Bamako News” se veut une alternative au manque criard de productions locales et un outil de promotion de la citoyenneté, précise dans l’interview ci-dessous Fousseyni Maïga, réalisateur de la série qui fait fureur dans la capitale malienne.
Aujourd’hui-Mali : Pouvez-vous nous présenter la série Bamako News ?
Fousseyni Maïga : La série Bamako News est l’un des trois supports d’une plateforme d’information et de sensibilisation citoyenne, une première du genre au Mali. La plateforme intègre une série télévisée, diffusée tous les jours sur les antennes de l’ORTM et d’Africable Télévision, un journal quotidien en ligne, un site web d’actualité et un dispositif de large diffusion sur les réseaux sociaux.
Elle repose sur un concept intégré et une approche innovante de diffusion de messages au grand public. La série TV est un court-métrage qui s’inspire du concept du grin malien et aborde, dans un style à la fois ludique, humoristique et pédagogique les questions de société. Le site www.bamakonews.net est une plateforme d’information qui repose sur un concept intégré et une approche innovante de diffusion de messages au grand public. La plateforme intègre un journal quotidien en ligne, un web TV, un dispositif de large diffusion sur les réseaux sociaux et un forum de discussions instantanées.
Bamako News est un journal exclusivement numérique. Il parait tous les jours ouvrables et se caractérise par la précision de ses articles, l’objectivité et l’impartialité dans le traitement des informations et le caractère factuel des analyses. Il est diffusé gratuitement auprès de 50 000 personnes, par emails ou les réseaux sociaux, à travers le monde entier. Notre objectif est de doubler ce nombre d’ici décembre 2019.
Quelles sont les aspirations de la série Bamako News ?
Le paysage médiatique national est largement dominé par les productions étrangères, dont les contenus ne riment forcément pas avec nos réalités sociétales ou nos ambitions de développement. La culture et les médias sont des vecteurs essentiels de construction citoyenne. Bamako News se veut donc une alternative au manque criard de productions locales et un outil de promotion de la citoyenneté.
Autant il faudra construire des routes, des écoles, des centres de santé… de cette même manière, il faudra reconstruire le citoyen malien, le remodeler et faire de lui un acteur de développement. Si la construction des infrastructures socioéducatives et sanitaires relève des attributions de l’Etat, la construction du citoyen modèle relève d’une responsabilité collective, dont celle des acteurs culturels et des médias. Je suis un homme de médias, par extension un opérateur culturel. J’estime par conséquence que j’ai un rôle à jouer. Je le joue donc, tout simplement.
Quels sont les partenaires qui financent la série Bamako News ?
Pour le moment, nous n’avons pas de partenaires qui financent la série. Nous avons tout de même la chance d’avoir des chaines de télévision, comme l’ORTM et Africable, qui nous accompagnent pour la diffusion. Bamako News est une création originale et innovante. Nous avons donc fait, en réalité, le choix de faire seuls nos premiers pas, en attendant une reconnaissance nationale et une aura internationale qui nous ouvriront d’autres opportunités de financement. D’ici là, nous avons développé un modèle économique qui permettra d’assurer à moyen terme l’autonomie financière du programme.
Plusieurs créneaux publicitaires ont été développés autour de la série (sponsoring et placements de produits). Leur exploitation permettra de gérer la phase de développement de la série. Nous venons de lancer d’autres produits dérivés, dont le site web et le journal numérique. Nous avons décidé également d’ouvrir le créneau cette année, à travers des microprogrammes ou des spots d’informations, à toutes les structures (publiques ou privées) qui souhaitent faire passer des messages de sensibilisation sur des thématiques liées à la citoyenneté.